(Courtoisie RAEM)

RÉSEAU ALIMENTAIRE DE L’EST : DES APPUIS FINANCIERS NÉCESSAIRES, UNE SITUATION « PRÉOCCUPANTE »

Le Réseau alimentaire de l’Est (RAEM) a pour mission première, depuis sa création en 2018, de faciliter les échanges, d’encourager et de bonifier les initiatives mises sur pied par les acteurs en alimentaire du territoire de l’est. Aujourd’hui, ces derniers font face à des enjeux plus importants que jamais, dont une demande alimentaire qui ne cesse d’augmenter. Il est nécessaire de bonifier leurs financements, incluant celui du RAEM, afin de pérenniser la structure collective et d’appuyer davantage de projets qui pourront répondre efficacement aux besoins alimentaires des communautés.

(Courtoisie)

L’OBNL, qui couvre 9 arrondissements et 1 municipalité, et qui compte actuellement 45 membres actifs dans le système alimentaire de l’est de Montréal, a réalisé plusieurs bons coups depuis sa fondation. Distributeurs alimentaires, producteurs agricoles, organismes communautaires en dépannage alimentaire ou en recherche et éducation, cuisines collectives et lieux de restauration ont rejoint la mission du réseau et participé à des projets collectifs mobilisateurs, qui allaient répondre aux besoins des bénéficiaires d’un mieux-être alimentaire. Ces bénéficiaires sont aujourd’hui non seulement plus nombreux, mais proviennent de milieux bien différents, explique le nouveau directeur général du RAEM, Thierry Bachelier.

« Je suis effaré, laisse-t-il tomber. Avec la COVID-19, les hausses du coût des loyers, l’inflation, c’est évident que le nombre de bénéficiaires a crû de manière importante. Mais le besoin est aujourd’hui, là, chez des gens qui n’avaient pas jusqu’à maintenant le souci de s’alimenter convenablement. Ce sont des personnes qui ont un revenu régulier, un emploi à temps plein. C’est alarmant. »

Le manque de denrées de première nécessité disponibles et la hausse des prix deviennent des défis auxquels font face les organismes communautaires en dépannage alimentaire dont ceux membres du réseau, ajoute le directeur général. « Le gouvernement québécois a apporté un appui appréciable et nécessaire dernièrement aux banques alimentaires du Québec. Il en manque encore pour répondre aux besoins opérationnels des organismes, précise-t-il. C’est un constat qui est partagé par tout le monde. C’est préoccupant. »

Une partie de la mission du RAEM est aussi d’être présent auprès de ses membres pour sensibiliser les instances politiques à cette situation alarmante. « J’ai fait récemment une tournée pour rencontrer des députés et des élus fédéraux ou provinciaux, pour leur rappeler ce qu’est le RAEM et pour leur exposer les nécessités actuelles qui sont concrètes et pressantes », explique-t-il.

Le directeur général indique avoir également rencontré la ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire, Chantal Rouleau. Selon lui, il s’agit « d’un ministère clé pour l’ensemble de la communauté auquel le RAEM contribue », qui permet de faire écho aux besoins des acteurs du terrain.

Jardins collectifs de l’Est de Montréal (Courtoisie)

Des démarches qui portent fruits

Supportés par le RAEM et ses partenaires, les Jardins collectifs de l’Est de Montréal, lancés en 2019, ont permis de produire près de deux tonnes d’aliments frais remis à la banque alimentaire Action Secours Vie d’Espoir. Les initiatives La Grande Boucle solidaire en 2020 et L’Est Ô Maqué en 2021 ont quant à elles occasionné la production et la distribution de plus de 20 000 plats et aliments préparés, remis aux organismes du territoire. « Le RAEM se doit de soutenir davantage la synergie entre ses membres, encourager la mutualisation des services et des échanges, s’engager à faire la promotion de leurs projets et, au besoin, soutenir leurs réalisations », indique Thierry Bachelier. « Nous donnons accès à des outils et des supports pour faciliter l’éducation alimentaire et le partage des ressources, qu’elles soient humaines ou matérielles. Nous offrons aussi des formations spécifiques à nos gestionnaires d’OBNL, qui occasionnent des rencontres et permettent des échanges d’expertises, tout en confirmant leurs compétences en gestion, ressources humaines ou encore bénévolat. »

Dans cette même démarche éducative et de sensibilisation, le RAEM collabore étroitement avec la Chaire de recherche sur la transition écologique de l’UQAM. « L’équipe va par exemple faire des études et livrer des statistiques d’intérêt. En 2019, l’UQAM a notamment établi une cartographie du système alimentaire de l’est de Montréal, où l’on mettait le doigt de manière manifeste sur les déserts alimentaires qui s’y trouvent, mais aussi sur la précarité importante d’une population qui regroupe différents profils de citoyens, allant des aînés, aux étudiants, en passant par la famille monoparentale. »

Puisque la demande ne cesse de grandir, le réseau doit demeurer à la fois imaginatif et à l’écoute des besoins de ses membres pour concrétiser des projets collectifs qui pourront bénéficier au plus grand nombre. « Nos membres et partenaires font, quotidiennement, des pieds et des mains, des miracles, pour pouvoir satisfaire et répondre à cette croissance de demandeurs », assure le directeur général. « Politiques, pouvoirs publics, entreprises, citoyens, prenons en conscience et réagissons… vite! »


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