Le futur Îlot Angus (Courtoisie SDA)

350 LOGEMENTS ABORDABLES : DÉBUT DU PROJET DE L’ÎLOT ANGUS PAR LA SDA

En décembre dernier, la Société de développement Angus (SDA) a lancé les travaux de décontamination des sols sur le site où seront construits deux immeubles destinés à accueillir 350 logements abordables hors marché. Ce projet immobilier, nommé l’Îlot Angus, actuellement dans la première phase des travaux, prendra place sur la rue Molson, entre les rues Mont-Royal et William-Tremblay. 

Le projet a commencé par la construction des murs de soutènement, une étape préalable aux travaux de décontamination et d’excavation. Le forage des pieux, qui visent à soutenir ces murs, a débuté juste avant la période des fêtes.

La SDA a bénéficié d’une subvention de 193 M $ du gouvernement du Québec pour ce projet. Ce montant est réparti sur trois projets immobiliers auxquels la SDA participe, soit la construction de logements dans l’éco-quartier Louvain, dans le quartier maritime de Rimouski, ainsi que dans Angus.

L’objectif de cet important projet immobilier est d’offrir des logements abordables aux ménages gagnant entre 56 571 $ et 126 496 $ par année. 

La division des 350 unités se présente de la façon suivante : 121 logements avec une chambre à coucher (loyer de 1069 $), 134 logements comprenant deux chambres à coucher (loyer de 1202 $) et finalement, 95 logements proposant trois chambres à coucher (loyer de 1415 $). Les appartements seront disponibles dès l’automne 2026, mais ce n’est qu’à la fin du printemps 2027 que les 350 logements pourront être entièrement habités. 

Christian Yaccarini, président et chef de la direction de la SDA (Courtoisie)

L’idée d’offrir des appartements à prix hors marché dans le quartier Angus a émergé dans l’esprit de la SDA il y a deux ans. « En janvier 2023, j’ai entamé des discussions avec la Société d’habitation du Québec (SHQ) pour voir s’il y avait une ouverture pour qu’on travaille ensemble sur du logement locatif abordable », raconte Christian Yaccarini, président et chef de la direction de la SDA.  

Dans le quartier Angus, on retrouvait déjà des condos accessibles et des logements étudiants. La SDA estimait que l’ajout de logements abordables contribuerait à créer une belle mixité au sein de cet ensemble immobilier. D’autant plus que M. Yaccarini était particulièrement favorable à l’idée d’offrir des logements abordables en pleine flambée des prix dans ce secteur.  « On va pas se le cacher. C’est un quartier qui a pris de la valeur », admet-t-il. 

Pour le président et chef de la direction de la SDA, offrir du locatif abordable en pleine crise du logement relève d’une mission sociale incontournable. « On veut faire plus qu’un projet de bâtiments de logements locatifs. On veut faire quelque chose où on peut dire à quelqu’un : « T’as pas accès à la propriété parce que ça coûte trop cher, mais t’es pas un loser ! » Parce qu’on envoie un peu ce message-là aux jeunes : « Pauvre vous! Vous n’êtes pas capable d’acheter des logements… Pauvre génération! » On en a un peu contre ce discours-là. »

Aussi, ce projet s’inscrit dans la longévité auprès des futurs locataires. « Tu peux rester là pendant 15 ans, 20 ans. Non seulement tu ne seras pas expulsé, mais la hausse des loyers, ça va être l’inflation. Pas le marché. C’est pas parce que le marché monte que nous, on va augmenter », insiste M. Yaccarini. Et le montant du loyer sera fixe pendant 5 ans avant de suivre l’inflation. 

L’idée est d’offrir une « réelle alternative à l’accès à la propriété ». La SDA veut, comme le précise son président, « changer la perception du logement locatif et faire en sorte que les gens se sentent bien chez eux » . 

À long terme, l’objectif de ce type de projet immobilier serait d’arriver à atténuer les effets de la hausse des loyers en général, explique M. Yaccarini. « Si on développe pas mal de hors marché et que l’offre vient rejoindre la demande, ça va un peu faire baisser le spéculatif », précise-t-il. 

Aperçu du futur Îlot Angus (Courtoisie SDA)

La clientèle cible pour occuper les unités de l’Îlot Angus? Les locataires qui ne sont pas admissibles aux programmes de soutien au logement, car leur salaire est trop élevé, mais qui n’ont tout de même pas assez de budget pour devenir propriétaires. Selon M. Yaccarini, ces personnes « se retrouvent à payer des loyers trop élevés par rapport à leurs capacités financières ».

« Mais ils sont obligés de payer quand même. Puis, dans certains cas, ils se ramassent dans les banques alimentaires. Ça n’a pas de sens! », s’insurge le président de la SDA

Une école dans le quartier Angus? 

En privilégiant la construction de logements comprenant deux ou trois chambres à coucher, la SDA mise sur la venue de familles dans ses nouveaux bâtiments locatifs. L’arrivée éventuelle de nouvelles familles dans le secteur pourrait-elle créer le besoin de construire une école ? À ce sujet, M. Yaccarini réagit vivement, évoquant le projet d’école primaire dans le quartier qui n’a pas abouti en 2021. « On a travaillé pendant deux ans et demi pour avoir une école. On ne l’a pas eu! Le ministère de l’Éducation a dit qu’il n’y avait pas de besoin », indique le président de la SDA.

Toutefois, ce dernier ne perd pas espoir. « On réserve un terrain pour une école sur [la rue] Molson en espérant que le Centre de services scolaires et le ministère de l’Éducation vont reconnaître le besoin. »  

Selon Christian Yaccarini, depuis ce premier refus, le secteur s’est rapidement développé au point de pouvoir convaincre le ministère de revoir sa décision. « Il y a plusieurs projets autour d’Angus. Il y a un besoin pour une école. Mais moi, je ne peux pas partir en disant : « Je construis une école. » C’est le ministère de l’Éducation qui doit faire ça. »