Depuis des décennies, les projets affluent pour l’usage récréotouristique de l’Île Sainte-Thérèse, située entre les rives de Varennes et Pointe-aux-Trembles. D’une superficie de 5,4 km², elle représente la cinquième île la plus étendue de l’archipel d’Hochelaga (qui inclut Montréal, Laval, etc.), et fait rêver bien des amateurs de nature et de plein-air.

C’est que cette île, accessible uniquement en bateau, a la particularité d’être encore aujourd’hui presqu’à l’état « vierge » puisqu’on y trouve aucune infrastructure publique : ni aqueduc, ni égout, ni électricité, etc. Il n’y a même pas de quai officiel, mis à part quelques quais de fortune qu’avaient aménagés des résidents et villégiateurs illégaux. Ces derniers ont par ailleurs été expulsés de l’île l’an dernier par la Gouvernement du Québec à la suite d’une démarche légale (il resterait aujourd’hui moins d’une dizaine de chalets ou habitations ayant un droit d’occupation reconnu par Québec). La seule activité humaine notable sur l’île depuis l’époque des plages ouvertes au public dans les années 1950 demeure l’exploitation agricole assurée par un seul fermier, toujours sous entente avec Québec, propriétaire de l’île. Soulignons que l’Île Sainte-Thérèse est officiellement située sur le territoire de Varennes, même si dans les faits elle est beaucoup plus rapprochée des rives de Pointe-aux-Trembles.

Un plan directeur ambitieux

En septembre 2021, Québec et les administrations municipales de Varennes, Repentigny et Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles annonçaient un investissement de 200 000 $ pour l’élaboration d’un plan directeur d’aménagement de l’île afin d’en faire éventuellement un grand parc. C’est donc la conclusion de ce travail qui a été présentée publiquement le 19 février dernier.

À la lecture de ce document de 103 pages vraiment très bien fait par la firme montréalaise Stantec, clairement expliqué et illustré de façon remarquable, il faut le dire, la première impression en est une d’un projet exceptionnel. Si les pouvoirs publics y consentent dans son intégralité, le futur « Parc métropolitain de l’île Sainte-Thérèse » deviendra assurément une attraction signature de l’est de Montréal, été comme hiver.

Le concept d’aménagement du nouveau parc prévoit quatre grands objectifs. Le premier est de consolider les milieux naturels de l’île par la restauration et la bonification de ses différents habitats et écosystèmes.

Le deuxième objectif est d’offrir des parcours de découverte et de contemplation qui tisseront ensemble les différents milieux naturels de l’île tout en proposant une immersion respectueuse des lieux aux visiteurs. Des interventions ponctuelles misant sur des structures légères telles que l’implantation de belvédères, de tours d’observation, de placettes (haltes) et de ponceaux en bois, permettront d’observer et de circuler entre les milieux, peut-on lire dans le document officiel.

Le troisième objectif consiste à reconquérir les berges. Le pourtour de l’île offre une expérience unique aux visiteurs grâce aux paysages côtiers, la présence d’éléments d’intérêt patrimoniaux et les activités récréatives qui se trouvent dans l’est de l’archipel. Le concept vise la création d’un parcours riverain jalonné d’accès à l’eau et de points de contemplation.

Finalement, voici le quatrième objectif, misant sur un design parfaitement intégré au site, tel que présenté dans le Plan directeur. Bien que l’île présente un ensemble de milieux au caractère distinct, le concept mise sur un design de site qui serait à la fois simple, concis et facilitant la compréhension des lieux par les usagers. Le design  devra générer un ensemble cohérent à mesure que différents secteurs sont développés. Le style, la forme des éléments structuraux, la matérialité  ainsi que la signalétique constituent le fil conducteur entre les différents aménagements proposés.

La réalisation de ces objectifs et les concepts d’aménagement sont bien détaillés dans le Plan directeur. Voici en images quelques aperçus des projections anticipées par les idéateurs du nouveau parc, tirées du Plan directeur, qui sont spectaculaires compte tenu de l’état actuel de l’île.

Qui paiera?

Si le Plan directeur du Parc métropolitain de l’Île Saint-Thérèse présente un projet fort intéressant et pour le moins ambitieux, la question principale demeure : qui paiera la facture d’un tel aménagement?

À cette question sans réponse, ajoutons que le Plan n’effleure même pas la question du coût des aménagements présentés… qui se chiffreront visiblement à plusieurs dizaines de millions de dollars, si ce n’est davantage. La gouvernance du nouveau parc aussi demeure un enjeu complexe, puisque trois administrations municipales sont impliquées, en plus de l’agglomération de Montréal et du Gouvernement du Québec. Des projets beaucoup moins ambitieux, voire très modestes, ont fait chou blanc ces 30 dernières années, dont un lancé par le gouvernement péquiste à la fin des années 1970 et qui se soldera par un abandon pur et simple du parc quelques années plus tard.

Quoiqu’il en soit, souhaitons que ce Plan directeur ne finisse pas ses jours sur les tablettes. Et parions que ce projet se retrouvera dans plusieurs plateformes électorales des candidats de l’est de Montréal au cours des prochaines élections, tout palier de gouvernement confondu!

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Des reportages d’EST MÉDIA Montréal au sujet de l’Île Sainte-Thérèse :

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Consultez le Plan directeur d’aménagement de l’Île Sainte-Thérèse en cliquant ici.