Le SIPI (Courtoisie de la Ville de Montréal/Archives EMM)

SOMMET CLIMAT MONTRÉAL : DES ARBRES ET UNE TRANSITION INDUSTRIELLE POUR L’EST

Deux mesures annoncées dans le cadre du Sommet Climat Montréal 2024 viendront verdir et décarboner l’est de la métropole.

C’est tout d’abord un investissement allant jusqu’à 67 M$ qui a été présenté par le gouvernement fédéral et la Ville de Montréal, afin de planter plus de 200 000 arbres et arbustes dans l’est.

Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, en a fait l’annonce mardi en fin de journée lors d’une allocution se déroulant à la troisième édition du Sommet Climat Montréal, qui se tenait au Port de Montréal. Cet investissement (27 M$ proviennent du fédéral par l’entremise de son Fonds d’atténuation et d’adaptation en matière de catastrophes et jusqu’à 60 M$ proviennent de la Ville) vise à « améliorer la santé et la qualité de vie des résidents de l’est de Montréal ». En tout, on vise la plantation de 230 000 arbres et de 57 000 arbustes dans le secteur.

Steven Guilbeault, ministre fédéral de l’Environnement et du Changement climatique (Emmanuel Delacour/EMM)

« Pourquoi spécifiquement l’est de Montréal? Parce que c’est un secteur de la ville qui en a bien besoin. On y retrouve moins de couverture forestière, moins de parcs, moins de canopées. Plus on plante d’arbres, plus on réduit l’effet de serre urbain, plus on améliore la qualité de l’air, plus on réduit les problèmes de ruissellement lorsqu’il y a des pluies importantes », a indiqué M. Guilbeault en entrevue avec EST MÉDIA Montréal. L’argent versé par le gouvernement fédéral s’inscrit dans le programme « 2 milliards d’arbres », qui prévoit atteindre la plantation de ce nombre de végétaux d’ici 2030 au Canada.

« Cet investissement majeur n’est pas seulement un geste pour l’environnement et le bien-être de notre population. Il contribuera également à accélérer la transition qui s’opère depuis déjà quelques années dans l’est de Montréal. On abandonne l’étiquette d’un territoire gris pour embrasser le vert. Ces nouvelles plantations deviendront des oasis de fraîcheur et de biodiversité, enrichissant nos quartiers pour les générations futures, tout en renforçant la résilience de notre territoire face aux défis climatiques », a ajouté par communiqué Caroline Bourgeois, vice-présidente du Comité exécutif de la Ville de Montréal et responsable de l’est de Montréal.

Un chantier pour la transition industrielle

Un peu plus tôt lors du même évènement, la Chambre de commerce de l’Est de Montréal (CCEM) dévoilait son projet de chantier sur la transition industrielle, en collaboration avec Partenariat Climat Montréal, un organisme dont l’objectif est de réduire les gaz à effet de serre (GES).

Ce chantier, qui se concentrera dans un premier temps sur l’est de Montréal, vise à identifier des projets de décarbonation et les investissements nécessaires à leur déploiement. Il servira également à brosser un portrait des besoins énergétiques et d’infrastructures dans l’est de Montréal, et à identifier les opportunités et initiatives qui contribueront à la décarbonation de ce secteur.

Jean-Denis Charest, PDG de la CCEM (Courtoisie CCEM)

« Ce chantier contribuera à une meilleure planification des besoins énergétiques, d’infrastructures et de mobilisation de la main-d’œuvre en lien avec la transition industrielle et le développement à venir sur le territoire de l’est de Montréal. Cette approche permettra d’utiliser l’est de Montréal comme laboratoire et d’identifier des initiatives et approches qui pourront éventuellement être appliquées à d’autres territoires industriels », a déclaré Jean-Denis Charest, président-directeur général (PDG) de la CCEM.

Dans un communiqué à ce propos et diffusé par le Sommet Climat Montréal, on rappelle qu’on prévoit la réhabilitation de plusieurs friches industrielles contaminées qui totalisent plus de 48 millions de pieds carrés dans la seule zone du secteur industriel de la Pointe-de-l’Île (SIPI). Par ailleurs, le secteur industriel est responsable de près de 30 % des émissions de GES au Québec.

Le chantier sera composé de plusieurs membres importants du secteur industriel de l’est, notamment André Brunelle, directeur général chez Chimie ParaChem; Josée Duhaime, directrice exécutive, Solutions énergétiques – Grandes entreprises chez Énergir; Nazim Sebaa, consultant pour l’Association des consommateurs industriels de gaz; ainsi que Dimitri Tsingiakis, PDG de l’Association des industriels de l’est de Montréal. M. Charest en assumera la présidence.

Organisé par Partenariat Climat Montréal, en collaboration avec la Ville de Montréal ainsi que de nombreux partenaires, le Sommet Climat Montréal est une rencontre annuelle des leaders des milieux des affaires, philanthropique, politique, communautaire, environnemental, ainsi que d’étudiants et de citoyens issus de la métropole. Chaque année depuis trois ans, on souhaite y voir « émerger des solutions, mesurer l’avancement collectif et partager les apprentissages et les écueils en vue d’accélérer la transition climatique montréalaise ».

Lancé à l’initiative de la Fondation du Grand Montréal et de la Fondation familiale Trottier, Partenariat Climat Montréal est un organisme indépendant qui rassemble près d’une centaine de membres des milieux économiques, communautaires, institutionnels et philanthropiques, et qui a pour mission de mobiliser les acteurs clés de la collectivité montréalaise pour contribuer à réduire les émissions de GES de 55 % d’ici 2030 et mettre la métropole sur la voie de la carboneutralité d’ici 2050.