Stéphane Ricci devant le local du projet Courtepointe, rue Notre-Dame, arborant une magnifique murale depuis quelques jours. (Photo : EMM).

VIEUX-POINTE-AUX-TREMBLES : UN POINTELIER AUX COMMANDES

L’homme responsable de la revitalisation du Vieux-Pointe-aux-Trembles à la Société de développement Angus (SDA), Stéphane Ricci, est très motivé à l’idée de diriger ce projet. L’homme qui pourvoit le poste de directeur de projet pour l’est de Montréal à la SDA, a résidé toute sa vie dans le secteur et est très enthousiaste à l’idée d’y redynamiser l’économie, tout en y apportant un gros plus pour les citoyens.

 Stéphane Ricci a une feuille de route impressionnante. L’urbaniste de profession travaille depuis le début de sa carrière dans des projets de revitalisation urbaine. Il a été impliqué, entre autres, dans le développement du secteur du Canal Lachine dans les années 90. Plus récemment, Stéphane Ricci a dirigé le projet du Quartier des spectacles au centre-ville. Lorsque la SDA l’a approché, Monsieur Ricci n’a pas hésité. « Je me suis dit, c’est un bon défi, mais surtout, quel beau défi! J’ai vu l’opportunité de pouvoir utiliser toute l’expérience que j’ai acquise au fil de ma carrière pour revitaliser mon propre quartier, afin de pouvoir offrir aux Pointeliers un vrai cœur de village animé, fréquenté et avec une identité propre. »

 L’urbaniste a grandi tout près du Vieux-Pointe-aux-Trembles, sur la 14e avenue. Stéphane Ricci a donc été témoin du départ des commerçants et des répercussions que cela a causé sur son quartier. « Je l’ai vécu comme citoyen, quand j’étais jeune. J’ai vu les activités se déplacer dans les centres d’achats. J’étais très triste de constater ça. Le Vieux-Pointe-aux-Trembles c’est un beau secteur qui est avantagé par sa localisation en bordure du fleuve, c’est unique! » C’est à la suite de ses études en urbanisme que l’homme a réalisé que Pointe-aux-Trembles n’était pas la seule victime de ce phénomène qui s’est généralisé avec les années à travers la province. Au cours des dernières décennies, les Québécois ont délaissé tranquillement leurs petits commerces de quartier pour aller faire leurs courses dans de gros centres commerciaux. Mais aujourd’hui, le directeur d’expérience est assuré que le cœur de village a tout le potentiel pour redevenir ce qu’il a déjà été, avec ses paysages exceptionnels donnant sur le Saint-Laurent et ses bâtiments patrimoniaux.

La pandémie, une synchronicité parfaite pour un tel développement?

L’arrivée de la COVID-19 a chamboulé la vie de tous les Québécois.es et a créé de nouvelles tendances. Le télétravail, entre autres, pourrait-il servir à la revitalisation du secteur? « On l’a remarqué depuis le début de la pandémie. Les commerçants qui s’en sortent mieux, ce sont les propriétaires de commerces de proximité, explique Stéphane Ricci. J’ai une petite épicerie au coin de chez moi qui a ouvert ses portes il y a quelques années. Ça fonctionnait, mais ce n’était pas toujours facile pour la propriétaire. Et depuis le mois de mars, les citoyens ont découvert ce commerce-là, car ils n’avaient plus envie de se retrouver dans une grande épicerie avec beaucoup de monde et courir le risque d’attraper la COVID-19. Cela a été une occasion pour les nouveaux clients de s’apercevoir que la propriétaire était toujours sur place, à offrir des produits distincts et un service qu’on ne retrouve pas dans les grandes surfaces. »

Selon l’urbaniste, le retour des petits commerces de quartier était une tendance qui était déjà en train de s’installer depuis quelque temps. Au début des années 2000, lorsque Stéphane Ricci était directeur de la coopération des Marchés publics de Montréal, il a participé au projet de revitalisation du Marché Jean-Talon. Et depuis le succès du Marché Jean-Talon, l’homme a vu renaître, dans différents quartiers montréalais, sur les petites rues commerciales locales, des commerces spécialisés en alimentation. Il s’agissait de propriétaires amoureux de produits uniques qui voulaient partager leur passion avec les résidents des alentours. Grâce à la COVID-19, le phénomène s’est simplement accentué. « Les gens ont envie de ça, de retourner à quelque chose de plus local, poursuit Monsieur Ricci. Nous, c’est ce qu’on va proposer dans le Vieux-Pointe-aux-Trembles. On va entrer dans ce mouvement-là, et nous allons aussi en profiter pour amener quelque chose de nouveau qui n’existe pas actuellement à Pointe-aux-Trembles. » Stéphane Ricci souhaite que le Vieux-Pointe-aux-Trembles devienne un lieu exceptionnel de rencontres et de destinations.

Un projet d’abord et avant tout pour les citoyens

La SDA souhaite d’abord consulter les citoyens et les gens d’affaires du quartier afin de découvrir ce dont ils ont véritablement besoin. La SDA a ainsi créé le projet Courtepointe pour récolter leurs idées sur ce qu’on devrait y retrouver. « Le concept derrière le projet Courtepointe, explique Stéphane Ricci, c’est de récolter les idées de tout le monde et ensuite les amalgamer pour en faire naître quelque chose de vraiment intéressant. » Les citoyens ou les gens d’affaires de Pointe-aux-Trembles peuvent se rendre au bureau d’Entremise, situé dans l’ancien A Roy Sports sur la rue Notre-Dame, pour discuter avec un professionnel sur place. En parallèle, la SDA a donné le mandat à l’organisme MU afin de peindre une murale sur le mur du bâtiment. La murale, tout juste terminée, a été réalisée par une artiste du secteur.

La SDA souhaite présenter un projet officiel en janvier. « Mon rêve, avoue Stéphane Ricci, c’est que ça devienne un vrai cœur de village animé, avec sa personnalité propre. Un endroit que les Pointeliers vont fréquenter au quotidien, pour se divertir ou faire leurs courses. De voir s’établir des commerçants indépendants qui viendront ajouter leur petite touche personnelle à ce lieu unique. » Le directeur de projet a réellement son arrondissement à cœur!


Le dossier spécial « Rivière-des-Prairies−Pointe-aux-Trembles 2020 » a été rendu possible grâce à la collaboration des partenaires suivants :