UN NOUVEAU DICTIONNAIRE HISTORIQUE DE POINTE-AUX-TREMBLES POUR SES 350 ANS
Dans le cadre du 350e anniversaire de Pointe-aux-Trembles (PAT), l’Atelier d’histoire de la Pointe-aux-Trembles lance un dictionnaire. L’ouvrage retrace l’histoire de la deuxième plus vieille paroisse de l’île montréalaise, depuis sa création en 1674 jusqu’à aujourd’hui.
Ce mercredi 10 avril, les résidents du quartier affluaient à la maison de la culture de PAT pour célébrer le lancement de ce dictionnaire historique de 176 pages. Cet ouvrage est né de l’initiative de l’Atelier d’histoire local, qui travaille quotidiennement à faire vivre la mémoire collective, et ce, depuis 1996.
Plus qu’un livre qui contient des mots classés par ordre alphabétique, ce dictionnaire historique est un recueil de récits authentiques : « On dit que les enfants, les grands également, aiment beaucoup qu’on leur raconte des histoires. Je rajouterai : surtout lorsqu’elles sont vraies », déclare le président du conseil d’administration (CA) de l’Atelier d’histoire de la PAT, Pierre Desjardins.
Un album de famille
Au cours de ses 2 000 heures de travail, l’équipe de l’Atelier d’histoire a identifié plus de 700 Pointeliers : « On a identifié une cinquantaine de patriotes, des capitaines de milice, des filles du roi… Ce sont ces gens-là qui ont fait PAT et ils méritent que leur nom existe dans un ouvrage. C’était important pour nous que les gens du peuple soient mis en avant à travers ce document », insiste Pierre Desjardins.
« Les membres de l’Atelier d’histoire créent un lien inestimable pour notre quartier. C’est un ouvrage qu’on pourra transmettre à nos générations futures », souligne la mairesse de l’arrondissement, Caroline Bourgeois, présente lors de l’événement.
Les premières pages du dictionnaire contiennent une chronologie de 8 pages qui énumère des dates importantes, allant de la présence autochtone, en passant par l’ouverture de l’orphelinat Saint-François d’Assise en 1934 où 1 600 enfants séjourneront, jusqu’à la célébration du 350e anniversaire du quartier aujourd’hui.
Le choix d’un dictionnaire permet d’offrir une vision chronologique de l’histoire du quartier aux résidents ainsi qu’une description des évènements et des lieux importants : « Je pense notamment à l’exemple de l’hippodrome Richelieu, qui a été pendant longtemps un pôle d’attraction essentiel des Montréalais à PAT », raconte Pierre Desjardins.
Retracer l’histoire permet aussi de revenir sur le caractère combatif des ancêtres du quartier, qui ont su faire face à l’adversité à différentes périodes : « Comme lors des batailles héroïques contre les Britanniques, dont l’une qui a eu lieu au parc Clémentine-De La Rousselière, lors de l’incendie de 1912 ou encore lors du mouvement patriote de 1837-1838 », rappelle le député fédéral de la Pointe-de-l’île, Mario Beaulieu, aussi présent pour l’occasion.
Le dictionnaire n’oublie pas de célébrer ses personnalités, dont certaines sont désormais connues à travers tout le Québec : l’anthropologue et essayiste Serge Bouchard, les artistes Marie-Claire et Richard Séguin ou encore les joueurs de hockey Rodrigue Gilbert et Julien Gauthier, ce dernier faisant actuellement partie de la Ligue nationale.
Un an de recherches
Le dictionnaire historique de PAT est le résultat d’un travail acharné : « On a commencé par valider l’idée de créer un dictionnaire plutôt qu’un récit historique chronologique. On avait tellement d’éléments qu’on s’est dit que chronologiquement, la production allait être trop volumineuse », explique Pierre Desjardins.
L’Atelier d’histoire avait déjà 36 monographies publiées sur 36 sujets de l’histoire du quartier. Elles n’étaient pas nécessairement chronologiques, mais elles couvraient des sujets d’actualité, des personnages, des grands événements… Les membres ont pu s’en inspirer pour compléter une partie de leurs recherches.
Les membres se sont réparti les tâches. Une équipe de cinq personnes s’est occupée de la recherche et de la rédaction sur les sujets retenus, Pierre Desjardins en faisait partie. Une personne s’est chargée de la recherche iconographique, une autre de la validation linguistique et une dernière de la mise en page. « Le hasard de la vie a voulu qu’on soit complémentaires. On a eu des ajouts et des changements à faire jusqu’à la fin. La livraison des livres était avant-hier! », confie le président du CA.
Cette recherche historique intensive n’a pas forcément fait découvrir de nouveaux éléments à l’équipe, qui était déjà très informée sur son sujet, mais elle lui a permis de corriger un certain nombre d’éléments : « Nos ancêtres avaient la mauvaise habitude de porter le même prénom de père en fils par exemple. Lors de nos recherches, dans le cas de trois grandes familles, on a réalisé que ce n’était pas un individu qui avait réalisé des faits marquants, mais le père pour une partie, le fils pour une autre… En contactant les familles, on a pu faire le ménage dans certaines données », explique M. Desjardins.
Plus de 200 passionnés d’histoire ont assisté à une conférence donnée par trois membres de l’Atelier d’histoire de la PAT, clôturant ainsi en beauté la célébration du lancement du dictionnaire.
L’ouvrage, vendu au prix de 35 $, est disponible au Centre Roussin, aux bureaux d’Accès Montréal (PAT et RDP) dont à la Maison du Citoyen, au bureau de l’Atelier d’histoire de la PAT ainsi qu’aux 2 bureaux de circonscription de Mario Beaulieu et Chantal Rouleau.