Caroline Bourgeois, mairesse de RDP-PAT. (Photo: Emmanuel Delacour/EMM).

« UNE ANNÉE POUR BÂTIR » À RDP-PAT

La mairesse de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles (RDP-PAT), Caroline Bourgeois, a accueilli EST MÉDIA Montréal dans ses bureaux de la Maison du citoyen pour discuter des projets de l’arrondissement pour 2023. Plusieurs grands chantiers seront lancés au cours des prochains mois : un nouvel espace culturel, une nouvelle maison des jeunes, la revitalisation du Vieux Pointe-aux-Trembles et des initiatives de verdissement. Le calendrier des élus de RDP-PAT sera chargé cette année.

« Je le résume ainsi : 2023 sera une année pour bâtir. Des projets qui ont pu être attendus depuis plusieurs années sont sur la voie de se concrétiser », souligne Mme Bourgeois.

Espace Rivière : un grand pas en avant

De tous les projets sur la table, c’est sans contredit celui de l’Espace Rivière qui est de plus grande envergure. Un contrat pour les plans et devis vient d’être octroyé au conseil municipal et il n’est plus question de faire marche arrière dans ce dossier qui est espéré depuis 1995.

« C’est un projet qui est complètement transformateur, insiste la mairesse. Il a connu tellement d’annonces, de coupures de rubans, de photo-op. Je sais que les gens l’attendent. C’est inconcevable de ne pas avoir de maison de la culture à Rivière-des-Prairies. »

Prévu sur le site de l’actuelle bibliothèque de Rivière-des-Prairies à l’angle des boulevards Rodolphe-Forget et Perras, l’Espace Rivière occupera une superficie de 10 060 mètres carrés et inclura une nouvelle bibliothèque rénovée et agrandie, une nouvelle maison de la culture, des espaces communautaires et de loisir et le bureau Accès Montréal de Rivière-des-Prairies. Le projet demandera un investissement de plus de 7 M$ et devrait être complété en 2027, si tout se déroule comme prévu.

Esquisse de l’Espace Rivière. (Photo: Courtoisie Affleck de la Riva | Coarchitecture, LGT inc. et François Courville).

De plus, on planifie l’intégration d’un café bistro, d’une cuisine communautaire, d’une salle de spectacle, d’une salle d’exposition, d’une ludothèque et d’une salle d’activité physique. En effet, la présente maison de la culture de Rivière-des-Prairies est la seule du réseau d’origine à Montréal qui n’a pas de bâtiment construit pour l’offre de service à la population en matière de diffusion culturelle. Les spectacles et activités se tiennent notamment à l’église Saint-Joseph, la salle Désilets du Cégep Marie-Victorin, la Maison Pierre-Chartrand, la bibliothèque de RDP et le centre récréatif.

Enfin, les lieux logeront aussi des organismes communautaires qui pour l’instant doivent louer des bureaux à un propriétaire privé en face de la bibliothèque. « Ce sont des locaux qui ne sont pas nécessairement adaptés aux besoins de ces organismes. On veut les ramener dans l’Espace Rivière pour faire un projet intégré », explique Mme Bourgeois.

Maison des jeunes

L’an dernier, beaucoup d’encre a coulé dans les journaux au sujet de la violence armée dans certains quartiers de la métropole, incluant à RDP. Plusieurs incidents ont impliqué des armes à feu qui se sont retrouvées entre les mains de jeunes du quartier. Outre la mise en place d’un plan d’action par les forces de l’ordre, les solutions proposées par l’administration passaient entre autres par l’amélioration des services destinés aux plus jeunes générations de l’arrondissement.

Présentement, La Maison des jeunes de Rivière-des-Prairies (MDJ-RDP) occupe une maison unifamiliale située sur la 48e avenue à titre de bureaux. Selon la mairesse, la forte présence de jeunes gens dans le quartier fait en sorte que l’organisme n’est plus en mesure de répondre à la demande avec ses locaux limités. On souhaite ainsi offrir de nouveaux lieux plus vastes pour pallier cette situation et l’arrondissement travaillerait de concert avec MDJ-RDP sur un projet d’agrandissement. L’élue n’a pas dévoilé plus de détails à ce sujet, le projet en étant à ses balbutiements.

Intérieur de la maison des jeunes de RDP durant le lancement de la campagne de recrutement pour le conseil jeunesse. (Photo: Courtoisie arrondissement RDP-PAT).

« Comparativement à Pointe-aux-Trembles, qui a une maison des jeunes qui a été inaugurée en 2018 et qui est un grand succès, c’est inconcevable que Rivière-des-Prairies n’ait pas sa maison de jeunes », affirme Mme Bourgeois.

Cette dernière souligne l’importance de la présence d’un lieu dans lequel les enfants et les adolescents du quartier puissent se réunir et se sentir en sécurité. Il s’agit d’ailleurs d’un des volets du Plan d’action en sécurité urbaine dévoilé par l’arrondissement à l’été 2022. L’administration incluait dans ses 17 actions l’objectif de « soutenir et développer des projets favorisant l’accès à des espaces pour les jeunes ».

« On manque d’espaces adaptés aux besoins de nos jeunes et c’est un enjeu qui est primordial auquel RDP doit répondre. »

Plan directeur pour l’île Sainte-Thérèse

EST MÉDIA Montréal rapportait en juillet dernier que le gouvernement du Québec s’était entendu avec les propriétaires de chalets de l’île Sainte-Thérèse pour que ceux-ci quittent tous les lieux d’ici 2028, afin de créer un parc naturel sur une partie de ce territoire d’une superficie de 5,4 km2 .

L’île, qui est officiellement dans le giron de la municipalité de Varennes, est d’intérêt pour les résidents de PAT, puisqu’elle est celle de l’archipel d’Hochelaga qui est le plus à proximité du quartier montréalais, explique Mme Bourgeois. Il s’agit donc d’un énorme potentiel récréotouristique pour la métropole et d’un espace vert pour les Pointeliers.

Activité de plantation à l’île Sainte-Thérèse. (Photo: Courtoisie SNAP Québec).

« On attend cette année le plan directeur de Sainte-Thérèse, qui sera élaboré conjointement avec les municipalités en périphérie. Ce plan nous permettra de déterminer quels types d’aménagements nous prévoirons pour ce territoire. On s’attend évidemment à quelque chose qui sera cohérent avec un projet de parc national, mais ce plan directeur nous donnera des balises précises pour la suite des choses », indique la mairesse.

Entre-temps, l’arrondissement poursuivra ses activités de verdissement sur l’île. « Avec SNAP Québec, on va continuer à supporter les efforts d’éducation et les initiatives de plantation d’arbres. La dernière fois que j’y avais participé, des citoyens avaient levé la main pour y prendre part aussi, alors je relance l’invitation aux résidents », souligne Mme Bourgeois.

Depuis l’automne 2021, la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP Québec) coordonne un projet de plantation qui viendra favoriser un retour progressif de la biodiversité. Les premières phases de ce projet de renaturalisation ont permis de planter plus de 15 000 arbres d’une vingtaine d’essences différentes.

Revitalisation du Vieux Pointe-aux-Trembles

Un des chantiers les plus ambitieux dans les cartons de l’arrondissement aura su capter l’attention des citoyens. La revitalisation du Vieux Pointe-aux-Trembles, à laquelle s’arrime le projet mixte de la Société de développement Angus (SDA), promet de continuer à faire des remous dans le quartier historique, qui est la deuxième plus ancienne paroisse de Montréal, rappelle la mairesse.

En effet, les efforts de densification proposés par la SDA pourraient injecter du sang neuf dans le quadrilatère entre la rue Sainte-Anne et le boulevard Saint-Jean-Baptiste, de part et d’autre de la rue Notre-Dame Est. L’artère commerciale a connu des jours meilleurs et bénéficierait de l’arrivée de nouveaux résidents, croit l’élue. Toutefois, cette dernière comprend les inquiétudes des Pointeliers de longue date concernant les impacts néfastes que pourrait entraîner une densification à outrance.

Le Vieux Pointe-aux-Trembles. (Photo: Archives EMM).

« On souhaite une densification qui se fera à l’image du Vieux PAT. Historiquement, ce secteur était le cœur résidentiel et commercial du quartier, et c’est cet esprit que l’on souhaite retrouver, tout en s’assurant d’avoir une abordabilité et une accessibilité », soutient-elle. Après de nombreux investissements de la part du secteur public dans le quartier, il faut se réjouir du fait que le privé prenne enfin part à sa dynamisation, ajoute la mairesse.

Il n’en reste pas moins que les citoyens auront eu leur mot à dire au sujet des ambitions de la SDA au courant de l’année, alors qu’une révision du projet particulier d’urbanisme sera déposée dans les prochains mois. Durant la même période, l’arrondissement présentera son plan de réfection de la rue Notre-Dame Est entre la 1re et 13e avenue. Loin de « refaire des patchs d’asphalte », les travaux, qui comprennent l’enfouissement de lignes électriques et la remise à niveau d’infrastructures souterraines, bonifieront les lieux afin qu’ils soient plus agréables pour les piétons et qu’ils incluent davantage d’espaces verts.

Par ailleurs, l’an prochain marquera le 350e anniversaire de Pointe-aux-Trembles, événement que l’on désire souligner en grande pompe à l’arrondissement. La rue Notre-Dame Est sera sans doute investie de rassemblements et de célébrations. « Déjà, on a commencé à mettre sur pied un comité du 350e, afin de coordonner des activités bientôt. »