Si vous vivez à Montréal, il y a de bonnes chances que vous ayez déjà déambulé dans des aménagements conçus ou créés par Le Comité. Cette coopérative, bien implantée dans l’est, transforme les trames urbaines, dans la métropole et ailleurs au Québec, depuis maintenant près de huit ans.

Fondée en 2016 par Émilie Gagnon, Pierre Moro-Lin et Maxim Bonin, trois comparses du programme de design d’événements à l’UQAM, la coopérative propose une gamme de services dans le domaine de l’aménagement d’espaces publics et collectifs. Le Comité s’est créé une forte réputation, que ce soit dans la conception de design urbain, d’événements ou de design industriel.

« Un de nos premiers projets, qui était dans nos têtes depuis un moment et que l’on a pu concrétiser dans le cadre du 375^e anniversaire de Montréal en 2017, c’était Chats de ruelles. Le projet s’est greffé à la programmation des festivités. La mission de l’événement était de mettre en valeur 19 ruelles dans les 19 arrondissements de Montréal », raconte Pierre Moro-Lin.

Cet événement, réalisé en partenariat avec entre autres la TOHU et plusieurs organismes communautaires, fut en quelque sorte le coup d’envoi de la coopérative, qui s’est chargée de la promotion et de la production « de A à Z », explique le cofondateur.

Depuis, Le Comité a été dans les coulisses de la mise sur pied de plusieurs projets. Par exemple, il a accompagné l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension dans la piétonnisation de la place De Castelnau. La coopérative s’est aussi montée un important portfolio de projets au sein de marchés publics, incluant la conception de mobilier urbain et de terrasses pour le Marché Jean-Talon.

« Parmi nos projets marquants, il y a eu celui du Marché public de Val-David. Il a été assez important en termes d’ampleur, mais aussi en termes de rayonnement pour nous, dans le sens où c’est un des plus grands marchés extérieurs au Québec. On a travaillé sur deux années avec la Ville de Val-David et l’organisme gestionnaire du marché afin de développer une gamme de kiosques sur mesure pour les producteurs et d’aider à créer un aménagement polyvalent et innovant. Il s’agissait d’une première phase du PPU (NDLR Projet particulier d’urbanisme) », affirme M. Moro-Lin. Aujourd’hui, Le Comité est derrière une dizaine de projets d’accompagnement réalisés dans des marchés publics partout dans la province, en collaboration avec l’Association des marchés publics du Québec (AMPQ). Il travaille actuellement avec le Marché public de Pointe-aux-Trembles pour un réaménagement qui devrait voir le jour au printemps prochain.

La coopérative, un modèle qui favorise la multidisciplinarité

Pourquoi avoir choisi comme modèle d’affaires le format coopératif? C’est d’abord pour l’expérience vécue dans le passé que cette décision a été prise, affirme M. Moro-Lin. « Avant que l’on fonde Le Comité, j’ai eu la chance de travailler au sein d’une autre coopérative de travail spécialisée en conception sonore. Ça m’a fait découvrir ce modèle, auquel j’ai adhéré », souligne-t-il.

Après avoir proposé aux membres fondateurs cette idée, ceux-ci se sont lancés dans le Parcours COOP, de l’organisme Réseau COOP, en 2015. Ils ont aussi reçu de l’accompagnement de la part de conseillers de PME MTL Centre-Est, organisme qui donne accès à plusieurs outils dans les domaines de l’économie sociale, des OBNL et des coopératives.

Le Comité est aujourd’hui constitué de 7 membres permanents et de 6 employés. Il rassemble plusieurs expertises, que ce soit dans la conception, la fabrication ou le service conseil, ce qui permet de faire place à la multidisciplinarité au sein de la coopérative. « En mettant tous les membres sur un pied d’égalité, ça nous permet de faire les choses différemment », termine M. Moro-Lin.

---

Cette série spéciale est financée par PME MTL Centre-Est et la Caisse d’économie solidaire Desjardins