Vue aérienne des installations du Cégep Marie-Victorin (Courtoisie)

LE CÉGEP MARIE-VICTORIN VEUT FAIRE PARTIE DE LA SOLUTION

Avec ses 4 000 étudiants répartis dans ses 24 programmes à l’enseignement régulier, ses 3 800 personnes inscrites à la formation continue et son expertise, entre autres, en reconnaissance des acquis et des compétences (RAC), le Cégep Marie-Victorin est un acteur majeur en éducation dans l’est de la métropole. L’institution collégiale foisonne d’ailleurs d’idées pour participer de manière continue au développement de l’est. Son objectif? Coconstruire sur les ambitions locales afin que le cégep desserve encore mieux sa population et devienne un partenaire toujours plus engagé.

En août 2023, le Cégep Marie-Victorin a accueilli un tout nouveau directeur général, Louis Gendron. Fort de ses 35 ans d’expérience en éducation, dont 7 en tant que directeur général d’un autre collège, M. Gendron ressort engaillardi de cette première année en poste. « J’ai dû m’adapter à ce cégep et le comprendre. J’ai donc fait le tour de tous les départements et services », indique-t-il. Au courant de ce qu’il a appelé sa « tournée d’appropriation », M. Gendron a aussi visité les différents partenaires de l’institution collégiale de Montréal-Nord. La Chambre de Commerce de l’Est de Montréal (CCEM), le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, le Centre de service scolaire de la Pointe-de-l’Île (CSSPI), d’autres cégeps situés dans l’est et des écoles secondaires locales ont fait partie de ses principaux arrêts.

Le directeur général du Cégep Marie-Victorin, Louis Gendron (Courtoisie)

Innover, se mobiliser ensemble et développer durablement

Tout d’abord, pour le directeur général et son équipe, le cégep doit devenir un incubateur d’innovation. « En ce moment, l’intelligence artificielle est sur toutes les lèvres, et il y aura autre chose après. La question qu’il faut se poser, c’est en quoi notre organisation peut être utile aux étudiants, autant au niveau pédagogique qu’administratif? » Louis Gendron a alors demandé une rencontre avec la CCEM et a convié le Cégep de Rosemont ainsi que le Collège de Maisonneuve à cette même table. Il souhaitait ainsi connaitre les ambitions et les intentions de la Chambre en termes de développement économique afin de les partager avec les autres institutions collégiales.

« Notre principale mission n’est pas de répondre aux besoins économiques, précise-t-il. Néanmoins, répondre aux ambitions d’une population et aux intentions d’un secteur fait quand même partie de notre raison d’être. Le Cégep Marie-Victorin est un moteur de développement économique, social, culturel, sportif, etc. »

Fructueuse, la rencontre mènera peut-être à la création d’un consortium de formation entre les différents établissements scolaires. « Plutôt que les étudiants se tiraillent entre Rosemont, Maisonneuve et nous, on veut s’installer ensemble et faire en sorte de développer l’expertise de chacun. Le but est de rassembler nos forces », explique Louis Gendron.

Par ailleurs, l’Université du Québec à Montréal (UQAM) a aussi démontré son intérêt pour cette initiative. « Cette université se sent en harmonie avec les valeurs propres à l’est de Montréal. Il n’y a pas de construction prévue, mais on veut voir venir pour chacun développer nos compétentes », souligne le directeur général.

Au sujet du dossier santé, le CIUSSS a profité d’une visite de M. Gendron pour lui confier que d’importants investissements allaient être accordés à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont au cours des prochaines années, un financement qui amènera la création de lits supplémentaires et l’ouverture de nouveaux postes d’infirmières. « Au Cégep Marie-Victorin, on n’offre pas le programme en soins infirmiers. Pourquoi? Il faut se poser ce genre de questions pour comprendre. Le proposerons-nous dans l’avenir? Nous y réfléchissons », s’est questionné Louis Gendron en marge de ce dossier.

L’enjeu du développement durable taraude aussi le directeur général, qui tient à ne pas être « dernier de classe » dans l’adoption de ce concept. « Nos intentions, c’est qu’à maturité et dans tous les programmes, on parle de développement durable et d’écologisation. On veut que tous se sensibilisent en fonction de leur réalité pour que nos étudiants deviennent ainsi des travailleuses et des travailleurs, des citoyens et des citoyennes plus engagés, capables de mieux contribuer à une planète plus verte et de diminuer leur empreinte carbone. »

Le cégep lui-même souhaite améliorer sa performance, ajoute M. Gendron. Un bilan d’émissions de gaz à effet de serre est présentement en cours, ce dernier ratissant à la fois les cours, les activités et les voyages étudiants afin d’établir l’empreinte carbone de l’institution collégiale et de mettre en place des solutions pour sa réduction.

(Courtoisie)

Passage en douceur

En tant qu’institution d’enseignement, le Cégep Marie-Victorin entretient une relation privilégiée avec les milieux où évoluent de possibles futurs étudiants et marche main dans la main avec le CSSPI. « Notre objectif n’est pas nécessairement que leurs élèves viennent à notre cégep. Ce qu’on souhaite, c’est améliorer leur passage de la cinquième secondaire à l’enseignement supérieur », révèle Louis Gendron. Ce dernier a d’ailleurs remarqué que l’anxiété est répandue chez les adolescents et les jeunes adultes qu’il côtoie, c’est la raison pour laquelle il souhaite les soutenir dans cette importante transition. Le directeur général tient d’ailleurs à intégrer au processus les parents, qui répondent présents. « Il y a deux ans, on a organisé une rencontre fin août, début septembre avec les parents et les nouveaux étudiants. On avait entre 60 et 80 parents. Cette année, on les a conviés dès la réception de leur lettre d’admission, en mai. Il y avait alors plus de 1 000 personnes (parents et élèves)! », illustre-t-il. À travers ce genre d’activités, l’étudiant et sa famille se sentent rassurés et bienvenus dans leur nouvelle école. Ainsi, ce passage crucial est démystifié et la peur de l’inconnu disparait.

En plus de libérer chaque année certains enseignants pour qu’ils aillent à la rencontre des élèves de deuxième cycle dans sept écoles secondaires du secteur, le cégep proposera bientôt son nouveau « Parcours découverte », abondant dans le même sens et destiné aux élèves de quatrième secondaire. « On souhaite leur permettre de venir découvrir ce que c’est un cégep. On veut leur montrer que les études supérieures leur sont accessibles », poursuit Louis Gendron. « Tous ces projets sont complémentaires et en cohérence avec nos actions pour faciliter la transition secondaire-collégial. »

Dans le même esprit, le Cégep Marie-Victorin vient tout juste d’ouvrir ses terrains à la toute nouvelle École secondaire aux Mille-Voix, située tout près. « Les élèves feront des activités sportives dehors, sur nos terrains. J’ai envie qu’ils se sentent chez eux. S’ils décident de poursuivent leurs études ailleurs, c’est correct. On ne les attache pas, on veut les aider. Et s’ils nous choisissent, on sera bien contents! », termine Louis Gendron.


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