La Ville de Montréal veut préserver ce « joyau » de la nature et de la biodiversité situé dans la rivière des Prairies, tout en intégrant les lieux à son projet de corridor vert de l’Est. Le parc de l’île Lapierre verra le jour progressivement, assure l’administration.

Le site protégé qui, selon les registres fonciers appartient à la Ville et au ministère de l’Environnement, est habituellement fermé au public et fait partie du parc-nature du Ruisseau-De Montigny.

Selon les informations diffusées par Montréal, l’île « sera le point de départ du corridor vert de l’Est de Montréal, sur lequel la Ville de Montréal travaille depuis plusieurs mois ». Dans une citation transmise par voie de communiqué, la mairesse de Rivière-des-Prairies – Pointe-aux-Trembles (RDP-PAT) et responsable du dossier des parcs au comité exécutif de Montréal, Caroline Bourgeois, annonce une « ouverture progressive de l’île Lapierre ». Plus loin, cette dernière indique que ce lieu « permettra à la population montréalaise d’avoir accès à des espaces naturels, riches en biodiversité, qui contribuent à la fois au mieux-être et à la résilience écologique. »

Le corridor vert de l’Est reste flou

L’idée du corridor vert de l’Est a été mentionnée à maintes reprises par l’équipe de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, au fil des années. Toutefois, les détails au sujet de celle-ci restent encore à être dévoilés.

Nous avons tenté de rejoindre le comité exécutif pour obtenir des précisions quant à l’inclusion du parc de l’île Lapierre dans le projet du corridor vert de l’Est, mais nos demandes sont demeurées sans réponse. Du côté de l’équipe de Mme Bourgeois à l’arrondissement de RDP-PAT, on nous a redirigés vers les relations médias de la Ville.

Cependant, dans son plan climat 2022-2030, l’arrondissement de Mercier – Hochelaga-Maisonneuve (MHM) apporte quelques lumières quant aux projets de corridor vert que la Ville a dans ses cartons. L’un des trois concepts énumérés fait mention d’un corridor partant du parc de la Promenade-Bellerive dans MHM et qui se rend jusqu’à la rivière des Prairies, en passant à proximité du parc Thomas-Chapais, lui aussi dans MHM. Ce tracé, long d’environ 10 kilomètres, est le plus probable à se rattacher au site de l’île Lapierre.

Deux autres corridors sont envisagés dans l’est montréalais. Le premier partirait du parc du Mont-Royal, passerait par le parc Maisonneuve et se rendrait jusqu’au parc linéaire de la piste cyclable de la rue Notre-Dame; tandis que le second s’étendrait du parc du Boisé-Jean-Milot dans MHM jusqu’au parc linéaire de la piste cyclable de la rue Notre-Dame, en passant par le parc Francesca-Cabrini.

De plus, on peut lire sur le site du parti Projet Montréal qu’en septembre 2021, celui-ci s’engageait à « créer le corridor vert de Mercier-Est et le corridor vert de l’Assomption Sud dans Mercier-Hochelaga-Maisonneuve ». Aucune mention de l’île Lapierre n’est présente sur la page web.

Par ailleurs, le parti promettait aussi de « créer un grand parc de l’Est en agrandissant substantiellement le parc-nature de la Pointe-aux-Prairies », « d’agrandir le parc-nature du Bois d’Anjou et de préserver la vocation d’espace vert du Golf métropolitain d’Anjou ».

Projet « à long terme », la connexion des grands espaces verts de l’Est « se fera progressivement » et ce, « notamment lors de projets de réfection de rues », peut-on lire sur le site de Projet Montréal.

Des visites guidées

En attendant une ouverture officielle du parc de l’île Lapierre, quelques Montréalais pourront visiter le site prochainement. En effet, le 23 septembre et le 1^er octobre prochains, des visites guidées seront organisées pour découvrir ses diverses espèces indigènes.

En compagnie d’un éducateur-naturaliste du Groupe uni des éducateurs-naturalistes et professionnels en environnement (GUEPE), des petits groupes d’une trentaine de visiteurs pourront observer les différents végétaux, insectes, oiseaux et autres espèces qui s’y retrouvent, lors d’un parcours d’une durée de 1 h 30 min.

« Le thème pour cette randonnée est la découverte des oiseaux. On fera une initiation à l’utilisation des jumelles. Bien que le parcours soit axé sur les oiseaux, ce sera aussi l’occasion de découvrir des espèces végétales et animales sur place », explique Anne-Sophie Bruneval, directrice Stratégie, Innovation et Expérience client de l’organisme GUEPE.

En effet, on retrouve sur l’île plusieurs espèces fauniques d’intérêt, comme la couleuvre brune, la tortue géographique et de nombreux oiseaux migrateurs.

Les personnes intéressées à prendre part à cette activité peuvent s’inscrire en ligne sur le site de l’organisme.