LE PQ EN MODE CHARME DANS L’EST
Dimanche matin, le porte-parole du Parti Québécois en matière de transport et de santé, Joël Arseneau, a rendu visite à différents groupes de citoyens mobilisés contre le REM de l’Est dans sa forme actuelle et le projet Ray-Mont Logistiques; à savoir Mobilisation 6600, le Collectif en environnement Mercier-Est et la Coalition pour un REM socialement acceptable.
« L’information qui est véhiculée par CDPQ Infra et le gouvernement est incomplète », affirme M. Arseneau. Depuis l’annonce en décembre dernier du REM de l’est, le Parti Québécois s’intéresse au dossier qui selon lui, est trop opaque avec la population. « Le choix du tracé, le mode aérien, les alternatives étudiées, les impacts sur les quartiers… On nous répond toujours la même chose : il y aura des consultations publiques et le BAPE. Ce n’est pas suffisant, le gouvernement a abdiqué ses responsabilités », poursuit-il. D’après M. Arseneau, les citoyens ne sont pas assez écoutés. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est venu à Montréal les rencontrer. « On avait déjà discuté avec certaines personnes en virtuel, mais là, on voulait profiter du déconfinement et de la fin de la session parlementaire pour venir leur parler directement », explique le député des Îles-de-la-Madeleine qui affirme ne pas avoir été invité, mais bien être venu de son propre chef rencontrer ces trois regroupements citoyens de l’est montréalais.
Lors de sa visite, M. Arseneau est aussi allé au parc Morgan qui a récemment fait l’objet d’inquiétudes puisque ce dernier risque d’être amputé à cause du passage du REM. « C’était rempli d’enfants, les familles prenaient le soleil, beaucoup de personnes faisaient du vélo. C’est un parc qui a été obtenu comme compensation pour la reconstruction de l’autoroute Notre-Dame, et là on s’apprête à empiéter là-dessus ! » se désole-t-il. Bien que cette affirmation ait été démentie plus tôt dans la semaine, il se questionne toujours sur la mise en place du REM. « Comment ça va être fait ? On n’a pas de réponse. On veut rassurer la population grâce à des consultations publiques, mais on ne fournit aucune information », élabore-t-il.
Le porte-parole du PQ affirme être présent aujourd’hui à Montréal pour écouter la population, et non proposer des solutions. « On veut que le processus soit fait avec une véritable ouverture pour que le projet soit socialement acceptable. On veut aussi comprendre l’architecture financière qu’il y a derrière le REM, amener des réponses à la population », clame-t-il. D’après lui, CDPQ Infra ne divulgue pas suffisamment d’éléments quant à la possibilité de construire le REM en souterrain dans le sud-est notamment. « On nous dit que c’est trop cher, mais on ne nous donne pas le comparatif concernant les autres coûts », ajoute-t-il. Le PQ pense qu’il faudrait laisser plus de place à la parole et aux avis des citoyens, quitte à prendre plus de temps. « Il faut faire confiance à l’intelligence des gens, pour l’instant, ils [CDPQ Infra] ne font que des simulacres de consultation… Les gens ont peur de ne pas être entendus alors que pour qu’un tel projet soit un succès, il faut mettre la population dans le coup. Il faut que ce soit fait avec une réelle transparence », soutient le porte-parole.
M. Arseneau a aussi profité de son court séjour dans la métropole pour visiter les terrains de Ray-Mont Logistiques. Cependant, il affirme être seulement en « mode exploratoire » et ne pas avoir « développé de positionnement » sur cet enjeu. « Je suis ici pour mieux comprendre les problématiques de la population, mais il nous manque encore des informations », avoue-t-il.
L’est dans le viseur du PQ
Joël Arseneau affirme que la population de l’est de Montréal a été négligée et qu’il est temps d’en prendre soin. « Les gens veulent développer des quartiers plus sains et avoir une meilleure qualité de vie. On ne peut pas négliger une population », explique-t-il. Ancien fief du PQ, l’est intéresse de nouveau le parti qui y a perdu beaucoup de plumes dans les dernières années. « Comme parti, on souhaite regagner des appuis dans l’est de Montréal, mais au-delà de ça, je pense que ce qu’on souhaite, c’est qu’il y ait une vision, une approche spécifique de l’est », ajoute-t-il.
Bien que « seulement en mode écoute et non en mode électoral », M. Arseneau se dit insatisfait du traitement de la population de l’est par la CAQ. « On manifeste l’intention de relier l’est de Montréal au reste de la ville par le transport en commun, mais c’est tout. Il y a un déficit d’information sur la façon de faire, sur le fait qu’il y ait ou non des ententes de confidentialité avec les élus municipaux. Il y a de très grands flous sur les projets et les retombées directes pour les gens qui habitent le territoire. L’intention de la CAQ à améliorer la qualité de vie, les services et le bien-être dans l’est reste à prouver », conclut-il.