Mario Beaulieu, député de La Pointe-de-l’Île (Courtoisie)

Le soutien fédéral uniquement pour les anglophones au Québec en matière de langues officielles

Depuis 2020, dans le contexte où le français connaît un déclin sans précédent alors que l’anglais progresse, les libéraux fédéraux disent reconnaître ce déclin et se sont engagés à de multiples reprises à protéger et promouvoir le français aussi au Québec. Il faut savoir que depuis 55 ans, les programmes fédéraux d’appui aux langues officielles ne visent qu’à renforcer l’anglais au Québec. C’est aberrant et injuste! La loi linguistique fédérale est fondée sur la fausse prémisse d’équivalence ou de symétrie des anglophones du Québec et des francophones hors Québec.

Dans ce contexte, le Bloc Québécois a réussi à faire inscrire le principe d’asymétrie dans la nouvelle Loi sur les langues officielles, notamment l’objectif « de favoriser l’existence d’un foyer francophone dans un Québec où l’avenir du français est assuré », tout comme le fait que les minorités francophones et anglophones « ont des besoins différents ».

Après l’adoption de la nouvelle Loi sur les langues officielles, le gouvernement libéral a renié ses engagements de défendre et promouvoir le français en matière de langue officielle au Québec. Son plan d’action pour les programmes d’appui aux langues officielles 2023-2028 ne comportait que des subventions pour l’anglais au Québec et le soutien à la communauté anglophone. Par exemple, les groupes d’intérêts anglophones reçoivent d’importantes contributions financières, mais aucun groupe d’intérêts francophones ne reçoit un sou. Il faut rappeler qu’il s’agit de l’argent prélevé à même les impôts fédéraux des Québécois. Aucun autre parti fédéral que le Bloc Québécois ne l’a dénoncé.

Plus récemment, le Comité des langues officielles, dont je suis un des vice-présidents, a produit un rapport sur les programmes fédéraux de soutien au développement économique des communautés linguistiques en situation minoritaire, qui font partie de ce plan d’action.

Le rapport mentionne les travaux d’un groupe d’intérêt anglophone, le PERT [Provincial Employment Roundtable], qui a tenté de démontrer un appauvrissement des anglophones en les définissant de façon très large, notamment en incluant les immigrants d’expression anglaise. Le rapport relate aussi les travaux du chercheur Pierre Serré, qui a expliqué que le recours plus réaliste au revenu moyen et aux chiffres de la langue d’usage à la maison pour définir la collectivité anglo-québécoise offre un portrait plus réaliste de la situation où les anglophones gagnent en moyenne 6 000 $ de plus par année au travail que les francophones du Québec. En utilisant l’indicateur de la langue de travail de Statistique Canada, M. Serré observe que le revenu d’emploi moyen des individus qui travaillent en anglais dépasse de 15 000 $ celui de ceux qui travaillent en français (61 800 $ contre 46 640 $).

Le rapport du Comité des langues officielles adopte le point de vue du PERT sans plus d’explication. Toutes les recommandations visant le Québec ont pour effet de soutenir uniquement le développement économique de la collectivité anglo-québécoise, alors que celle-ci est en pleine croissance et largement favorisée. Pour les Québécois de langue française, majoritaires dans leur État, mais minoritaires au Canada et en situation de déclin, le rapport ne propose rien du tout! Les recommandations ont toutes reçu l’aval des libéraux, des conservateurs et des néo-démocrates. Seul le Bloc s’y sera opposé : cela confirme une fois de plus que nous sommes le seul parti fédéral qui défend le français au Québec.

Le Comité a complètement ignoré les orientations asymétriques de la nouvelle Loi sur les langues officielles que le Bloc Québécois a su inscrire au projet de loi C-13. Que l’on continue à mettre sur un pied d’égalité les anglophones du Québec et les communautés francophones et acadiennes du Canada est tout simplement aberrant. Nous avons encore là la démonstration que la seule véritable solution pour assurer l’avenir du français, c’est de faire du Québec un pays.

On peut lire le rapport du Comité et l’opinion dissidente du Bloc Québécois à la page 73 en suivant ce lien.

Le mémoire de Pierre Serré présenté au Comité permanent des langues officielles est disponible à partir de ce lien : https://www.ourcommons.ca/Content/Committee/441/LANG/Brief/BR12960576/br-external/SerrePierre-f.pdf.

Et je vous invite à prendre connaissance de mon étude sur le financement fédéral des langues officielles et de son résumé sur mon site Internet à partir de ce lien https://www.mariobeaulieu.com/politique-linguistique-federale.


Cette chronique est un espace publicitaire payé par le député de La Pointe-de-l’Île, Mario Beaulieu, et les propos qui s’y retrouvent n’engagent que son auteur.