De la mi-septembre à la fin octobre, les paysages se parent d’une palette de couleurs flamboyantes. Voici une sélection de lieux dans l’est de la métropole, parfois peu connus, pour ne rien manquer de ces coloris automnaux.

Les couleurs de l’automne sont particulièrement éclatantes dans la province grâce à la présence abondante d’érables à sucre et d’érables noirs. « Ce sont des espèces qui produisent des teintes rouges intenses », renseigne Anais Pouchkareff, chargée des services éducatifs et naturaliste chez GUEPE, organisme à but non lucratif qui anime des activités en sciences de la nature et de l’environnement dans les parcs de la Ville, dont le Parc-nature de la Pointe-aux-Prairies. 

L’est de Montréal abritent d’immenses parcs contenant une faune et une flore diversifiées dont les feuilles passent du vert au jaune, orange, rouge puis au pourpre à l’arrivée de l’automne. Ce changement est dû à la diminution de la quantité de chlorophylle dans les feuilles, ce qui permet à d’autres pigments de se révéler. « Les couleurs d’automne sont présentes toute l’année dans les feuilles. C’est la diminution de la lumière du soleil qui fait disparaître la chlorophylle verte, dévoilant ainsi les pigments jaunes, orangés et rouges », ajoute Joshua Jarry, préposé aux renseignements horticoles du Jardin botanique. 

Direction les espaces verts

Au-delà de l’incontournable parc Maisonneuve, le territoire de l’est de Montréal regorge de plusieurs espaces où observer les couleurs, à commencer par le Jardin botanique. « Nous avons l’Arboretum et le Ruisseau fleuri qui contiennent des sections très feuillues qui se colorient à l’automne, ainsi que le Jardin des Premières-Nations qui possède des arbres indigènes », conseille Joshua Jarry.

En plus des feuilles d’érable qui tirent sur le rouge, de celles du chêne qui tirent vers l’orangé ou encore de celles du bouleau qui peuvent prendre des couleurs allant vers le jaune, le Jardin botanique possède d’autres espèces plus rares. « Nous avons le Mélèze Laricin que l’on peut aussi trouver au Jardin des Premières-Nations et à l’Arboretum. Il s’agit du seul conifère qui perd ses aiguilles en automne. Et il prend une couleur jaune pendant cette même saison, tirant quasiment sur le doré », confie M. Jarry. 

À l’extrémité est de l’île se trouve l’un des plus grands espaces verts de Montréal, soit le Parc-nature de la Pointe-aux-Prairies, d’une superficie de 261 hectares. « Comme on a une belle diversité d’arbres, on a une grande palette de coloration : du rouge foncé au jaune, en passant par des couleurs plus pâles. J’aime particulièrement certains arbres qui sont rouges et verts, cette opposition de couleurs est très belle », souligne Anais Pouchkareff. 

Un point de vue surélevé permet d’admirer toute l’étendue des couleurs automnales. « Notre Pavillon des Marais, avec sa tour d’observation, offre une vue à 360 degrés sur les diverses espèces qui l’entourent », indique-t-elle. 

Pour profiter d’une observation optimale, la météo a aussi son importance. « Les couleurs ressortent davantage lorsque le ciel est gris. Alors, quand il ne fait pas beau, sortez quand même! », plaisante la spécialiste. 

Des lieux plus cachés 

Le Parc-nature du Bois-d’Anjou offre aux amateurs de nature l’opportunité de s’aventurer sur des sentiers moins fréquentés. « En partant de la friche d’Hydro-Québec, face au centre d’horticulture Valbo, sur le boul. Henri-Bourassa, on peut découvrir des trésors cachés, notamment à l’automne où les érables à sucre, les chênes rouges et les érables rouges arborent leurs plus belles couleurs », informe François Plourde, militant environnemental qui s’est battu pour la conservation du Parc-nature du Bois-d’Anjou et du terrain de golf d’Anjou. 

M. Plourde connaît d’autres trésors naturels de l’est de Montréal, moins connus, où l’on peut admirer les couleurs : « Le parc du Bois-des-Pères, qui est un boisé juste à côté de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, est très beau. » Il y a aussi la friche ferroviaire de Viauville, située près de l’entreprise Ray-Mont Logistiques, qui propose un spectacle coloré, indique-t-il. « On y trouve le sumac vinaigrier, qui devient rouge. C’est vraiment magnifique. »

Et est-ce que le changement climatique pourrait avoir un impact sur l’impressionnant phénomène des couleurs automnales? « Les périodes des couleurs peuvent être raccourcies ou rallongées, mais elles ne peuvent pas disparaître car les couleurs fonctionnent avec la lumière, et non la température de la planète », rassure en terminant Anais Pouchkareff.