Photo courtoisie.

UN CAFÉ AVEC… MARIO BEAULIEU

Le député bloquiste et vice-président du comité permanent des langues officielles, Mario Beaulieu, est un résident de Pointe-aux-Trembles depuis 2015. Représentant la circonscription de La Pointe-de-l’Île, Mario Beaulieu est aussi reconnu pour avoir son arrondissement bien à cœur. Dans le cadre du dossier spécial RDP-PAT, EST MÉDA Montréal a donc profité de l’occasion pour prendre un café virtuel avec lui, question d’en savoir davantage sur l’homme derrière le politicien.

EST MÉDIA Montréal : Vous êtes maintenant un résident de Pointe-aux-Trembles, mais où avez-vous grandi?

Mario Beaulieu : Dans l’ouest de Montréal. Je suis né à Sherbrooke, mais à l’époque, mon père était directeur de banque et il avait été muté à Sainte-Anne-de-Bellevue. Je suis allé au Cégep Bois-de-Boulogne, puis à l’Université de Montréal. J’ai ensuite habité à Villeray pendant 15 ans et au centre-ville. C’est l’association de circonscription du Bloc Québécois de La Pointe-de-l’Île qui m’a approché en 2015, et j’ai déménagé à Pointe-aux-Trembles environ six mois avant l’élection.

EMM : Qu’est-ce qui vous a charmé à Pointe-aux-Trembles?

MB : Il y a un vaste accès au fleuve, beaucoup d’espaces verts, des infrastructures de sports et loisirs variées et accessibles… C’est vraiment un superbe milieu de vie! Ça se compare à l’ouest, mais selon moi, il y a un accès plus global au fleuve. J’aime l’ambiance, la chaleur et la convivialité des gens. Sainte-Anne-de-Bellevue, la ville de mon enfance, a connu un fantastique développement et c’est ce qui est en train d’arriver dans La Pointe-de-l’Île.

EMM : Quelle est la perception selon vous des Montréalais par rapport à l’est de Montréal?

MB : Si l’on parle de l’extrême est, certaines personnes ont l’impression que c’est moins aisé que dans l’ouest de l’île, mais en fait il y a des coins très riches dans l’est. Si les gens venaient plus souvent voir à quoi ressemble notre coin de pays, ils seraient charmés. La vie communautaire est très intense. Il y a beaucoup d’attraits : le parc Pierre-Payet, le parc de la Promenade Bellerive, la place du Village-de-la-Pointe-aux-Trembles, etc. Il y a encore un esprit de quartier qui est très sympathique, moi j’adore. La Pointe-de-l’Île, c’est le plus beau comté du Québec!

EMM : Quels sont les enjeux qui vous touchent dans votre circonscription?

MB : D’une part, il y a la décontamination des sols, car la circonscription de La Pointe-de-l’Île est un endroit qui a un potentiel extraordinaire de développement économique. On y retrouve les derniers grands espaces disponibles pour des projets majeurs sur l’île de Montréal. On travaille pour y amener des projets de développement respectueux de l’environnement et diversifiés. On a appris récemment que des projets de décontamination des terrains municipaux avaient débuté dans le secteur industriel de La Pointe-de-l’Île. C’est une très bonne nouvelle. Il faut se souvenir que le gouvernement du Québec s’est engagé à verser 200 millions pour la décontamination dans l’est.

Je vais continuer à intervenir à la Chambre des communes pour qu’Ottawa investisse au moins l’équivalent du Québec, soit 200 M$, pour la décontamination des terrains afin de permettre davantage de développement dans l’est de Montréal. Entre autres, je m’apprête à envoyer une lettre aux ministres de l’Environnement et du Changement climatique, et de l’Infrastructure et des Collectivités pour demander au gouvernement fédéral de s’engager à débloquer les fonds selon la demande faite par la Ville et le gouvernement québécois.

Le projet d’un nouveau mode de transport structurant est un enjeu majeur dans La Pointe-de-l’Île. Avec mes collègues du BQ, nous travaillons à obtenir le transfert en bloc des fonds d’infrastructure, pour éviter que Montréal se retrouve encore une fois au cœur des chicanes Ottawa-Québec qui sont évitables. De cette façon, ça diminuerait énormément les délais. Le Québec est loin d’avoir reçu sa part d’infrastructures dans le dernier mandat. Il a reçu seulement 97 $ par personne, alors que la moyenne canadienne est de 703 $, selon le directeur parlementaire du budget.

Il ne faut pas oublier la navette fluviale qui est appelée à un important développement et qui suscite un réel engouement; un meilleur soutien au réseau communautaire; et l’accueil et l’intégration des nouveaux arrivants qui prend de plus en plus d’importance.

EMM : L’environnement, c’est important pour vous?

MB : Oui, l’environnement c’est essentiel pour la planète comme pour La Pointe-de-l’Île. J’ai organisé de nombreuses consultations et participé à plusieurs actions contre le projet d’oléoduc Énergie-est, sur la qualité de l’air et les nuisances urbaines. Récemment, j’ai présenté des propositions pour favoriser la transition vers des camions électriques dans le Port de Montréal, qui est un organisme majeur sous responsabilité fédérale. J’entreprends une démarche pour la réduction immédiate de la circulation à travers les quartiers de Mercier-Est/Ouest. Les citoyens vont recevoir ces jours-ci une pétition pour l’étiquetage des OGM. Nous avons beaucoup de projets en développement pour la protection de l’environnement dans la circonscription.

EMM : En tant que résident de La Pointe-de-l’Île, quelles sont vos activités de prédilection dans ce quartier?

MB : Je fais du vélo, de la marche, du tennis… J’aime beaucoup aussi aller dans les commerces locaux. Cet été, j’ai appris à faire des BBQ chez moi. Mais ma passion, ça reste la politique et l’action militante. Pour moi, c’est toujours un loisir. Participer aux activités et rencontrer les gens de la circonscription occupent habituellement une bonne partie de mes temps libres.

EMM : Est-ce que le projet de revitalisation du Vieux-Pointe-aux-Trembles, ça vous allume?

MB : Bien sûr! C’est vraiment un joyau du patrimoine. L’enjeu des commerces locaux dans La Pointe-de-l’Île, ça m’interpelle beaucoup. Je fais une campagne permanente pour encourager les citoyens à acheter localement depuis que mon équipe et moi avons tenu un kiosque au Salon du Commerce et de l’Industrie organisé par la Chambre de Commerce de La Pointe-de-l’Île. J’entends appuyer le projet de revitaliser la rue Notre-Dame et le Vieux-Pointe-aux-Trembles pour en faire le cœur d’un quartier dynamique et vivant.

EMM : Et la pandémie, comment l’avez-vous vécue comme politicien, ou tout simplement en tant que citoyen?

MB : Ça ne m’a pas trop incommodé personnellement. Il y a moins de rencontres en personne, mais il y a beaucoup de rencontres virtuelles. Je profite de ce temps pour continuer mes travaux sur mes dossiers parlementaires, comme celui des langues officielles. Les gens n’ont pas conscience du fait que le gouvernement fédéral investit 100 % du financement des programmes de soutien aux langues officielles au Québec pour les organisations et les groupes de pression anglophones tels que ceux qui contestent actuellement la Loi sur la laïcité du Québec. C’est environ 80 millions par année auxquels s’ajoutent différents autres programmes de subventions pour renforcer les établissements de santé ou d’enseignement anglophones, ou encore pour promouvoir l’anglais dans les services gouvernementaux québécois ou municipaux . J’ai fait faire une étude à ce sujet que je vais diffuser sous peu. Le Bloc Québécois va présenter plusieurs projets de loi, notamment pour rendre la connaissance du français obligatoire pour devenir citoyen au Québec et appliquer la loi 101 aux entreprises sous compétence fédérale. On propose que la Loi sur les langues officielles inclut la reconnaissance du français comme langue commune et officielle du Québec, en plus d’un engagement à ne pas entraver l’application de la loi 101 au Québec.

EMM : Est-ce que vous pensez rester à Pointe-aux-Trembles longtemps?

MB : Bien sûr. Je me suis acheté une maison près de l’eau. Je vais possiblement rester ici pour le reste de ma vie! J’aime beaucoup le coin!


Le dossier spécial « Rivière-des-Prairies−Pointe-aux-Trembles 2020 » a été rendu possible grâce à la collaboration des partenaires suivants :