Une prise de vue aérienne du premier édifice du projet 40NetZero (Courtoisie MET-HB I Propriétés SEC)

MONTRÉAL-EST : 40NETZERO PREND ENFIN FORME

Chantier d’envergure inédit dans le secteur, le futur campus industriel 40NetZERO, dans Montréal-Est, promet de livrer gros. EST MÉDIA Montréal s’est entretenu avec l’équipe derrière ce projet, qui a dévoilé de nouveaux détails à son sujet.

Représentant des investissements d’un milliard de dollars, 40NetZERO est un site de 7 millions de pieds carrés situé entre l’autoroute 40 et le boulevard Henri-Bourassa, à l’est de l’autoroute 25. Cet assemblage d’anciens terrains d’entreprises pétrochimiques a entièrement été décontaminé. Entre 8 et 12 bâtiments industriels devraient y être construits d’ici les prochaines années et la superficie aménagée occupera à terme jusqu’à 3 millions de pieds carrés.

D’ailleurs, la société MET-HB I Propriétés SEC, dirigée par les promoteurs et fondateurs du projet, Robert Soldera et Peter Karambatsos, a annoncé à la fin de 2023 la conclusion d’une entente avec un premier locataire, qui occuperait un édifice d’environ 400 000 pieds carrés déjà en construction, à proximité du boulevard Henri-Bourassa. Il s’agit d’une entreprise pharmaceutique internationale. Si M. Karambatsos confirme qu’il s’agit d’un projet de centre de distribution de haute technologie, celui-ci n’a pas voulu révéler l’identité du locataire, qui sera officiellement annoncée au cours du mois de février.

L’édifice, dont on prévoit la fin de la construction au mois de décembre 2024 au plus tard, devrait accueillir l’entreprise pharmaceutique 6 à 12 mois après les travaux. « On parle d’une compagnie pharmaceutique mondiale, avec un centre de distribution complètement automatisé à la pointe de la technologie. C’est un investissement de 120 M$ pour le bâtiment, mais si on compte toute la machinerie et la robotisation qui seront installées par le locataire, c’est plutôt entre 150 M$ et 160 M$ d’investissements », souligne M. Karambatsos.

Ce dernier ajoute que son équipe est en train de finaliser les plans avec un deuxième client qui souhaite louer des espaces d’environ 185 000 pieds carrés.

Une image conceptuelle du projet 40NetZERO, avec la future voie publique (Courtoisie MET-HB I Propriétés SEC)

Les promoteurs anticipent que la plupart des locataires intéressés par 40NetZERO évolueront dans le monde de la distribution et de la manufacture. « Si ça doit être des centres de distribution, ça sera des centres avec une plus-value. On s’attend à ce que ce soient des lieux de travail avec un grand nombre d’employés. L’avantage du site, c’est qu’il se trouve en plein cœur de l’île de Montréal. Quand on fait des études de marché, des sondages, on voit que beaucoup de travailleurs potentiels viendraient de Montréal-Est et de l’est de l’île. Ils n’auraient pas de pont à traverser, ils seraient là rapidement. Donc, on s’attend à ce que les entreprises qui seront là aient un fort pourcentage d’employés au pied carré », insiste M. Karambatsos. À terme, l’ensemble du campus pourrait ainsi accueillir jusqu’à 3 000 employés.

Proximité des services

Pour accueillir tous ces nouveaux travailleurs, il sera nécessaire de mettre sur pied des installations adéquates. C’est ce que prévoient les dirigeants grâce à leur concept de Pavillon, la « perle rare » du projet. Cet espace partagé d’à peu près 15 000 pieds carrés devrait voir le jour d’ici 3 ans, assure-t-on.

L’édifice comprendra plusieurs services et commodités, incluant des plateaux multisports, des aires de détente, des salles d’entraînement, de conférence et de formation, ainsi qu’un espace de restauration. L’objectif est de permettre aux locataires de faire des économies substantielles tant au niveau des finances que de l’espace, puisqu’ils n’auront pas à aménager ces lieux dans chacun de leurs bâtiments.

Sur le site Internet du projet 40NetZERO, on énumère plusieurs exemples d’installations planifiées, dont une salle de conférence, une salle d’entraînement et un espace yoga, des terrains sportifs intérieurs et extérieurs, un café et un restaurant, des zones de détente extérieures et des espaces pour camions de nourriture de rue. Avec tous ces services, on souhaite ainsi permettre aux travailleurs de rester sur le site durant leur heure de dîner ou à la fin de leur quart de travail, au lieu de se déplacer en automobile vers des services à l’extérieur.

Une image de synthèse du Pavillon du 40NetZERO (Courtoisie MET-HB I Propriétés SEC)

On prévoit de plus un important verdissement du site, avec l’implantation de 27 000 arbres, arbustes et plantations , ainsi que l’installation d’infrastructures cyclables sur l’ensemble du campus, incluant un service de vélo partage in-situ. En outre, des stations de recharge pour véhicules électriques sont au programme. Enfin, les promoteurs seraient en discussion avec la Société de transport de Montréal (STM) pour la création d’un circuit d’autobus se rendant sur le campus. « On essaie de penser à l’environnement, mais aussi à l’aspect humain. Alors, les bâtiments seront tous carboneutres, tandis que du côté humain, on essaie de favoriser le bien-être de tout le monde. Je crois que cela sera la clef du futur », affirme Roberto Soldera.

Viser la carboneutralité

40NetZERO espère être le premier complexe industriel au Canada à décrocher la certification SITES, qui vise à réduire la demande en eau, filtrer et réduire les ruissellements d’eau de pluie, améliorer la biodiversité, réduire la consommation d’énergie, améliorer la qualité de l’air, améliorer la santé humaine et ainsi de suite. Les dirigeants indiquent avoir déjà obtenu une certification préemptive SITES pour leur projet, c’est-à-dire que leur planification a rempli les exigences de ce programme.

De plus, les édifices prévus devraient être carboneutres. L’avantage de l’hydroélectricité québécoise pèse fort dans la balance, reconnaît M. Karambatsos, mais l’application de certaines mesures aidera aussi à favoriser des opérations aux émissions carbone nulles. Par exemple, les technologies thermopompes mises en place seront 100 % électriques, plutôt que d’être alimentées au gaz, ce qui est la norme en milieu industriel en raison de son bas prix. « Nous ne construisons pas des bâtisses pour les 25 prochaines années, mais pour les 50 et même 75 prochaines années. On ne peut plus dire : « Ce qui a été fait à ce jour, ça marche. » L’avenir nous force à changer nos façons de faire et de construire. Je pense que d’ici cinq ans, ça deviendra le standard, alors on est mieux de se préparer pour le futur, plutôt que de construire pour le passé », termine avec philosophie M. Karambatsos.


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