Les locaux du CCH sont présentement situés dans l’église de la Nativité-de-la-Sainte-Vierge (Emmanuel Delacour/EMM)

LE CENTRE COMMUNAUTAIRE HOCHELAGA DÉMÉNAGERA

Un des plus importants organismes du quartier Hochelaga, soit le centre communautaire, déménagera dans les prochaines années afin d’améliorer son offre de services. Les locaux dont il prendra possession sont actuellement occupés par une ressource de refuge d’urgence pour personnes en situation d’itinérance.

Le Centre communautaire Hochelaga (CCH), qui louent présentement des locaux dans l’église de la Nativité-de-la-Sainte-Vierge, rue Ontario, planifie cette transition avec l’aide de l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve (MHM).

Lors du dernier conseil, le 12 août, les élus de MHM ont voté en faveur d’une contribution financière de 30 000 $ octroyée à l’organisme, afin de lui permettre de réaliser un programme fonctionnel et technique dans le cadre de ce projet de relocalisation.

Un projet de longue haleine

Il s’agit d’une des nombreuses étapes d’un projet de grande envergure qui a été pour la première fois conçu il y a 15 ans, selon Carole Brière, directrice du CCH. En effet, le centre qui a ouvert ses portes en 1966 occupe des locaux à l’église de la Nativité-de-la-Sainte-Vierge depuis 2001. Toutefois, ceux-ci ne sont pas adaptés aux services que le CCH procure. « Ça concerne surtout les activités sportives. Il y a de grandes vitres et des vitraux, les enfants ne peuvent pas jouer au ballon là-dedans » au risque de les briser, insiste Mme Brière.

Cette dernière explique que l’organisme, qui rejoint un peu plus de 200 enfants et jeunes l’été lors de son camp de jour et environ 150 petits Hochelagais dans le cadre de ses activités parascolaires, doit souvent louer des gymnases dans les écoles avoisinantes, telles que l’école Baril. « On est alors forcés de faire nos activités le soir, lorsque les écoles ne les utilisent pas », indique la directrice, évoquant la contrainte que cela entraine.

Carole Brière, directrice du CCH (Courtoisie CCH)

Après avoir examiné avec l’administration précédente de MHM, alors sous la direction de l’ancien maire Réal Ménard, la possibilité d’investir des locaux à l’aréna Francis-Bouillon, ce plan a été mis de côté à la suite de l’élection de l’équipe du maire Pierre Lessard-Blais en 2017. « Depuis trois, quatre ans, on envisageait d’améliorer les lieux à l’église de la Nativité ou de construire un nouvel édifice. Mais les 7 M$ qui avaient été avancés par l’arrondissement ne suffisaient pas à ce type de projet », explique Mme Brière.

Après quelques mois de tergiversations, l’administration a accepté d’aller de l’avant avec la proposition du CCH : rénover et louer des locaux à l’église Sainte-Jeanne-d’Arc, située un peu plus dans l’est du quartier, rue de Chambly. Même si cet édifice religieux a été mis en vente par la Fabrique qui en est encore propriétaire, MHM prévoit signer un bail avec le futur acquéreur de ce bâtiment à des fins d’hébergement pour un OBNL, selon les informations fournies par Mme Brière et disponibles dans les documents décisionnels de l’arrondissement.

Après la signature des ententes, MHM s’engage à procéder aux travaux de réfection des locaux qui seront occupés par le CCH.

La directrice de l’organisme ne croit pas que le déménagement aura lieu prochainement. Selon ses estimations, il faudra encore quatre ou cinq années avant que la relocalisation soit possible. « Il faut d’abord déposer les plans d’architecte et puis signer le bail. L’arrondissement devra aussi passer en appel d’offres pour les travaux. Ces premières étapes pourraient facilement prendre une année », anticipe-t-elle.

La fin du refuge l’Étape?

Présentement, c’est l’organisme le CAP St-Barnabé qui gère les espaces de l’église Sainte-Jeanne-d’Arc, convoités par l’arrondissement et le CCH.

En avril 2022, c’était l’organisme CARE Montréal qui y avait posé ses pénates pour y ouvrir un refuge temporaire de 70 lits, à la suite de la fermeture d’une autre ressource, ouverte dans l’établissement hôtelier l’Auberge Royal Versailles durant la pandémie. Depuis, Le CAP St-Barnabé a réinvesti les lieux et y offre des hébergements d’urgence et des commodités, incluant des lits, des douches, des repas, ainsi que de l’accompagnement de la part d’intervenants. Le refuge est inclusif, il accueille des personnes de tous genres, des couples et les animaux de compagnie.

EST MÉDIA Montréal a tenté de joindre la direction du CAP St-Barnabé pour savoir ce qu’il adviendra de cette ressource à la suite de la relocalisation du CCH, mais au moment de mettre ce texte en ligne, celle-ci n’avait pas répondu à ses questions.

L'Étape, un autre refuge géré par l'organisme CARe Montréal, situé sur la rue de Chambly.

L’Étape, un refuge géré part le CAP St-Barnabé, situé rue de Chambly (Emmanuel Delacour/EMM)