LOI SUR LA SÉCURITÉ DE LA VIEILLESSE : LE BLOC QUÉBÉCOIS CONSULTE « LES POINTELIERS »
Les élus du Bloc québécois veulent améliorer l’aide financière versée par le gouvernement fédéral aux aînés, et ont demandé aux résidents de Pointe-aux-Trembles leur opinion à ce propos.
En fin de journée, ce lundi 14 août, une trentaine de citoyens et de membres d’organismes locaux étaient rassemblés dans la salle communautaire des Habitations Des Pointeliers, sur le boulevard Saint-Jean-Baptiste.
Devant eux, le député fédéral de La Pointe-de-l’Île, Mario Beaulieu, a présenté à l’audience sa collègue Andréanne Larouche, députée de Shefford. La porte-parole de la Condition féminine et des aînés du Bloc Québécois a déposé à la Chambre des communes en mars dernier le projet de loi C-319, Loi modifiant la Loi sur la sécurité de la vieillesse. Celle-ci est depuis en tournée dans toute la province pour faire connaître cette modification législative.
Si elle est adoptée, ladite loi permettrait d’augmenter de 10 % le montant de la pleine pension à laquelle ont droit tous les bénéficiaires de 65 ans ou plus. De plus, elle ferait passer de 5 000 $ à 6 500 $ l’exemption à l’égard du revenu d’une personne tiré d’un emploi pris en compte dans le calcul du montant du supplément de revenu garanti.
Il est ainsi question de mettre « un terme à la discrimination des aînés en fonction de leur âge, et permettre aux aînés souhaitant demeurer sur le marché du travail d’être moins pénalisés financièrement », selon la députée.
En effet, les aînés âgés de 75 ans et plus ont récemment reçu une augmentation de 10 % dans le cadre de la Pension de la sécurité de vieillesse, mais pas ceux âgés de 65 à 74 ans. « Il faut corriger cette inégalité-là. Donc le 10 %, il faut que cela soit pour tout le monde, tous les aînés », a insisté Mme Larouche. De plus, l’élue veut permettre aux aînés de participer au marché du travail, sans être pénalisés fiscalement, surtout dans le contexte actuel de la pénurie de main-d’œuvre. « On veut rehausser le seuil de revenus de 5 000 $ à 6 500 $ par année qu’ils peuvent gagner dans le cadre d’un emploi sans perdre de montant au supplément de revenu garanti. »
Tous les aînés de 65 ans et plus résidents au Canada qui reçoivent la Pension de la sécurité de la vieillesse ont droit au supplément de revenu garanti, tant que leur revenu personnel est en deçà du seuil prévu selon leur état matrimonial. Par exemple, un aîné célibataire, veuf ou divorcé peut se voir verser un montant mensuel de 1 043,45 $ si son revenu annuel total est inférieur à 21 168 $.
Des aînés de Pointe-aux-Trembles en difficulté
« Pour le Bloc québécois, la condition de vie des aînés, c’est prioritaire. Nous le voyons en ce moment, les aînés sont ceux qui ont eu le plus de difficulté avec la pandémie et l’inflation. Nous considérons donc qu’il est crucial d’augmenter la pension et de le faire pour tous les aînés à partir de 65 ans », a souligné M. Beaulieu.
Selon lui, les Québécois retraités perdent de plus en plus au change, à cause des politiques canadiennes en matière de pension de vieillesse.
« Nous avons vu la pension descendre de 20 % du salaire moyen au Canada en 1975 à 13 % aujourd’hui », a-t-il rappelé, soulignant qu’il y a ainsi une perte du pouvoir d’achat pour les aînés. En outre, les contrecoups de la pandémie et de l’inflation se font ressentir très durement auprès des populations les plus vulnérables, comme en ont témoigné certaines personnes présentes dans la salle.
« Les aînés ont vraiment de la difficulté, à cause de l’inflation dans les supermarchés et l’augmentation des loyers. Cela fait très mal aux gens. Je parle à beaucoup d’entre eux dans le quartier. Ils ont travaillé toute leur vie et ils en arrivent là : ils donnent leur chèque de retraite presque en entier à leur propriétaire », s’est désolé Claude Blais, un résident de Pointe-aux-Trembles.
Très impliqué dans sa communauté, ce dernier a témoigné devant l’assemblée lundi de son désarroi concernant la précarité que vivent certains aînés de Pointe-aux-Trembles. « J’en viens que j’ai les larmes aux yeux quand je leur parle. Certains d’entre eux doivent maintenant aller chercher des paniers alimentaires, parce que tous leurs revenus passent dans leur loyer », a-t-il raconté.
Plusieurs autres personnes ont pris la parole durant la séance, mettant en lumière leurs inquiétudes au sujet des programmes du gouvernement canadien visant les personnes âgées et les retraités. Les enjeux de la hausse des loyers et de l’inflation étaient sur presque toutes les bouches. C’est surtout le prix du panier d’épicerie qui a exaspéré les intervenants, qui se sont indignés des profits encaissés par les grosses chaînes sur le dos des plus démunis.
À la fin de la discussion, le député de La Pointe-de-l’Île a même soulevé la possibilité d’une manifestation prochaine des aînés à Ottawa. Les membres de l’audience ont accueilli chaleureusement cette idée.