LA TRANSFORMERIE : CONVERTIR LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE EN OPPORTUNITÉS
La Transformerie, organisme à but non lucratif (OBNL) situé à Rosemont, lutte contre le gaspillage alimentaire en alliant les principes de l’économie circulaire et de l’économie sociale. Elle mène diverses opérations pour sensibiliser la population aux pertes alimentaires, ciblant à la fois les résidents et les commerçants de Rosemont, et est aujourd’hui composée de 6 salariés et de 25 bénévoles en moyenne par semaine.
Fondée en 2017, La Transformerie est née d’un défi : préparer un repas gastronomique à partir d’ingrédients trouvés dans des bennes d’épiceries. Guillaume Cantin, chef cuisinier du restaurant Les 400 coups à l’époque, gagnant de la première saison de l’émission Les Chefs! et aujourd’hui directeur général de La Transformerie, s’est d’abord montré dubitatif avant d’accepter le challenge. Établir ce menu anti-gaspi a été pour lui une prise de conscience : « Ce qui nous a frappés le plus a été non pas la quantité, mais la qualité des aliments! », se souvient-il.
Opération sauvetage, prise de données, tri et distribution
Depuis sa création, La Transformerie a sauvé 210 000 kg de nourriture. Ce sauvetage est possible grâce à la tournée dominicale de l’équipe. Tous les dimanches, l’équipe de salariés et bénévoles de La Transformerie récupèrent des invendus dans une dizaine d’épiceries et de fruiteries de l’arrondissement telles que Rachelle-Béry Beaubien, Chez Clémentine ou encore Les Marchés Tradition Barcelo. « C’est une façon de rassembler les acteurs pour que nous puissions travailler ensemble », souligne Guillaume Cantin. D’autres donateurs viennent livrer directement la marchandise au lieu de production de La Transformerie.
À la suite de cette collecte, l’équipe réalise une prise de données minutieuse afin de quantifier les pertes par commerce et par département. « Je pense qu’il est primordial de démontrer l’impact du gaspillage », insiste le directeur général de la Transformerie. Selon l’organisme, 25 tonnes d’invendus sont générés chaque semaine dans Rosemont.
L’étape suivante est le tri. L’équipe met de côté les fruits à transformer, organise les denrées à redistribuer et met les aliments trop abîmés au compost. Au total, 7 % de la collecte n’est pas comestible et se retrouve réellement dans le bac brun.
L’étape finale est la distribution des denrées aux organismes locaux qui luttent également contre le gaspillage alimentaire tels que le Centre de ressources et d’action communautaire de La Petite-Patrie. « Au total, c’est 75 % de la nourriture recueillie qui est redistribuée », souligne Guillaume Cantin.
Le reste des denrées encore comestibles sont transformées en produits du projet Rescapés. Lancée en mai 2019, cette initiative est une façon supplémentaire de réduire le gaspillage alimentaire par la fabrication de sauces, confitures et marmelades dont les recettes sont élaborées par le chef Guillaume Cantin. « C’est une façon de démontrer la qualité des invendus pour changer les perceptions. La conserve est un outil de sensibilisation », explique-t-il.
S’attaquer à la racine du problème
En plus de poursuivre ses missions actuelles, La Transformerie lancera prochainement deux projets qui permettront de travailler sur des enjeux plus systémiques.
Le premier projet, intitulé « Lab système alimentaire », lancé cet été, consiste à rassembler et mobiliser les acteurs de différents secteurs : producteurs, transformateurs, distributeurs, restaurateurs… L’objectif est de les rassembler autour de différents ateliers : « On réfléchira aux solutions et initiatives innovantes pour réduire le gaspillage, l’emprunte carbone ou encore l’utilisation de nouvelles ressources, le tout en respectant une dynamique d’économie circulaire », informe Guillaume Cantin.
La Transformerie amorcera le deuxième projet cet automne. Intitulée « Perte Zéro » et déployée dans tout le Québec, l’initiative a pour but d’aider les grandes organisations alimentaires et les institutions publiques afin qu’elles puissent limiter leur gaspillage et pertes alimentaires au sein de leur structure : « Ce système nous permettra d’aller à la source pour déraciner la mauvaise herbe! On sera présent sur le terrain pour dresser un diagnostique avec eux, réaliser des discussions et des ateliers, et puis leur proposer des solutions qui leur correspondent », termine le directeur général de La Transformerie.
Note de PME MTL Centre-Est :
L’économie sociale, une solution pour un développement intégré de l’est de Montréal
L’économie sociale vise à intégrer des objectifs économiques, sociaux et environnementaux dans le développement d’un territoire ou d’une communauté. Dans le contexte de l’est de Montréal, où il peut exister des défis socioéconomiques et des besoins spécifiques, l’économie sociale peut jouer un rôle clé dans la promotion d’un développement intégré et équilibré.
Ces atouts offrent des opportunités de développement économique, social et culturel pour l’est de Montréal. En capitalisant sur ces forces, l’est de Montréal peut renforcer son attractivité et stimuler sa croissance de manière durable et intégrée.
Il convient de noter que l’économie sociale ne peut être la seule réponse au développement intégré de l’est de Montréal. Cependant, elle constitue un outil important qui peut compléter d’autres approches et initiatives de développement.
À travers cette série dédiée à l’économie sociale, des acteurs qui façonnent le territoire seront mis de l’avant. Vous ferez sans doute de bien belles découvertes!