(Pexels/Shvets production)

UNE MAISON D’HÉBERGEMENT POUR FEMMES INAUGURÉE DANS L’EST

À peine une semaine après le féminicide présumé d’une résidente de Pointe-aux-Trembles (PAT), des élues et des professionnelles du milieu se sont rassemblées pour inaugurer la maison d’hébergement pour femmes Gisèle-Pomerleau, lors d’une conférence de presse chargée en émotion.

Nombreuses étaient les élues pour cette annonce : la ministre responsable de la Condition féminine, Martine Biron; la ministre responsable de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire et députée de PAT, Chantal Rouleau; la mairesse de l’arrondissement Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles (RDP–PAT), Caroline Bourgeois; et la mairesse de la Ville de Montréal-Est, Anne St-Laurent ont toutes pris la parole pour parler de la conclusion de ce projet de 11,7 M$. Les sommes ont été octroyées par la Société d’habitation du Québec et proviennent de l’enveloppe de la Seconde Entente Canada-Québec concernant l’Initiative pour la création rapide de logements.

Dorette Mekamdjio, directrice du Centre des femmes de Montréal-Est/PAT (Sophie Gauthier/EMM)

« Aujourd’hui, ce ne sont pas juste des murs que nous avons construits, mais aussi des vies que nous allons pouvoir construire », a affirmé Dorette Mekamdjio, directrice du Centre des femmes de Montréal-Est/PAT.

Nommée en l’honneur de la regrettée Gisèle Pomerleau, fondatrice du Centre des femmes de Montréal-Est/PAT, cette maison d’hébergement de deuxième étape offrira 20 logements destinés à des femmes victimes de violence conjugale, entre autres, ainsi qu’à leurs enfants. Elle a été fondée et sera gérée par le Centre des femmes. « C’est une nouvelle maison qui va sauver des vies. Il s’agit d’un legs d’une femme exceptionnelle », a quant à elle souligné Mme Rouleau.

Les maisons d’aide et d’hébergement de deuxième étape offrent un logement transitoire abordable et sécuritaire aux femmes aux prises avec un ex-conjoint violent après leur passage en maisons d’aide et d’hébergement de première étape.

Une semaine « difficile » à Pointe-aux-Trembles

Le vendredi 26 janvier, Narjess Ben Yedder a été retrouvée morte dans un appartement de Pointe-aux-Tremble. La femme de 32 ans, enceinte de 4 mois, a présumément été assassinée par son mari, Mustapha Mechken. Cette histoire a profondément marqué la communauté de Pointe-aux-Trembles, comme en ont témoigné les interlocutrices sur place ce vendredi.

Martine Biron, ministre des Relations internationales et de la Francophonie et ministre responsable de la Condition féminine (Emmanuel Delacour/EMM)

« Comme vous le savez, notre communauté a vécu un événement terrible dernièrement. On a été frappé par un féminicide. […] Je fais un appel aux femmes victimes de violence, il faut le dire! », a insisté la députée de Pointe-aux-Trembles.

« Moi aussi, j’ai été touchée par ce qui est arrivé à Narjess Ben Yedder. […] Ça m’a beaucoup choquée, cette histoire-là, parce qu’il n’y avait jamais eu de dénonciation. C’est une question que je répète souvent au Secrétariat à la Condition féminine : « Qu’est-ce qu’on peut faire pour ces femmes qui ne dénoncent pas? » Il faut le dire et le répéter […] afin que les voisins en parlent, afin de donner la puce à l’oreille à des gens, pour que ces féminicides-là ne surviennent pas », a ajouté Mme Biron.

Cette dernière indique que son gouvernement a fait de la lutte contre la violence conjugale une priorité en investissant plus d’un milliard de dollars depuis 2019. D’ici la fin de son mandat, en 2027, la Coalition avenir Québec (CAQ) compte bâtir une trentaine de maisons d’hébergement à la grandeur de la province.

« Cette semaine nous a rattrapés très durement, c’est une semaine difficile à Pointe-aux-Trembles. Le décès de Narjess nous a tous bouleversés. Donc, d’être ici à peine une semaine plus tard pour inaugurer la Maison Gisèle-Pomerleau, bien, ça prend tout son sens », a ajouté la mairesse de RDP–PAT, Caroline Bourgeois.