REM : UN TRACÉ À PARTIR DE L’HÔPITAL MAISONNEUVE-ROSEMONT PROPOSÉ
La Société de développement Angus (SDA) et Vivre en Ville proposent de revoir le tracé du REM de l’est en connectant l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont au centre-ville de Montréal.
Cette branche commune, entre la ligne verte et la ligne bleue du métro de Montréal, aurait donc un «point de jonction» dans le périmètre de l’établissement hospitalier avec la plus grande desserte du Québec, a souligné Christian Yaccarini, président et chef de la direction de la SDA, lors d’une rencontre de presse ce matin. M. Yaccarini était accompagné de Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville; ces deux derniers étaient précédemment membres du comité d’experts mis en place par Québec pour l’ancien projet du REM de l’est.
Le « nouveau REM de l’est » présenterait ainsi cinq nouveaux points de correspondance avec le réseau actuel, dont une connexion directe avec la Gare Centrale. Les connexions se feraient aux stations de métro Sherbrooke, Saint-Laurent, l’Assomption et Lacordaire (sur le futur tracé de la ligne bleue).
Sans pouvoir préciser le lieu exact des édicules de la nouvelle branche vers le centre-ville, les organismes proposent de la faire passer en souterrain dans le quartier Rosemont avant de rejoindre le cœur de la métropole.
Cette proposition vient donc remplacer le tracé sur la rue Notre-Dame Est, présenté par CPDQ Infra, qui a quitté la barre du projet du REM de l’est en mai dernier. C’est désormais l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), le ministère des Transports du Québec (MTQ), la Société de transport de Montréal (STM) et la Ville de Montréal qui pilotent le projet.
« Pour les gens de l’est, on voyait deux reculs: un arrêt pour réétudier le projet et la perte de connexion avec le centre-ville. Il faut donc élargir le mandat du comité directeur pour qu’on inclue cette ligne vers le centre-ville », insiste M. Yaccarini, qui demande aux acteurs politiques de faire preuve de leadership dans ce dossier. Ce dernier croit que le développement de l’est de Montréal, la lutte aux changements climatiques, ainsi que la desserte des quartiers les plus défavorisés de la métropole ne pourront se faire sans un réseau de transports collectifs complet.
Les deux anciens membres du comité d’experts ne s’en cachent pas ; une telle version du REM de l’est dépasserait sans doute le budget de 10 milliards de dollars prévus par le gouvernement pour ce projet.
Le tracé aérien n’est pas exclu
Si le tracé aérien au centre-ville sur la rue Notre-Dame présenté par CDPQ Infra avait fait dérailler le précédent projet, on n’exclut pas de maintenir un tracé aérien sur la « branche est », qui relierait Pointe-aux-Trembles au coeur de Montréal. « Il serait complètement irréaliste d’avoir une ligne entièrement en souterrain de Pointe-aux-Trembles jusqu’au centre-ville », affirme M. Savard, qui privilégie « un site propre intégral » pour le réseau de transport. Ne s’arrêtant pas sur une seule option, les rails du train automatisé pourraient donc être en partie sur un viaduc, mais aussi en tunnel profond, en tranchée ouverte ou couverte, et même sur un talus.
Les deux intervenants affirment avoir présenté le nouveau tracé à plus d’une trentaine de partenaires le matin de la présentation, ainsi qu’à la mairesse de Montréal, Valérie Plante, et à la ministre de la Métropole, Chantal Rouleau. La proposition aurait été reçue avec une certaine ouverture, assurent-ils.
Contacté par EST MÉDIA Montréal, le cabinet de la ministre de la Métropole, affirme avoir pris « acte de cette proposition, que nous n’avons pas vue dans ses détails ». Par courriel, le cabinet ajoute que « le REM de l’est demeure une priorité majeure pour nous. Avec le groupe co-présidé par la Ville et par le gouvernement du Québec, et dont l’ARTM assure la coordination, nous sommes confiants que nous arriverons à une proposition qui répondra au mandat octroyé, et ce, dès la fin de cet automne. »
Dans une précédente entrevue, Mme Rouleau affirmait que le retrait de CDPQ Infra n’était pas une défaite en soi pour le REM de l’est. « On n’a pas tout jeté et on ne recommence pas tout à zéro, loin de là. On garde la technologie. C’est un train automatisé aérien ou souterrain, selon les possibilités. Ça permet à chaque station d’avoir une mobilité aux trois minutes. Ce qui ne fonctionnait pas, c’était la partie centre-ville, mais 85 % du tracé fonctionne, fait consensus, et vient répondre aux besoins de 500 000 personnes », insistait alors la ministre.
Quelques moments après la conférence de presse, la Chambre de commerce de l’Est de Montréal (CCEM) a dévoilé les faits saillants d’un sondage qui a été mené du 20 au 26 avril dernier auprès de 1 001 répondants par la firme Léger au sujet de l’adhésion de la population de l’est au projet du REM de l’est. Dans cette enquête, on apprend que « 67 % des personnes sondées étaient favorables au REM de l’est avec un taux dépassant les 70 % dans les arrondissements de Montréal-Nord, Saint-Léonard, Anjou et Ahuntsic ainsi qu’une majorité des citoyens de Mercier−Hochelaga-Maisonneuve ». « On découvre également que 60 % croient que même si le projet est imparfait, il est nécessaire », rapporte la CCEM dans un communiqué.