Le nouveau boisé urbain, fraîchement planté à la fin de l’automne dernier (Courtoisie NIPPAYSAGE/Michel Langevin)

LE NOUVEAU BOISÉ URBAIN DU TECHNOPÔLE ANGUS

La réalisation du boisé urbain figure comme l’une des dernières étapes de la construction du paysage du Technopôle Angus et souhaite confirmer son désir d’être un écoquartier verdoyant mettant en valeur la végétation et encourageant une proximité citoyenne à la nature. 

Un des nichoirs à oiseaux du nouveau boisé urbain (Courtoisie NIPPAYSAGE/Michel Langevin)

Fraîchement terminé à l’automne 2023, le boisé urbain de 3 300 m² est situé au coeur de l’îlot central du Technopôle Angus, entre la rue Molson et le parc Jean-Duceppe ainsi que les rues Mont-Royal et William-Tremblay. L’oasis possède 7 nichoirs d’oiseaux, 5 dortoirs d’insectes et 1 dortoir de chauves-souris, tous implantés par Nature Expert, compagnie qui travaille notamment avec le Jardin botanique. Les passants peuvent contempler plusieurs espèces d’oiseaux telles que des mésanges à tête noire, des petits-ducs maculés, des pics flamboyants, des crécerelles d’Amérique ou encore des sittelles à poitrine blanche.

Ce boisé urbain compte également 46 arbres, dont 16 érables à sucre, qui ont été plantés à la fin de l’été dernier : « Ces derniers ont été plantés pour pouvoir créer une érablière urbaine dans le futur », explique Michel Langevin, architecte paysagiste et fondateur associé de NIPPAYSAGE. Ce bureau d’architecture est spécialisé dans la conception d’espace public tels que des parcs, des cours d’école ou encore des places publiques. L’architecte paysagiste travaille avec la société Angus depuis 2013 : « Lorsque l’on a réalisé le plan directeur de l’îlot central, on a vraiment mis l’emphase sur la qualité des espaces publics extérieurs », raconte-t-il. 

L’oasis de verdure constituait le dernier élément à construire pour achever le paysage urbain complet du site du Technopôle Angus : « Actuellement, le paysage du site est réalisé à 85 % », explique Michel Langevin. Les futurs aménagements concerneront les corridors écologiques à construire pour mettre en relation les bâtiments à venir sur le site. 

Gestion de la pluie et de la neige 

L’un des plus grands défis rencontrés par Michel Langevin dans la conception du boisé a été d’intégrer un verdissement massif qui incluait une gestion des eaux : « On ne le voit pas, mais tout est connecté », insiste-t-il. Le boisé urbain est composé de quatre grands bassins de rétention qui sont des jardins de pluie. L’eau qui tombe sur les surfaces minéralisées s’accumule grâce à ces installations de 600 mm de profondeur.

La récupération de l’eau de pluie permet d’irriguer chaque arbre du boisé qui possède 25 m² de terre : « On est dans les nouvelles technologies car chaque arbre est planté dans des caissons structuraux qui sont connectés à un caniveau de drainage », souligne l’architecte paysagiste. L’eau de pluie, habituellement rejetée dans les égouts municipaux qui sont déjà engorgés, est donc plutôt récupérée ici pour irriguer les végétaux.

Perspective du système de gestion des eaux du boisé urbain du Technopôle Angus (Courtoisie NIPPAYSAGE/Michel Langevin)

Lors de l’élaboration des plans du boisé urbain, les équipes de NIPPAYSAGE ont aussi réfléchi à la gestion de la neige : « On voulait que tout soit géré in situ et qu’il n’y ait pas de camions de neige qui sorte de l’îlot pour aller déposer de la neige à la Carrière Francon par exemple », confie Michel Langevin. 

La place publique située au centre du boisé a été conçue et dimensionnée selon les estimations de la quantité de neige qui tombe en hiver. Une butte est présente afin de pouvoir conserver la neige sur le site et peut être également utilisée pour des loisirs, tels que la luge. Et au printemps, lorsque la neige fondera, se transformera en eau et sera redirigée vers les jardins de pluie du boisé urbain. 

Encourager la proximité de la nature

Pour les concepteurs, le projet du boisé urbain encourage une certaine cohésion sociale. Ce lieu représente un croisement de rencontres aussi bien pour les résidents que pour les passants, qui ont tous manifesté leur intérêt envers le projet dès le départ : « Lors des visites guidées, les citoyens cherchaient vraiment à comprendre les concepts d’aménagement qui ont créé les paysages qui les entourent aujourd’hui », explique Michel Langevin. 

L’architecte paysagiste est déjà témoin de l’évolution de ce récent boisé, qui s’intègre progressivement dans le quotidien des résidents : « Ce terrain vague est désormais devenu une aire de jeu pour les enfants et un endroit de passage pour les résidents qui vont acheter leur pain en rentrant du travail », observe-t-il, fièrement. 

Pour ce dernier, la présence de la végétation dans un milieu urbain est devenue primordiale aujourd’hui : « Que ce soit pour la réduction des îlots de chaleur, la cohésion sociale ou la santé mentale, l’architecture de paysage permet de continuer la lutte contre les changements climatiques. On ne peut pas densifier sans verdir », conclut l’architecte paysager.