Photo fournie par SANEXEN.

RÉFECTION DES CONDUITES D’EAU EN PLOMB : UNE PREMIÈRE CANADIENNE POUR SANEXEN ET MONTRÉAL-EST

Décidemment, 2020 est une année sous le signe de l’innovation pour l’entreprise environnementale SANEXEN, dont une grande partie de ses effectifs évolue dans l’est de Montréal. Après avoir annoncé en juillet dernier l’implantation du premier centre de traitement de matières fines (CRD) en Amérique du Nord à Montréal-Est, voilà que SANEXEN, une filiale de LOGISTEC, vient de terminer avec succès un projet pilote novateur consistant à réhabiliter de manière rapide et sécuritaire des anciennes conduites d’eau en plomb (avant le milieu des années 1950) ou soudées au plomb (jusque dans les années 1990).

La technologie utilisée, maintenant approuvée par le Bureau des normes du Québec (BNQ), a été développée en Europe dans les années 1990. Selon les informations fournies par SANEXEN, la solution aurait été utilisée plus de 500 000 fois en date d’aujourd’hui par de nombreux pays dont la Belgique, la France, l’Allemagne, l’Australie, le Japon, la Norvège, la Malaisie, l’Afrique du Sud, l’Irlande, et le Royaume-Uni. Il s’agit en fait de procéder à un gainage intérieur des conduites qui vient ainsi éliminer tout contact de l’eau avec le plomb, et répare du même souffle des bris mineurs du réseau ou des fuites. Ce genre de technologie est par ailleurs utilisée au Québec depuis quelques années déjà pour réparer ou réhabiliter des tuyaux d’égout, qui sont généralement de beaucoup plus grand diamètre que des tuyaux d’aqueduc. L’entreprise SANEXEN vient de marquer ainsi un grand coup dans ce domaine d’expertise très prisé des municipalités puisqu’elle affirme détenir une licence exclusive pour l’Amérique de Nord pour cette technologie, elle qui évolue également dans les grands marchés comme New-York et Vancouver, par exemple.

Ce procédé, qui crée ainsi une barrière étanche à l’intérieur des conduites, offre plusieurs avantages selon Marie-Chantal Savoy, vice-présidente stratégie et communications de LOGISTEC. « Comme l’excavation est minimale – nous avons seulement à faire un trou près de l’entrée de service des bâtiments – les coûts estimés de réparation ou de mise à jour des conduites d’aqueduc devraient être réduits en général de 30 à 40 %, ce qui peut générer de grandes économies pour les municipalités. De plus, il n’est pas nécessaire avec cette technologie de faire de longues tranchées dans le terrassement, les terrains aménagés et les sous-sols de résidences par exemple. Une intervention type avec ce procédé prend environ que 2,5 heures, et son efficacité est garantie pour 25 ans » explique-t-elle.

Montréal-Est : deux tests concluants

Le projet pilote pour démontrer la procédure et l’efficacité de cette technologie, une première canadienne, a été réalisé au début du mois d’août dernier sur l’avenue de la Grande-Allée, à Montréal-Est. Les tuyaux d’aqueduc de deux résidences ont été réhabilités par la nouvelle génération de technologie hydraulique sans plomb. « Une équipe de la ville était sur place prête à intervenir si jamais les essais ne se passaient pas comme prévus, mais tout s’est déroulé parfaitement, rapidement, et depuis il n’y a aucun problème qui a été détecté, le procédé semble stable et très efficace », affirme le maire de Montréal-Est, Robert Coutu. Si cette technologie ne remplace pas les travaux majeurs dus à la vétusté avancée de vieux réseaux ou de bris importants d’infrastructures selon Robert Coutu, il n’en demeure pas moins qu’elle viendrait répondre à un besoin manifesté par de nombreuses administrations municipales : « C’est sûr que ça cause beaucoup moins d’inconvénients puisqu’avec cette technologie on a pas besoin d’excaver de grandes surfaces, donc les coûts sont moindre, c’est beaucoup plus rapide, et c’est vraiment plus simple tant pour la ville que pour les résidents », dit-il.

Robert Coutu, maire de Montréal-Est (photo : EMM).

Quoique les réseaux d’évacuation de l’eau et d’aqueduc de la Ville de Montréal-Est devraient être pratiquement mis à jour dans deux ans selon le maire (un vaste programme de mise à niveau a débuté en 2011), ce dernier est d’avis que la municipalité pourrait adopter le procédé de SANEXEN « à grande échelle » pour l’entretien de son réseau d’aqueduc dans l’avenir, « dans les situations où ce sera approprié et avantageux de le faire », soutient-il.

Le marché nord-américain pour cette technologie, qui vise surtout les grandes agglomérations où les travaux d’excavation causent évidemment beaucoup d’inconvénients, serait immense selon Marie-Chantal Savoy. « Selon notre estimation, il y aurait entre six et dix millions de familles, soit environ 20 millions d’individus, qui risquent d’avoir des problèmes de santé à moyen et long termes dus à la qualité de l’eau en Amérique du Nord et aux conduites d’aqueduc en plomb. Nous savons que cette nouvelle technologie peut aider, qu’elle est économique et rapide, mais en plus, ce procédé diminue de façon considérable l’impact environnemental des travaux si on les compare aux méthodes traditionnelles. Tout le monde est gagnant avec cette technologie », dit-elle.

SANEXEN offre ce procédé pour l’instant surtout aux instances publiques, mais il est tout de même possible pour un résident ou un propriétaire de bâtiment de faire appel à l’entreprise pour régler un problème avec des tuyaux d’aqueduc (plomb, fuites). « C’est possible en effet, mais c’est définitivement plus avantageux de faire les travaux en même temps que la municipalité et de diviser les coûts. Mieux vaut s’informer auprès de son administration municipale avant d’initier un tel projet », conclut Mme Savoy.