(Pexels/Pavel Danilyuk)

LA RECONNAISSANCE DES ACQUIS ET COMPÉTENCES : UN OUTIL UTILE POUR LES PERSONNES IMMIGRANTES

Recommencer sa vie à l’étranger vient avec son lot d’incertitudes, dont celle de se trouver un emploi. Les nouveaux arrivants n’apportent pas que leurs valises, mais aussi leurs expériences et leurs diplômes. Mais comment savoir si cette expertise sera utile ici? La démarche d’évaluation de la reconnaissance des acquis et des compétences (RAC) est une voie pour nombre d’entre eux.

Situé aux frontières de Montréal-Nord et de Rivière-des-Prairies, le Cégep Marie-Victorin offre le plus vaste choix de parcours en RAC de la province avec sa vingtaine de programmes. Que ce soit en sciences sociales, en éducation, en administration, en arts ou en sciences, plusieurs options sont disponibles aux personnes qui souhaitent mettre à niveau leurs connaissances ou qui désirent se réorienter dans un domaine connexe.

« En RAC, on s’adresse surtout à un adulte, qui, soit dans sa vie personnelle ou professionnelle, a pu développer des apprentissages. La personne n’a pas nécessairement un diplôme. Pour nous, ce qui est important, c’est l’expérience de la personne en lien avec le programme d’études dans lequel elle veut être diplômée », explique Dominique Harvey, coordonnatrice du Bureau de la reconnaissance des acquis et des compétences du Cégep Marie-Victorin.

En effet, il est important de noter selon cette dernière, que l’objectif d’un parcours de RAC est l’obtention d’un diplôme, soit un diplôme d’études collégiales (DEC) ou une attestation d’études collégiales (AEC).

L’avantage de cette démarche par rapport à un parcours d’études traditionnel, c’est qu’il permet d’économiser beaucoup de temps (et d’argent) aux personnes qui auraient accumulé une longue expérience dans leur milieu de travail précédent.

« Au lieu de retourner sur les bancs d’école, vous pouvez entreprendre une démarche de RAC et démontrer que vous avez les compétences nécessaires pour obtenir un diplôme au Québec », affirme Mme Harvey.

Avant d’accéder à un parcours de RAC, les candidats devront se soumettre à une entrevue et une autoévaluation, au terme desquelles ils pourront débuter leur programme. Ensuite la personne candidate sera invitée à faire la preuve de la maitrise des compétences du programme et pourra bénéficier de formations dites manquantes pour les éléments considérés lacunaires.

« C’est un peu l’inverse de l’éducation habituelle, lors de laquelle on suit des cours magistraux et on passe des examens pour prouver l’intégration de la matière. Dans le cas de la RAC, ils sont mis en contexte d’évaluation dès le début et recevrons ensuite des formations selon leurs besoins », souligne la coordonnatrice. Certains candidats arrivent avec toutes les compétences nécessaires dès le début de leur parcours et obtiennent un diplôme rapidement, tandis que d’autres devront suivre quelques formations avant d’y parvenir.

Mme Harvey précise que la démarche est très individuelle et que pour cette raison, le cégep emploie une équipe d’accompagnateurs chevronnés et de conseillers. De plus, ils sont qualifiés pour analyser les formations offertes à l’étranger et d’évaluer leurs similitudes avec les cours du programme visé.

Un programme populaire auprès des immigrants

Le parcours de la RAC connaît une forte popularité auprès des nouveaux arrivants et de la population immigrante en général au Cégep Marie-Victorin. Ils représentent près de 45 % des participants.

Dans l’ensemble, le bureau de la RAC au cégep offre le service d’évaluation à 1400 candidatures par année, toutes origines confondues. Après la population québécoise, les candidats issus de l’étranger proviennent en premier lieu du Maghreb, d’Haïti et de la France, selon les données collectées pour la session d’hiver 2023. « La forte majorité des candidats immigrants vient du Maghreb: de l’Algérie et du Maroc », révèle la coordonnatrice. « On a autant de nouveaux arrivants que des immigrants établis depuis longtemps. Certains vont passer d’un emploi à l’autre dans différents secteurs ou parcours scolaires, pour essayer de comprendre quelles sont leurs possibilités », ajoute-t-elle. C’est à partir de là que la RAC peut leur être utile.

Pour Rudy Carlier, agent d’intégration et de maintien d’emploi pour les personnes vivant avec un handicap, la RAC a été un raccourci utile pour obtenir un diplôme au Québec. Avec un parcours atypique et une formation d’électromécanicien complété en Belgique, ce dernier voulait acquérir une reconnaissance de ses compétences en entreprise en décrochant une attestation d’études collégiales en tant qu’agent en support à la gestion des ressources humaines.

« On a évalué mes connaissances et j’ai pu faire le parcours. J’ai adoré effectuer ce cheminement, qui s’est fait à mon rythme avec des des membres du personnel qui m’étaient attitrés. Dans mon cas, ça m’a pris un an pour obtenir mon diplôme, ce qui est beaucoup moins long et coûteux que si j’avais eu à retourner aux études pour faire l’attestation à partir de zéro! », insiste ce dernier.

Pour en apprendre davantage sur la RAC du Cégep Marie-Victorin, cliquez ici.


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