Le plus grand projet de l’histoire des magasins Renaissance a été lancé ce vendredi dans Rivière-des-Prairies (RDP). À la suite de la proverbiale pelletée de terre officielle, les acteurs qui travaillent depuis des années à la création de cet imposant centre multifonctionnel de 14 800 m2 se sont réjouis de sa concrétisation.

« Ce matin, je me suis levé avec une fierté. Le lancement du projet du Centre Maurice-Duplessis est l’aboutissement de beaucoup d’efforts. Mais en fait, c’est un autre jalon pour réussir à faire un autre 30 ans », a souligné à l’occasion d’une conférence de presse Éric St-Arnaud, directeur général de Renaissance Québec. Celui-ci faisait ainsi référence au 30e anniversaire de la chaîne de magasins de partage fondée en 1994.

Éric St-Arnaud, directeur général chez Renaissance (Courtoisie Renaissance.)

Le « centre d’impact », dont les travaux ont débuté le 19 août dernier, sera construit au 10600, boulevard Maurice-Duplessis, près du boulevard Saint-Jean-Baptiste, et représente des investissements de plus de 45 M$. Plusieurs partenaires se sont joints à l’organisme à but non lucratif (OBNL) dans le cadre de ce projet, dont le Chantier de l’économie sociale de l’Île de Montréal, PME MTL Est-de-l’Île, Synergie Montréal et la Caisse d’économie solidaire Desjardins.

À terme, on prévoit offrir avec ce centre un carrefour de services pour les citoyens, des programmes d’employabilité, une offre commerciale, un centre de récupération et de traitement des dons, et un éventuel laboratoire vivant de recyclage textile. L’ouverture est prévue à la fin de l’été 2025.

Le Lab Renaissance mentionné ci-haut sera créé entre autres avec le centre de recherche et d’innovation en habillement Vestechpro, établi au Collège Marie-Victorin, dans Montréal-Nord. « Le textile a la même complexité que le plastique. Donc, aujourd’hui, on n’a pas encore trouvé de solution [pour recycler] tout le plastique. Le textile, c’est la même chose. Il y a beaucoup de recherche à faire », a expliqué M. St-Arnaud. Si les opérations de ce laboratoire vivant restent encore à être définies, on sait d’ores et déjà qu’il occupera entre 1 000 et 1 400 m2 au sein du centre.

Renaissance estime à 1 540 tonnes la quantité de biens réutilisables qui pourra être détournée des sites d’enfouissement grâce au centre annuellement. Ce projet s’inscrit dans un objectif de l’entreprise d’économie sociale, c’est-à-dire doubler la quantité annuelle de matière détournée à l’échelle provinciale, pour atteindre 50 000 tonnes d’ici 2030.

Le terrain où se trouvera le futur centre d’impact de Renaissance, sur le boulevard Maurice-Duplessis (Emmanuel Delacour/EMM)

Comme EST MÉDIA le révélait dans un article paru l’an dernier, le centre créera 150 emplois permanents, en plus de permettre chaque année à près de 200 personnes qui éprouvent des difficultés à trouver un emploi et à développer les compétences nécessaires pour retourner sur le marché du travail, par l’entremise de son programme d’insertion socioprofessionnelle et ses services d’aide à l’emploi.

Le territoire de RDP a été sélectionné par Renaissance Québec en raison de son potentiel économique et des efforts de revitalisation soutenus par les divers paliers de gouvernement. « C’est un territoire dynamique, caractérisé par une importante mixité sociale, avec la présence significative de personnes immigrantes et en situation de vulnérabilité. Il y a un mouvement dans l’est, et on veut y participer. On veut créer un pôle économique dynamique et inclusif, contribuer à l’essor de l’est de Montréal qui s’inscrit en ligne droite dans notre vision de devenir un chef de file de l’économie sociale du Québec », a conclu M. St-Arnaud.

L’OBNL Renaissance rassemble 1 500 employés permanents dans 28 centres de dons, 20 friperies, 10 librairies, 9 boutiques, 1 magasin de liquidation et 1 centre de distribution. Il gère aussi huit centres d’aide à l’emploi ainsi que des programmes d’employabilité. En 2023-2024, Renaissance Québec a reçu près de 1,7 million de dons dans son réseau de collectes, 27 335 tonnes d’articles ont ainsi pu être déviées des sites d’enfouissement.