Avec l’arrivée du prolongement de la ligne bleue du métro de Montréal, l’arrondissement de Saint-Léonard se prépare à une transformation majeure de son territoire dans les prochaines années. L’administration s’est récemment dotée de nouveaux outils pour faire face à ces changements.

Des milliers de nouveaux résidents sont attendus dans l’arrondissement d’ici l’ouverture des cinq nouvelles stations sur la rue Jean-Talon Est prévue en 2031, dont trois sont projetées dans Saint-Léonard. Le chantier majeur ainsi que ses répercussions sur la vie quotidienne dans le secteur, notamment au niveau de la démographie, ont conduit les élus de l’arrondissement à approuver récemment la création d’un bureau de projet dédié au Projet de la ligne bleue (PLB) et à instaurer un poste permanent de conseiller en planification pour les projets de développement économique.

« La nouvelle équipe, en fait, va apporter une cohérence dans la planification et l’exécution des projets qui sont liés à la ligne bleue sur le territoire. Elle vise aussi à favoriser une agilité, une meilleure communication entre les différentes unités qui vont être appelées à collaborer », affirme Suzanne De Larochellière, conseillère d’arrondissement à Saint-Léonard.

L’équipe sera constituée de cinq personnes, dont un chef de projet, trois ressources affectées au PLB et le nouveau conseiller en planification cité plus haut. À titre de présidente et vice-président du Comité consultatif d’urbanisme de l’arrondissement de Saint-Léonard, Mme De Larochellière, ainsi que son collègue, le conseiller de la ville Dominique Perri, participeront aux activités du bureau de projet. Un budget de 200 000 $, taxes incluses, sera alloué à la réorganisation des espaces de bureau dédiés à cette équipe.

Le mandat de ce bureau consistera à représenter les intérêts de l’arrondissement et de la Ville au sein des instances liées au PLB. En effet, plusieurs équipements collectifs devront être créés ou mis à niveau dans l’arrondissement pour répondre à l’éventuelle croissance démographique. « Nous avons la deuxième bibliothèque la plus fréquentée de Montréal et ça fait une décennie qu’on attend son agrandissement et sa rénovation. C’est sûr que lorsque les gens entendent qu’on va recevoir de 15 000 à 20 000 résidents avec une seule bibliothèque sur tout le territoire, ils ont beaucoup de craintes face à ces développements », illustre Arij El Korbi, conseillère d’arrondissement.

Le bureau du PLB devra aussi analyser les projets de développement immobilier et procéder à l’émission des permis de façon plus efficace et cohérente que le processus habituel. Des projections estiment à 7000 le nombre de nouvelles unités d’habitation qui pourraient accueillir environ 15 000 personnes dans l’arrondissement durant les prochaines années.

Déjà, l’entreprise immobilière le Groupe Mach a dans ses cartons deux projets résidentiels majeurs à proximité du futur prolongement de la ligne bleue. Le premier, le Carrefour Langelier, est prévu au 7373, boulevard Langelier, avec 4500 unités, dont 900 logements sociaux. Le second, un projet en collaboration avec la Société de transport de Montréal, sera construit au-dessus de l’édicule de la station Lacordaire, à l’angle nord-est du boulevard Lacordaire et de la rue Jean-Talon Est. On y prévoit entre 400 et 500 logements dans un immeuble de 10 étages, selon les plus récentes informations disponibles.

« C’est une opportunité pour nous, car ça fait des années qu’on n’a pas eu de projets majeurs à l’arrondissement. Ces trois stations de métro, dans un contexte de crise du logement, ça va apporter de nouveaux développements, autant résidentiels que commerciaux », insiste Mme El Korbi.

C’est d’ailleurs pour cette raison que les élus ont voté en faveur de la création d’un poste de conseiller en planification de projet de développement économique au conseil d’arrondissement du mois dernier. Dans le contexte du PLB et du plan stratégique Saint-Léonard 2030, ce poste vise à renforcer l’attractivité du secteur industriel et des principales artères, favorisant ainsi le développement de pôles économiques et commerciaux importants, selon les documents décisionnels de l’Arrondissement.

Le conseiller devra, entre autres, trouver de nouvelles sources de financement pour stimuler le secteur économique de l’arrondissement, notamment par l’entremise des programmes de subvention disponibles à la Ville de Montréal et auprès des divers paliers de gouvernement.