Une cérémonie religieuse lors d’obsèques organisées par la Coopérative funéraire du Grand Montréal (Courtoisie)

DES COOPÉRATIVES FUNÉRAIRES DE PLUS EN PLUS POPULAIRES

Lorsqu’un décès survient, l’intervention d’une entreprise de pompes funèbres est nécessaire. Contrairement aux entreprises privées, souvent motivées par le profit, les coopératives funéraires placent plutôt l’accompagnement de leurs membres au cœur de leur mission, et ce concept gagne en popularité.

Caroline Cloutier, directrice marketing et des communications de la CFGM (Courtoisie)

La Coopérative funéraire du Grand Montréal (CFGM) propose des services à ses 33 000 membres au prix le plus juste possible. « On vit une croissance exponentielle, avec 4 000 nouveaux membres par année », explique Caroline Cloutier, directrice marketing et des communications de la CFGM. 

Le réseau des coopératives funéraires possède plus de 20 % des parts de marché au Québec. En 2023,  près de 16 000 familles québécoises ont choisi une coopérative funéraire, d’après la Fédération des coopératives funéraires du Québec (FCFQ). Par rapport à l’année précédente, le taux a augmenté de 2,2 %. «Dans un marché en baisse de 1,1% par rapport à l’année précédente, cette augmentation signifie qu’on a acquis des parts de marché chez un concurrent, logiquement », explique Caroline Cloutier. 

Les avantages des membres 

Animées par une mission sociale, les coopératives funéraires ne visent pas le profit. Néanmoins, pour assurer leur pérennité, elles doivent générer un excédent financier minimal. Si ce profit peut les aider à se développer davantage ou améliorer leurs installations, il est également redonné aux membres à travers un système d’avantages et de rabais. 

En s’inscrivant à la coopérative funéraire, les membres deviennent propriétaires à travers leur part sociale, vendue au coût symbolique de 20 $. Ceci leur donne un droit de vote afin d’élire un conseil d’administration, composé actuellement de 13 personnes. Le nombre d’élus dépend du nombre de membres dans chacun des secteurs. La CFGM regroupe la Coopérative funéraire de la Rive-Sud de Montréal, la Coopérative funéraire de Laval et la Coopérative funéraire de l’Île de Montréal. La CFGM fait partie du réseau des 19 coopératives funéraires du Québec. 

Valérie Denicourt, superviseur de la Résidence funéraire Notre-Dame, située à Montréal-Est et membre de la CFGM (Courtoisie)

Tout membre de cette coopérative funéraire bénéfice d’un rabais de 10 % sur l’ensemble des services funéraires. Le rabais moyen des membres équivaut à « entre 300 $ et 600 $ sur une facture globale en moyenne chez nous », confie Valérie Denicourt, superviseure de la Résidence funéraire Notre-Dame, située à Montréal-Est, et membre de la CFGM. 

Chaque entreprise ou coopérative funéraires propose du bas, du moyen et du haut de gamme. « En termes de tarification, on se situe dans le milieu de gamme dans l’industrie. Nos services sont moins chers car nos taux de roulement sont moins élevés comparativement à d’autres salons funéraires issus du privé », renseigne Valérie Denicourt. Les coopératives funéraires jouent aussi un rôle de régulateurs de prix. « N’ayant plus le monopole, les entreprises privées ont dû s’ajuster », explique-t-elle. 

Réduire son impact environnemental 

L’un des défis des coopératives funéraires est de réduire leur emprunte écologique. L’inhumation génèrerait en moyenne 126,8 kg de gaz à effet de serre (GES), selon l’étude de 2011 des étudiants à la maîtrise de l’École de technologie supérieure et de Polytechnique sur les conséquences environnementales des processus de disposition des corps, réalisée à la demande de la FCFQ.

À travers le programme Héritage, mis en place depuis 2009, la CFGM plante un arbre pour chaque défunt. « On le fait à la fois dans une visée commémorative et pour compenser les GES », souligne Caroline Cloutier. Pour ce projet, la CFGM travaille avec des coopératives forestières. « L’intercoopération est très importante pour nous », insiste-t-elle. La moitié des arbres est plantée au lac Saint-Jean et l’autre moitié est répartie au Guatemala et au Pérou. « On souhaite soutenir l’économie des pays en voie de développement. L’entraide est l’une de nos valeurs principales », souligne la directrice marketing et des communications de la CFGM. Ce projet est réalisé en partenariat avec l’organisme SOCODEVI, qui contribue à améliorer les conditions de vie des collectivités grâce à la réalisation de plusieurs projets dans des pays émergents. Depuis sa création, le programme a permis de planter 234 000 arbres sur ces 3 territoires.


Le dossier spécial L’EST COOPÉRATIF 2024 est produit en partie grâce à la contribution financière des partenaires suivants :