Une partie de la phase 2 du Technopôle Angus (Courtoisie SDA)

PHASE 2 DU TECHNOPÔLE ANGUS : UN AMÉNAGEMENT ÉCOLOGIQUE DU TERRITOIRE URBAIN

Débuté à la fin des années 1990 sur une friche industrielle de l’est de Montréal, le projet du Technopôle Angus n’a cessé de croître au fil des années. La phase 2 de son développement, lancée officiellement en 2015, détient toujours sa mission de création d’emplois, mais vise cette fois l’aménagement d’un milieu de vie mixte à vocation écologique.

À son arrivée sur le terrain d’Angus, l’aménagement du site était bien loin de ce qu’il est aujourd’hui, se rappelle Charles Larouche, vice-président directeur de la Société de développement Angus (SDA). « Il y avait seulement deux bâtiments, précise-t-il avec humour. Mais on a fait beaucoup de chemin depuis, et la mission de départ, qui était surtout de créer des emplois, s’est aussi transformée. Au début, notre approche était plus artisanale. Nous nous sommes professionnalisés avec le temps. »

Charles Larouche, vice-président directeur de la Société de développement Angus (Courtoisie SDA/Guillaume Simoneau)

L’ingénieur de formation fait partie des premiers fondateurs du projet et participe activement à sa croissance depuis ses débuts. En réponse aux changements climatiques et à l’évolution démographique du quartier, la phase 2 du Technopôle Angus tombait à point nommé. « ​​On est un quartier en revitalisation, mais aussi un milieu d’emploi et de vie. Il y avait un besoin en matière d’habitation, mais il fallait aussi penser aux activités proposées sur le site, à l’emploi et à l’offre commerciale. L’idée était de toujours rester au service de la population, de la communauté », explique M. Larouche.

L’aménagement d’un quartier composite

En 2015, la SDA lance donc l’ambitieuse phase 2 – en partenariat avec la firme d’architecture Provencher_Roy -, un projet mixte axé sur le développement durable. Il propose la construction sur l’îlot central du site (un terrain divisé en huit blocs) de bâtiments résidentiels, notamment réservés aux logements abordables, d’immeubles commerciaux ainsi que des bureaux, le tout entouré d’infrastructures publiques, d’une rue partagée et d’installations vertes. Un peu plus au sud, rue Molson, la place Léopold-Beaulieu, première place publique du quartier Angus nommée en l’honneur de l’ancien président-directeur général de Fondaction, est également dévoilée cette année-là.

Comparé à un « village urbain », l’écoquartier Angus, dont on prévoit le développement sur une superficie totalisant 400 000 pieds carrés, vise donc la création d’emplois, l’accessibilité au logement social et la réalisation d’édifices écologiques. En 2016, le projet novateur de la phase 2 reçoit le prix national du Design urbain de l’Institut royal d’architecture du Canada. L’écoquartier Angus est également le premier quartier au Québec dont le plan de développement a été certifié LEED ND Platine.

Le complexe d’habitation de la Cité Angus – Phase I (Courtoisie SDA)

Pour cette phase, la SDA aménagera à termes sept édifices, certains à vocation commerciale et d’autres à vocation résidentielle. L’objectif principal, tel qu’expliqué précédemment, est donc celui d’une « réconciliation des milieux résidentiels et d’emplois dans le secteur ». Au cours des dernières années, cette deuxième partie de la mission de revitalisation de la SDA voit entre autres naître le complexe d’habitation de la Cité Angus (Phase 1 – 2020, Phase 2 – 2023) et la Cité médicale (2021), dans laquelle on retrouve notamment la Clinique médicale Angus ainsi qu’un centre de chirurgie ambulatoire en ophtalmologie de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont.

Un développement vert et avant-gardiste

Implanté sur un site contaminé par la production industrielle, le Technopôle Angus a toujours eu pour visée de réaliser les différentes phases de son développement responsable sur des principes de haute qualité environnementale, explique Charles Larouche. « On s’était donné comme but de ne construire que des bâtiments LEED, et le premier bâtiment qu’on a fait sur cette base-là, en 2006, c’était le 4100, rue Molson, un immeuble multi locatif qui a été le premier édifice au Canada à obtenir la certification LEED Core & Shell (CS) – Niveau or. C’était tellement nouveau que c’était la certification américaine; la certification canadienne n’existait pas encore. »

Pour l’équipe, l’idée est aussi de construire des bâtiments qui sont non seulement écologiques et rentables, mais qui pourraient éventuellement être « répétés ». Le site vise également une gestion autonome de l’énergie et des eaux pluviales. Une boucle thermique, un système de récupération et de partage d’énergie entre les bâtiments, permet d’économiser les ressources. « Un lieu qui dégage une certaine chaleur, par exemple, peut la partager. Celle-ci est donc réutilisée dans un autre bâtiment qui en a besoin », illustre M. Larouche.

L’immeuble locatif pour étudiants la Rose des vents inauguré en 2022 (Courtoisie SDA)

Le vice-président directeur de la SDA précise que l’équipe est actuellement en train d’établir un bilan des émissions de gaz à effet de serre, variables d’un bâtiment à l’autre sur le site. « Et dans les 20 à 25 prochaines années, on veut décarboniser complètement, même l’îlot central. Je pense qu’il y a de la place pour des gens qui pensent comme nous, mais l’un des gros empêchements d’aller de l’avant dans des bâtiments encore plus performants énergétiquement, c’est le fait qu’on veuille qu’ils demeurent quand même compétitifs et rentables », avance M. Larouche.

De nouveaux projets et quelques espaces à développer

Plusieurs aménagements composent maintenant la phase 2 du projet Angus. L’immeuble locatif pour étudiants de 123 appartements la Rose des vents a été inauguré en 2022. Le Centre d’autisme À Pas de Géant, qui a ouvert ses portes en septembre 2023, est un bâtiment à l’esthétique moderne architecturalement conçu pour répondre aux besoins spécifiques de sa clientèle, soit 150 enfants et jeunes adultes âgés de 5 à 21 ans. Également dévoilé à l’automne 2023, le nouveau boisé urbain implanté au cœur de l’îlot central du Technopôle Angus est l’une des dernières étapes de l’aménagement paysager du site.

Vue arrière d’une partie du Centre d’autisme À Pas de Géant (Courtoisie SDA)

Les plans préliminaires du tout premier bâtiment à carbone zéro du site, le « bloc 3 », qui sera situé à l’intersection des rues Molson et William-Tremblay, sont aussi présentement sur la table. Actuellement disponible en pré-location, l’immeuble devrait accueillir ses premiers locataires en 2027.

Dans l’îlot, quelques bâtiments restent encore à être construits. « Dans un horizon de cinq à huit ans, je dirais, on devrait compléter l’îlot central, précise Charles Larouche. Angus est un site qui va toujours continuer d’évoluer, et avec la fiducie, les bâtiments ne deviendront pas décrépis au fil des années. On y retrouvera toujours une volonté d’amélioration », conclut-il.


Cette série spéciale est financée par la Société de développement Angus