Des bénévoles à l’oeuvre aux Jardins collectifs de Montréal-Est (Courtoisie)

JARDINS COLLECTIFS DE MONTRÉAL-EST : LA COLLABORATION POUR UNE SAINE ALIMENTATION

Lancée en 2019, l’initiative des Jardins collectifs de Montréal-Est est le fruit d’un partenariat rapproché entre différents acteurs qui partagent un objectif commun : améliorer l’accès pour tous à une variété d’aliments frais dans l’est de Montréal.

La présence d’un désert alimentaire sur le territoire de Montréal-Est et le nombre élevé de cas de maladies chroniques sont quelques exemples d’enjeux d’actualité qui ont poussé, dès 2013, plusieurs organismes des milieux de la santé, du communautaire, de l’éducation et du municipal à se mobiliser pour réfléchir à des solutions pérennes. « À l’époque, un laboratoire de promotion de la santé avait été mis sur pied par le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal pour répondre à différents enjeux sociaux, explique Alain Deslauriers, organisateur communautaire au CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de Montréal. Il y avait aussi des difficultés au niveau de l’accès à des fruits et des légumes, et de mauvaises habitudes alimentaires qui s’étaient installées au sein de la population. Il fallait donc mettre des efforts supplémentaires dans ce secteur. »

Plusieurs actions sont alors entreprises, dont la création du Réseau alimentaire de l’Est de Montréal (RAEM), qui voit le jour en 2017. Ce dernier a pour mission première de renforcer l’offre alimentaire de proximité dans l’est de la métropole. À ce même moment, on constate également qu’il n’y a aucun jardin collectif sur le territoire de Montréal-Est. Le projet « qui a germé de façon plus concrète dès 2016 », consiste en l’aménagement d’infrastructures d’agriculture urbaine sur un terrain connexe à la ressource alimentaire Action Secours Vie d’espoir (ASVE), une ancienne friche ferroviaire. Selon une structure de travail établie, les équipes de bénévoles cultivent les denrées lors de périodes réservées aux séances de jardinage, d’avril à octobre. 

Des récoltes aux Jardins collectifs de Montréal-Est (Courtoisie)

« Sur place, dans les jardins, mes collègues et moi allons établir des tâches à réaliser dans la journée et les distribuer aux bénévoles. Nous avons une charte qui indique que 30 % des récoltes vont directement aux participants, et 70 % vont à l’organisme ASVE, qui offre un service d’aide alimentaire. Mais l’an passé, l’organisme a pu profiter de 95 % des récoltes, puisque les bénévoles, pour la plupart sur le marché du travail, avaient à cœur d’offrir les aliments cultivés », explique Samuel Paradis-Campeau, chargé de projets en agriculture urbaine au RAEM.

En plus de favoriser l’accès à une alimentation locale, la vocation des Jardins collectifs est également éducative, ajoute Marie-Philippe Frenette, conseillère, affaires publiques et communications chez Énergie Valero. « L’école primaire Saint-Octave de Montréal-Est, par exemple, ou encore les camps de jour viennent aux Jjrdins participer à des activités qui démystifient le fonctionnement de l’agriculture urbaine ou qui expliquent les saines habitudes alimentaires. »

À chaque partenaire son implication

Le projet des Jardins collectifs est également unique par sa structure de partenariat imaginée pour permettre sa réalisation et qui en assure encore aujourd’hui la gouvernance. Implication financière, matérielle ou bénévole, les collaborateurs ont redoublé d’ardeur pour contribuer à son opérationnalisation. Les jardins ont été concrétisés avec huit partenaires provenant de milieux variés et avec le soutien financier d’Énergie Valero, de la Ville de Montréal-Est et de la Direction régionale de santé publique.

« On a un programme d’investissement social qui vise des enjeux socio-économiques prioritaires pour les citoyens à proximité de nos installations, comme ici, à Montréal-Est, où Valero opère un  terminal de stockage et de distribution de carburants. C’est dans ce contexte qu’on a rejoint le comité de projet des Jardins collectifs », explique Marie-Philippe Frenette. 

Le personnel de l’entreprise s’est également impliqué au commencement du projet en construisant des bacs pour les futures plantations. « Et les employés se rendent ponctuellement aux jardins pour participer aux récoltes, faire de l’entretien ou des ménages du printemps. Après cinq ans d’implication dans ce projet, on voit qu’il y a une réelle mobilisation à l’interne de le maintenir actif », constate la conseillère.

L’équipe d’employés de l’entreprise Énergie Valero donne un coup de main bénévolement dans les Jardins collectifs de Montréal-Est (Courtoisie)

Autre partenaire d’importance des jardins et du RAEM, l’organisme ASVE retire une grande fierté de sa participation au projet, selon son directeur général, Terry Batos. « Notre comptoir alimentaire reçoit une grande partie de la récolte des Jardins collectifs, qui est répartie dans les paniers alimentaires. Grâce à cette initiative, plusieurs de nos bénéficiaires ont accès à des aliments frais et prennent plaisir à faire du bénévolat dans les jardins pour apprendre les rouages de l’agriculture urbaine. C’est un magnifique projet qui est couronné de succès depuis sa création. »

Un agrandissement pour mieux desservir la communauté

En 2021, à la suite de l’enthousiasme généré par l’initiative, les Jardins collectifs de Montréal-Est se sont étendus. L’agrandissement a permis d’augmenter la capacité de production de 250 %. On y a notamment ajouté 10 grands bacs en bois d’une dimension de 8 m2 chacun. « La première année, c’était 400 m2 de superficie, pour démontrer la pertinence du projet. Le nouvel agrandissement représente plus que le double, soit environ 1 200 m2 », précise Alain Deslauriers.  

À l’aube d’une sixième saison de production d’aliments, les organisateurs sont heureux  que les jardins puissent une fois de plus générer de nombreuses retombées positives. « Les récoltes ensuite redistribuées par ASVE viennent réellement répondre aux besoins alimentaires criants des populations vulnérables du secteur », rappelle M. Deslauriers.  

Dès le départ, l’intention des Jardins collectifs était de développer un modèle pour créer par la suite d’autres projets de verdissement et d’espaces « biodivers ». Un éventuel déploiement de nouveaux jardins à l’extérieur du site actuel « fait partie des discussions en ce moment », termine Samuel Paradis-Campeau.

Pour soumettre votre candidature comme bénévole aux Jardins collectifs de Montréal-Est, envoyez vos demandes et informations à l’adresse suivante : info@reseaualimentaire-est.org.


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