L’ARRONDISSEMENT DE RDP-PAT EN PLEINE MISSION DE DÉVELOPPEMENT
Territoire montréalais au fort potentiel de développement, Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles a actuellement de nombreux projets d’aménagement en branle. Dans un contexte où la crise de l’habitation, les défis en transport et les enjeux environnementaux sont sur toutes les lèvres, ces initiatives se doivent de répondre adéquatement aux besoins des résidents actuels et futurs de cet arrondissement du nord-est de la métropole.
Avec ses nombreux terrains vacants et ses grands espaces verts, le secteur de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles représente un territoire attractif pour le développement économique, commercial et résidentiel. Cependant, son énorme superficie, qui fait de l’arrondissement un des plus vastes de la métropole, est toujours difficilement desservie par le transport collectif, positionnant RDP-PAT au centre des dossiers d’actualité sur la lenteur du développement des infrastructures en transport.
Selon la mairesse de RDP-PAT, Caroline Bourgeois, bien que l’arrondissement fait face à de nombreux défis, il redouble d’efforts dans son engagement actif envers le développement durable et l’amélioration de la qualité de vie des nombreux résidents du secteur. « On vise cet équilibre entre offrir du logement, pour que notre population puisse avoir un toit sur la tête et que de nouvelles personnes et familles veulent venir s’installer, tout en protégeant et en valorisant nos espaces verts, nos milieux naturels. Les gens veulent aussi des services de proximité et qu’on améliore l’offre de transport en commun, et avec raison », explique-t-elle.
Mme Bourgeois, qui croit que l’arrondissement « n’a pas le droit de répéter les erreurs du passé » en matière de développement, précise que les projets qui seront entrepris ou terminés prochainement auront une influence majeure dans les décennies à venir. « Je n’ai aucune idée où je vais être dans 20 ans, mais je ne veux surtout pas repasser devant un endroit et me dire : « Mon dieu, pourquoi on a fait ça? ». C’est une pensée qui guide le choix des différents développements actuellement. »
MileBrook : un projet locatif et commercial
Projet mixte de grande envergure de la Pointe-Est de l’arrondissement, plus spécifiquement installé sur le « dernier mile » de la rue Sherbrooke, le complexe locatif résidentiel et commercial MileBrook est une fierté pour RDP-PAT, affirme Mme Bourgeois. En plus de bonifier l’offre locative actuelle, ce développement immobilier facilitera l’accès à des commerces de proximité dans ce secteur souvent qualifié de désert alimentaire. « On est très heureux que l’épicerie Valmont, qui va occuper le rez-de-chaussée du bâtiment, soit au cœur du projet MileBrook. Le secteur du Bout-de-l’Île est très prisé, mais les gens sont obligés de prendre une voiture, et souvent de traverser le pont ou de faire plusieurs kilomètres, pour aller faire leur épicerie. »
Le complexe comprendra des appartements et des maisons de ville de différentes tailles en location ainsi qu’une variété de commerces accessibles à distance de marche. « On parle d’environ 800 unités résidentielles locatives qui sont prévues. La valeur du projet s’élève à environ 300 M$. Ce sont des investissements privés qui sont majeurs », précise la mairesse.
Les unités sont construites dans le cadre du Programme de prêts pour la construction d’appartements de la Société canadienne d’hypothèques et de logement, qui vise à assurer l’abordabilité des logements. « Avec l’explosion des coûts, il y a beaucoup de gens qui cherchent un logement accessible, mais aussi des personnes qui vendent leur maison. On a le plus grand parc de maisons unifamiliales sur le territoire de Montréal. Donc, il y a aussi la situation où ces personnes qui vendent leur habitation ne trouvent pas d’endroit où se réinstaller. Alors, ils vont souvent se déplacer vers Laval ou la Rive-Nord. On espère donc, avec ce type de projet de qualité, pouvoir les garder sur notre territoire. »
Elle ajoute que le promoteur du développement a bien saisi l’esprit initial du projet immobilier, qui était de construire un véritable milieu de vie, en s’assurant entre autres « de conserver des espaces verts en priorisant le stationnement souterrain, de prévoir des jardins communautaires et d’installer une cour arrière, des modules de jeux extérieurs, des bornes de recharge électriques et des rangements pour les vélos ».
La Phase 1 du projet MileBrook, dont la fin est prévue pour 2025, est actuellement amorcée, et plusieurs étages du bâtiment ont déjà été érigés. La deuxième phase est « présentement entre les mains de l’arrondissement sous étude », indique Mme Bourgeois.
Le Centre Renaissance de Rivière-des-Prairies
Autre projet d’importance dans l’arrondissement, le méga Centre Maurice-Duplessis de la chaîne de magasins Renaissance, annoncé l’an dernier, prévoit la construction d’un espace d’une superficie de plus de 14 800 m2 au 10600, boulevard Maurice-Duplessis, près du boulevard Saint-Jean-Baptiste. Une pelletée de terre s’est d’ailleurs tenue le 10 septembre dernier pour souligner le lancement officiel du projet de construction.
Le nouveau Centre Maurice-Duplessis, qui a reçu des investissements totalisant plus de 45 M$, comprendra notamment un laboratoire de recyclage des textiles qui rejoint la mission de l’arrondissement de développer plus amplement l’économie circulaire sur son territoire. Le projet répond aussi aux objectifs environnementaux que s’est donnés RDP-PAT, explique Caroline Bourgeois. « D’un point de vue urbanistique, on coche une case avec ce projet parce qu’on vient créer un espace tampon entre les secteurs des industries et du résidentiel et au niveau du volet environnement, on vient sauver ce textile qui était destiné à l’enfouissement et qui sera maintenant revalorisé », indique-t-elle.
Le centre Renaissance se définit également comme un carrefour de services axés sur l’employabilité, la récupération et le traitement des dons. Le projet créera 150 emplois permanents en plus de permettre l’accompagnement d’environ 400 personnes chaque année vers le marché du travail. « Pour nous, c’est donc une excellente nouvelle d’avoir des joueurs comme Renaissance qui s’intéresse au territoire de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Tremble », se réjouit la mairesse de l’arrondissement.
Le quartier de RDP a notamment été sélectionné pour son potentiel économique et le « mouvement dynamique actuellement présent dans l’est » auquel souhaitaient participer les instigateurs du projet, rapportait EST MÉDIA Montréal en septembre dernier.
Redynamiser le Vieux-Pointe-aux-Trembles
En collaboration avec la Société de développement Angus (SDA), RDP-PAT a démarré il y a plus de deux ans un projet de revitalisation à la fois urbaine et résidentielle du Vieux-Pointe-aux-Trembles, un secteur qui a reçu beaucoup d’investissements dans les dernières années, selon la mairesse.
Le projet vise l’assemblage de deux bâtiments situés à l’angle nord-est des rues Sainte-Anne et Notre-Dame Est pour former un nouvel immeuble de six étages à vocation résidentielle et commerciale. D’autres immeubles seront quant à eux démolis et remplacés dans le cadre de cette revitalisation.
Le quartier de PAT, qui attire déjà de nombreux visiteurs notamment grâce à la navette fluviale, propose pourtant une offre commerciale insuffisante, juge Caroline Bourgeois. « Les gens arrivent du Centre-ville à Pointe-aux-Trembles, et ils ont avoir envie de prendre un café, de prendre un verre, de manger une pâtisserie. Donc pour ce projet, on cherchait une nouvelle vocation, qu’on voulait mixte. Et ce n’est pas juste une intersection qui a besoin de revitalisation sur la rue Notre-Dame dans le Vieux Pointe-aux-Trembles. C’est toute une section de bâtiments qui, malheureusement, ont été négligés pour différentes raisons. »
Les trois nouveaux bâtiments, érigés de part et d’autre de la rue Notre-Dame, proposeront 109 logements, huit commerces installés au rez-de-chaussée et une salle multifonctionnelle aménagée dans l’ancienne église Saint-Enfant-Jésus, acquise par la SDA. « Dès qu’on a su que l’église était à vendre, on a mis une résolution pour empêcher toute démolition et pour assurer le caractère collectif de ce lieu qui a marqué l’histoire de notre quartier. La salle pourra accueillir des spectacles et des événements, et le presbytère pourra être converti en restaurant », explique la mairesse.
L’élue espère que le projet porté par la SDA « va créer un effet d’entraînement en étant la bougie d’allumage » dans le développement immobilier et la revitalisation de ce secteur historique. « Déjà, on voit que ça commence à faire des petits, parce qu’il y a le bâtiment abandonné de l’ancienne crèmerie Crème-O-Bec, au coin de la deuxième avenue et Notre-Dame, qui sera transformé sous peu par un promoteur privé en projet de 27 habitations. Et il y a aussi du commercial qui s’en vient. »
Caroline Bourgeois rappelle que pour que les projets porteurs tels que celui du MileBrook se concrétisent, « ça prend des efforts concertés de la Ville, du privé et des organisations comme la SDA. Chose certaine, les gens attendent ça depuis longtemps », croit la mairesse.
Elle termine en affirmant qu’une « transformation totale de la rue Notre-Dame Est entre la 1er avenue et la 13e avenue » est aussi prévue avec la Ville de Montréal, un projet qui sera potentiellement entamé dès l’année prochaine.