Projection du projet de Centre agro-touristique et culturel de Montréal-Est (Courtoisie Ville de Montréal-Est)

PLUSIEURS PROJETS EN COURS OU SUR LE POINT DE DÉMARRER À MONTRÉAL-EST

Si la vision de développement déposée par l’administration St-Laurent à la fin de 2022 suggère de grands chantiers à venir au cours des prochaines années et des prochaines décennies, plusieurs projets de différentes envergures sont déjà en train de se réaliser ou sont sur le point de démarrer. La mairesse, Anne St-Laurent, le directeur de l’aménagement du territoire et du développement économique, Nicolas Dziasko, et le directeur sports, loisirs, culture et vie communautaire, Marc Jalbert, ont rencontré EST MÉDIA Montréal il y a quelques jours pour discuter de quelques nouveautés à venir à Montréal-Est.

Le centre-ville se développe

D’ici la fin du mois, la rue Broadway, au cœur du petit centre-ville de Montréal-Est, devrait accueillir un important chantier du côté est, tout près de la rue Prince-Albert. Il s’agit d’un nouveau complexe résidentiel locatif composé de 117 unités, dont 12 logements abordables. Un projet majeur pour une ville qui compte aujourd’hui quelque 4 400 résidents. « C’est le grand projet qui va développer et revitaliser la partie est de Broadway et qui va s’intégrer harmonieusement avec le complexe M, déjà en place près de l’hôtel de ville. La prochaine étape dans ce secteur devrait être le côté ouest de Broadway. Nous sommes en pourparlers actuellement avec le propriétaire du garage qui s’y trouve. Ce que nous visons, c’est de poursuivre la construction résidentielle dans le centre-ville, avec des espaces pour accueillir des commerces de quartier au rez-de-chaussée. On veut qu’à terme, notre petit centre-ville devienne animé, accueillant et pratique pour les résidents et les visiteurs », explique Anne St-Laurent.

À noter que le promoteur, Groupe Evoludev, n’a pas encore dévoilé l’identité de son partenaire pour la construction de ce complexe. On s’attend donc à une annonce publique dans les prochaines semaines. De plus, il est pertinent de souligner que le plan directeur du centre-ville limite la hauteur des futurs bâtiments à celui du complexe M, soit à environ six ou sept étages.

Projection du projet de 117 unités de logement sur Broadway (Courtoisie Ville de Montréal-Est)

D’autres projets de construction résidentielle sont en chantier actuellement à Montréal-Est, mais sont de plus petite envergure, comme quelques maisons de ville et duplex sur l’avenue Saint-Cyr, notamment. Selon Mme St-Laurent, l’administration municipale serait également à la recherche d’un terrain qui pourrait éventuellement accueillir un petit complexe de 15 à 20 logements abordables. Et on veut revitaliser en zone résidentielle le terrain qui est actuellement occupé par le garage municipal, qui sera bientôt érigé à un autre endroit.

On prévoit aussi, à plus long terme encore, développer une petite zone résidentielle sur les terrains qu’Esso désire vendre, plus spécifiquement la parcelle que cherche à acquérir le gouvernement du Québec (entre les rues Sherbrooke et Notre-Dame). « Je pense qu’une fois que le développement des millions de pieds carrés vacants à Montréal-Est sera fait, dans une trentaine d’années disons, si tout va bien, la population devrait être aux alentours de 7 000 à 8 000 résidents. Il ne faut pas se leurrer, Montréal-Est va toujours être une ville avant tout industrielle », affirme la mairesse.

Ambitieux projet récréotouristique, culturel et commercial

La Ville de Montréal-Est a annoncé récemment avoir exercé son droit de péremption sur un important terrain de 1,1 million de pieds carrés situé au sud de Notre-Dame et bordant en partie le fleuve Saint-Laurent. Il s’agit d’une acquisition importante de 19 M $, dont 4 M $ ont été pigés dans le fonds des frais de parcs de la Ville. C’est ce même terrain qui s’est qualifié pour une aide financière de 20 M $ pour la décontamination de sols, nouvelle annoncée lors du Sommet de l’Est en novembre dernier. « On veut en faire un site à vocation récréotouristique, cet endroit est exceptionnel de par son emplacement près du fleuve et pourrait devenir une signature pour la ville. Ce que nous avons dans les cartons présentement, c’est d’y accueillir entre autres des fermes urbaines qui cultiveraient sur les étages supérieurs, alors qu’en bas on retrouverait un marché public, bref un intéressant concept d’incubateur agro-alimentaire qui deviendrait une destination en soi à l’échelle de l’est de Montréal. Nous avons aussi comme projet d’intégrer et de mettre en valeur de façon moderne et intéressante le paysage industriel qui entoure une partie du lieu, d’innover à ce niveau et d’en faire aussi un endroit pouvant accueillir des prestations culturelles, de même que du développement commercial. Finalement, on imagine que la vue sera spectaculaire via le futur boulevard (direction sud), qui traversera bientôt la ville jusqu’à Henri-Bourassa avec le développement du projet 40NetZero. Mais bon, tout ça ne sera pas demain matin, mais ça se fera assurément dans les prochaines années », soutient Anne St-Laurent.

Nouvelle maison des jeunes et salle communautaire?

L’administration municipale est aussi en train d’analyser certains scénarios du côté des installations de loisirs qui pourraient avoir un impact majeur pour la communauté montréalestoise. C’est particulièrement le cas avec le projet de nouvelle maison des jeunes qui pourrait s’ériger sur un terrain de la Ville, coin Providence et Notre-Dame. Cet emplacement limite toutefois les possibilités de développement du fait que le sol abrite un volume considérable d’infrastructures du réseau public (aqueduc, égout et autres conduits souterrains). « Le conseil a recommandé de construire à cet endroit une maison pour les jeunes qui pourrait être associée à celle de Pointe-aux-Trembles. Et à côté, on pourrait également mettre sur pied une salle communautaire, ce qui répondrait aux besoins des organismes qui manquent de place pour organiser des rencontres. On regarde du même souffle si le deuxième étage de ce bâtiment projeté ne pourrait pas accueillir une salle adaptée aux arts martiaux », dévoile Anne St-Laurent.

Plus de moyens pour les parcs et le loisir

France D’Amour au Juillet Show 2023 (Courtoisie Ville de Montréal-Est)

Depuis deux ans et à la suite du dépôt d’un nouveau plan directeur des parcs, la Ville investit davantage dans ses espaces verts et dans l’offre de loisir pour ses citoyens. Ainsi, on remarque notamment une programmation culturelle plus garnie avec par exemple l’événement Juillet Show en période estivale, qui offre des spectacles d’artistes de renom au parc de l’Hôtel de ville, ou encore le nouveau marché de Noël l’hiver. « À cela s’ajoute toute notre programmation régulière qui a été aussi bonifiée récemment et qui fait maintenant rayonner la ville dans l’ensemble de l’est de Montréal, car plus de gens des arrondissements voisins viennent participer à nos activités », affirme Marc Jalbert, directeur sports, loisirs, culture et vie communautaire.

Au niveau des parcs, on en compte actuellement sept sur le territoire, et un huitième d’envergure est prévu avec le projet récréotouristique. C’est un ratio exceptionnel pour une population, rappelons-le, de 4 400 résidents, d’autant plus que ces derniers bénéficient également d’un centre sportif et récréatif bien équipé (Centre Édouard-Rivet) qui fait l’envie de bien des arrondissements de l’est de Montréal.

Finalement, soulignons que la Ville projette de donner une véritable vocation patrimoniale au parc Henri-Leroux avec l’installation et la mise en valeur des magnifiques lampadaires de l’ancien hôtel de ville de la municipalité, entreposés depuis de nombreuses années. Ils devraient ainsi rejoindre les cloches de l’ancienne église qui trônent déjà dans ce parc.

Nicolas Dziasko, Anne St-Laurent, Marc Jalbert ainsi que Colleen McCullough, trésorière et directrice générale adjointe (EMM)

23 millions de pi2 : l’or brun de Montréal-Est

Fait bien connu et documenté, la Ville de Montréal-Est offre aujourd’hui le plus grand potentiel de développement territorial sur l’île de Montréal pour les années à venir. La reconversion des terrains des anciennes grandes raffineries en constitue l’élément essentiel. Trois grands secteurs stratégiques sont ici en jeu, soit les anciens lots de Shell, acquis et décontaminés par le Groupe C. Laganière (8,5 millions de pi2), les terrains d’Esso actuellement en vente (près de 13 millions de pi2) et le développement industriel du projet carboneutre 40NetZero.

Concernant le terrain du Groupe C. Laganière, il semble que l’entreprise de l’est de Montréal continue de recevoir des offres régulièrement d’organisations intéressées à s’installer à Montréal-Est. Si ces terrains sont fortement convoités, le manque d’infrastructures publiques dans ce secteur peut s’avérer un frein pour certains investisseurs qui désirent un plan d’aménagement rapide. De plus, une emprise considérable d’une ligne d’Hydro-Québec qui passe sur le terrain est un facteur avec lequel le promoteur doit jongler. On s’attend néanmoins à ce que des entreprises de niveau international annoncent leur arrivée dans un avenir plus ou moins rapproché. À noter que l’agglomération de Montréal a finalement autorisé en décembre dernier un budget de 90 M $ pour la construction d’un collecteur principal dans ce secteur, alors que l’appel d’offres devrait être publié sous peu. Il s’agit d’un chantier majeur qui devrait débuter à l’automne 2024 et qui s’échelonnera selon les prévisions sur deux ans.

Quant au terrain d’Esso, Québec a annoncé en novembre dernier la mise sur pied de la Société de mise en valeur des terrains de l’est de Montréal dotée d’un fonds de 100 M $, dont le principal enjeu semble être de mettre la main sur une parcelle des terrains à vendre par la pétrolière (7 millions de pi2). « On vise avec ce terrain d’en faire un milieu de vie complet. Nous avons enlevé le zonage d’industries lourdes de ce secteur pour le reconvertir en industries légères et prévoyons même un peu de résidentiel, de commercial ainsi que des espaces verts. Nous avons par ailleurs eu récemment une rencontre avec Fondaction, mandatée par Québec dans ce dossier, pour leur exposer notre vision », avance Anne St-Laurent. Présentement, la dimension résidentielle associée au milieu de vie complet projeté sur ces terrains est à l’étape d’idéation, car des modifications importantes aux affectations du sol du schéma d’aménagement et de développement de l’agglomération seraient nécessaires en vue de permettre, à terme, ce type d’usages sur ce terrain.

Plus au nord, le projet 40NetZero avance rondement avec la construction d’un premier grand bâtiment qui se terminera bientôt. L’annonce d’un premier locataire de prestige devrait avoir lieu dans les prochaines semaines.

Le premier bâtiment du projet 40NetZero est presque terminé (Courtoisie Ville de Montréal-Est)

Alors que 94 % des revenus de la Ville de Montréal-Est proviennent aujourd’hui du secteur industriel, on peut imaginer que le développement à venir constitue une véritable mine d’or pour la petite et unique ville liée de l’est de Montréal. « Cela augmentera considérablement la valeur foncière de la Ville à long terme, on ne peut pas le nier. Déjà, une population de 4 400 résidents avec un budget total de 66 M $, tu ne retrouves ça nulle part au Canada. Ça nous permet de pouvoir donner beaucoup à nos citoyens », conclut la mairesse.


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