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MASQUES BIEN ALLER : OPPORTUNITÉ, INGÉNIOSITÉ ET… GÉNÉROSITÉ

L’entreprise de masques Bien Aller, qui a été créée au début de la pandémie, obtient un énorme succès partout à travers la province. Installée dans l’est de Montréal, la compagnie qui se spécialise actuellement dans la fabrication et la vente de masques, se prépare à l’arrivée d’un vaccin en diversifiant son éventail de produits.

Un début entreprenarial complètement inattendu

Sean Tassé est ingénieur de formation et a travaillé dans le domaine de la construction pendant sept ans. Au début de la pandémie, au printemps, lorsque les chantiers ont fermé, Sean s’est alors retrouvé sans emploi. Se tournant les pouces, seul à la maison (car sa blonde, un médecin de famille, s’est mise à travailler sans arrêt) Sean ne savait plus quoi faire. « Je me disais que ça n’avait pas de bon sens qu’un gars âgé de 28 ans, en pleine forme et éduqué, ne pouvait pas contribuer à répondre à la COVID-19 d’une façon ou d’une autre », partage le jeune homme, maintenant président et directeur général de Bien Aller. Avant de fonder officiellement son entreprise, Sean Tassé a ainsi suivi les nouvelles pour découvrir que plusieurs pays d’Asie avaient implanté, bien avant que nous le fassions ici au Québec, des mesures sanitaires strictes, qui incluaient le port du masque. « En lisant les journaux, j’ai réalisé que cet accessoire allait certainement être essentiel pour combattre la propagation du virus en Amérique du Nord », ajoute-t-il. Aussitôt que le projet d’entreprise de fabrication de masques a été présenté à trois de ses amis, Bien Aller est née.

Initialement, les masques de la compagnie Bien Aller étaient conçus 100 % au Québec. « À cause de la pandémie, il est devenu extrêmement difficile à un certain moment de s’approvisionner en coton et en élastiques au Québec » explique le fondateur. Grâce à un contact, les jeunes hommes ont réussi à trouver un fournisseur en Corée du Sud pour fabriquer leurs masques.

Pour bien protéger la personne qui les porte, les masques Bien Aller sont munis de trois couches de tissu de coton suprême, ce qui est recommandé par les autorités sanitaires, en plus de posséder un filtre réutilisable. « J’ai été chanceux, car j’avais une professionnelle de la santé à la maison à qui je pouvais poser des questions…! » s’exclame Sean, en parlant de sa douce docteure qui se trouve toujours aujourd’hui au front pour faire la guerre au virus.

Alors que l’entreprise est une petite mine d’or à l’heure actuelle, les propriétaires de Bien Aller en profite aussi pour donner passablement au suivant. Ils ont instauré dès le début des activités un important programme d’aide pour les OBNL, notamment. « D’ici la fin de l’année, nous estimons que nous aurons donné 100 000 $ à divers organismes grâce à la vente de nos masques, commente Sean Tassé. De plus, tous les masques offerts en donation sont fabriqués au Québec. » Depuis le début de la pandémie, l’entreprise offre 5 % de sa production de masques à diverses organisations afin de protéger leur personnel contre la COVID-19.

Sean Tassé, cofondateur de l’entreprise Bien Aller (photo courtoisie).

L’arrivée d’un vaccin, un problème pour Bien Aller ?

Comme tout le monde, Sean Tassé est, bien entendu, ravi de l’arrivée d’un vaccin. Cependant, le jeune homme réalise bien que la pérennité de son entreprise est en jeu. Il sait évidemment que la vente de masques chutera à un moment ou à un autre. « Même avec l’arrivée d’un vaccin, nous croyons quand même que la pandémie va avoir changé la mentalité des gens et que certaines personnes continueront de porter le masque, dans le transport en commun par exemple » affirme Sean Tassé. Mais aujourd’hui les quatre fondateurs ont aussi commencé à cogiter sur d’autres accessoires à offrir à leurs clients, question de s’adapter à l’après pandémie. « Si les masques restent une pratique dans le domaine public, les gens vont continuer à visiter notre site web et découvrir que nous vendons aussi des sacs, des visières, des bas, etc. S’ils aiment nos masques, ils vont peut-être essayer nos autres produits. » De plus, les quatre cofondateurs travaillent actuellement sur un autre projet d’affaires, SquareFeet.ai, une entreprise de technologie visant le secteur résidentiel et l’immobilier.

Bien Aller dans l’est

Lorsque les jeunes entrepreneurs cherchaient un local pour y installer leur entreprise en pleine pandémie, c’est via un contact qu’ils ont trouvé un espace adéquat dans l’arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie. Que ce soit pour Bien Aller ou leur nouveau projet SquareFeet.ai, le quatuor a adopté l’est de Montréal et envisage d’y rester pour longtemps. Les entrepreneurs font également affaire avec différents fournisseurs du coin pour certains de leurs produits et emballages, afin d’encourager l’achat local.