La murale TOUJOURS, réalisée par l’artiste Ben Johnston, a été inaugurée officiellement le 15 octobre au 4240, rue Augustin Frigon (Courtoisie SDA Angus/Olivier Bousquet)

NOUVELLE MURALE À ANGUS

Une explosion de couleurs orne le Technopôle Angus depuis l’inauguration officielle en début de semaine d’une  nouvelle murale intitulée TOUJOURS, dont la réalisation a été confiée à l’organisme MU. En plus d’ajouter une touche de dynamisme au paysage urbain, cette œuvre souligne la volonté de la Société de développement Angus (SDA) de faire de l’art un élément central dans le développement du quartier.

En quête d’une œuvre d’art qui incarne les valeurs du Technopôle, le comité de sélection de la SDA a retenu la proposition de Ben Johnston, artiste réputé pour ses murales remettant en question les notions traditionnelles qui unissent le langage et l’image. Le titre de son oeuvre, « TOUJOURS », résonne avec l’ambition de l’organisation de créer un quartier innovant, durable et ouvert à tous. En choisissant ce mot, l’artiste a aussi voulu souligner la longévité et le dynamisme du Technopôle Angus.

« Ce lieu, qui a célébré ses 25 ans l’an passé, est un quartier qui arrive à maturité, qui ne cesse de se déployer et de s’embellir », a quant à lui souligné François Limoges, maire de l’arrondissement de Rosemont—La Petite-Patrie (RPP), lors de l’inauguration.  

Sur la murale, chaque lettre s’entrelace et se connecte à la suivante pour former une longue chaîne dans un dégradé orangé. « En plus d’être une couleur chaleureuse, l’orange s’intègre parfaitement avec le concept architectural du bâtiment, dont les escaliers extérieurs sont d’une couleur cuivrée », déclare Stéphane Ricci, vice-président développement de la SDA en charge de ce projet de murale. 

L’oeuvre, répartie sur l’immeuble de 6 étages (mesurant 65 pi de haut par 35 pi de large), a été réalisée du 8 au 28 juillet sous l’oeil des résidents de la Cité Angus Phase 2, au 4240, rue Augustin Frigon, dans la rue transversale du nouvel écoquartier. 

L’art s’invite à Angus

Cette nouvelle murale s’inscrit dans une démarche artistique entamée l’an passé avec l’installation de la sculpture Train de vies de Roger Langevin sur la place Léopold Beaulieu et l’œuvre picturale La Tour et La Caserne de Vincent Larouche sur la place Charles Larouche, témoignant de la volonté de la SDA d’enrichir le paysage culturel du Technopôle Angus. 

Au mois de septembre 2023, l’organisation a également lancé la première édition de l’exposition d’art contemporain Les rendez-vous Angus, au cours de laquelle 12 oeuvres de 5 artistes québécois ont été exposées durant plusieurs semaines. 

En finançant entièrement cette nouvelle murale, à hauteur de 100 000 $, la SDA souhaitait affirmer son engagement à faire du Technopôle un lieu de vie où l’art et la culture ont leur place. « Nous avons décidé d’introduire des œuvres d’art dans les espaces publics qui n’appartiennent pas à la Ville de Montréal, mais qui rentrent dans nos budgets. On croit beaucoup aux arts et à la culture pour rapprocher les communautés », souligne Stéphane Ricci. 

Préalablement à la construction de la Cité Angus Phase 2, qui comprend 88 unités écologiques conçues pour répondre aux besoins des familles qui souhaitent vivre dans un quartier vert et durable, la SDA avait décidé d’utiliser ce mur puisqu’il est visible depuis un espace public.

Malgré la pluie, plusieurs résidents du quartier étaient présents lors de l’inauguration. « Je suis vraiment satisfait de cette murale qui apporte de la couleur sur ce mur originalement gris. Mon petit-fils de 12 ans a lui-même vu et reconnu le mot « toujours » », confie André Rochon, résident de la Cité Angus Phase 2. 

De gauche à droite : l’assistant muraliste, Julien Sicre; le vice-président développement de la SDA, Stéphane Ricci; la directrice générale et artistique et fondatrice de MU, Elizabeth-Ann Doyle; et le maire de l’arrondissement de Rosemont—La Petite-Patrie, François Limoges (EMM/Sophie Gauthier)

Rencontre entre l’art et le citoyen 

Le rôle de l’art public dans une ville est essentiel, selon la directrice générale et artistique et fondatrice de MU, Elizabeth-Ann Doyle : « On a la certitude que l’art a le potentiel d’être un réel vecteur de changement social. La murale a la particularité d’être démocratique par son accessibilité. »

Depuis la création de MU en 2007, dont la première murale a été inaugurée à Saint-Michel, la perception de l’art mural a radicalement changé. « Si à nos débuts, nos interventions se limitaient à des projets d’embellissement de sites vétustes dans des quartiers fragilisés, nous sommes aujourd’hui sollicités pour des projets de construction neuve, où l’art mural est envisagé comme un élément structurant dès la conception », explique-t-elle.

L’organisme MU, dont l’appellation appelle à imaginer la murale comme une « nouvelle peau » sur les murs de la ville, souhaite représenter les Montréalais dans sa diversité. « Cette représentation se fait de plusieurs façons différentes, notamment en discutant avec les résidents du quartier. L’idée est qu’il y ait un sentiment d’appropriation et d’identification », souligne Elizabeth-Ann Doyle. 

Conscient de l’engouement actuel pour l’art mural, l’arrondissement de RPP a l’intention de multiplier prochainement les projets de ce type. « De nouvelles murales verront le jour tout au long de l’année, enrichissant ainsi le paysage urbain de notre arrondissement », a indiqué le maire François Limoges.