Phil Roy sera en spectacle à Pointe-aux-Trembles le 13 novembre prochain (photo courtoisie).

UN CAFÉ AVEC… PHIL ROY

Rosepatrien de cœur et d’adoption, l’humoriste et animateur Phil Roy sera de passage un peu plus à l’est le 13 novembre prochain, à la salle Marie-Claire & Richard Séguin du Centre communautaire Roussin, à Pointe-aux-Trembles. Une histoire d’un soir, question de roder son tout nouveau spectacle qui sera lancé en mars 2022. Nous avons discuté avec lui la semaine dernière à propos de ses défis professionnels en cours, mais aussi de son quartier, et de « sa » rue Masson.

EST MÉDIA Montréal : On vous a souvent entendu parler de vos racines lavalloises, mais un peu moins de votre vie montréalaise. Vous avez « immigré » à Montréal à quel moment?

Phil Roy : (rires) Ça fait déjà 14 ans. Au départ je me suis retrouvé dans l’arrondissement de Saint-Laurent, et ensuite dans le secteur est du Plateau Mont-Royal, pour finalement adopter depuis plusieurs années déjà le Vieux-Rosemont, que j’affectionne vraiment beaucoup. J’adore particulièrement la rue Masson, j’y suis très souvent, étant notamment un grand, grand amateur de café…

EMM : Quels sont vos endroits préférés dans le coin?

PR : Il y a deux cafés que je trouve vraiment l’fun sur Masson. Le premier est Pista, un torréfacteur « torride », et Maesmi, dont le nom veut dire « Masson à l’est de Saint-Michel ». Juste pour le nom, ça vaut la peine de les encourager! Il y a aussi le café Paquebot sur Bélanger que je visite régulièrement, en particulier pour ses vins d’importation, et l’incontournable Café Lézard, encore sur Masson, où j’ai passé beaucoup de mercredis dans ma vie en compagnie de mon ami humoriste Simon Delisle. On écrivait tous les deux, on « brainstormait » et on se donnait pour nom « Les lattés de l’humour ». C’est au Café Lézard que j’ai écrit une grande partie de mon premier spectacle. L’hiver, ma copine et moi sommes par ailleurs très ski de fond et c’est au parc Maisonneuve que ça se passe. Nous y allons genre deux fois par semaine, très tôt le matin alors qu’il fait encore noir, avec nos lampes frontales sur le caillou, et c’est… magique!

EMM : Des rumeurs affirment que vous lorgneriez du côté d’Hochelaga-Maisonneuve. C’est vrai?

PR : En fait, on attend un premier enfant qui devrait arriver dans deux mois. Mais on aimerait probablement en avoir au moins un autre. Comme ça va nous prendre plus grand, on regarde effectivement en ce moment dans Oshlag, mais dans le « deep » Oshlag, genre Viau et Sainte-Catherine. Je trouve que ce quartier a quelque chose de vrai, de profondément enraciné. À mon avis, c’est un quartier populaire qui gagne en popularité.

EMM : Comment avez-vous vécu le confinement et quel est l’impact de la pandémie sur votre carrière?

PR : Je n’ai jamais été quelqu’un qui reste sans rien faire. Même en vacances, je suis incapable de passer des heures sur la plage. D’ailleurs je n’ai jamais été dans le sud pour cette raison (rires). Alors pas besoin de spécifier qu’au début du confinement, j’ai carrément viré sur le top comme on dit. Genre, ça faisait deux jours qu’on n’avait pas sorti de la maison et je me promenais avec la cacanne de Lysol dans la maison et je nettoyais constamment les poignées de porte. Ma blonde arrêtait pas dire d’arrêter ça, que le virus n’apparaissait pas comme cela, pouf!, dans l’appart! (rires). Bref, je me suis dit : Phil, il faut que tu t’occupes l’esprit autrement…

EMM : Et ça s’est traduit comment?

PR : J’ai commencé à produire une série d’entrevues avec des personnalités de différents horizons, en formule balado, intitulée « Une quarantaine de questions », un nom inspiré de vous savez quoi. Le concept était évidemment de poser 40 questions aux invités, sur une foule de sujets souvent même pas rapport avec la COVID (rires). Mais peu de temps après cela, j’ai découvert qu’il était possible de rejoindre beaucoup de monde simultanément sur la plateforme Zoom, en visio, et donc qu’on pouvait diffuser des prestations en direct devant un auditoire « sur invitation ». Nous avons alors annoncé le show sur ma page Facebook (NDLR : 125 000 abonnés) en disant « Ceux que ça leur tente de voir mon spectacle sur Zoom envoyez-moi un courriel à philroyenspectacle@gmail.com et on va vous réserver une date. Je ferai le nombre de représentations qu’il faudra ». En deux heures on avait reçu 2 500 courriels…

EMM : C’est un gros volume pour Gmail, ça ne vous a pas posé de problème?

PR : Effectivement, ce n’était pas nécessairement une bonne idée! Il y avait attaché au message une réponse automatique, en plus, qui disait quelque chose du genre : « Allo! J’ai bien reçu ton courriel, merci de ton intérêt, on te revient, Phil ». Évidemment, je me suis fait bannir de Gmail assez vite car le tout avait vraiment l’air d’un spam à leurs yeux. Alors j’ai été obligé d’appeler chez Google (propriétaire de Gmail) avec mon anglais de Laval. « Hi, my account is bloked. What can we do? ». Finalement, ils nous ont « débanni » de Gmail mais il fallait que l’on réponde à tout le monde individuellement. On était rendu à un moment donné à pas loin de 9 000 demandes (rires). Alors pendant un méchant bout, tous les matins ma copine et moi on répondait aux courriels, c’était l’enfer, mais en même temps c’était cool car comme on était toujours en confinement, ça nous occupait. (NDLR : Phil Roy aura donné pas moins de 230 prestations en ligne durant cette période, en direct de son bureau!).

EMM : Finalement, la pandémie aura eu du bon pour Phil Roy, dans un sens…

PR : En effet. Ça m’a permis d’écrire comme jamais. Je pense que j’avais plus de 45 minutes de bon matériel juste sur la COVID. Mais dans le vrai spectacle qui s’en vient, je passe carrément à autre chose, bye bye le virus, professionnellement je ne veux plus en parler. J’y fais à peine référence, pour introduire un ou deux numéros.

EMM : Votre premier spectacle intitulé « Monsieur » a connu un grand succès avec 250 représentations et plus de 100 000 billets vendus. À quoi peut-on s’attendre du Phil 2.0?

PR : Ce sera différent. Le spectacle n’est pas guidé par une formule qui veut faire rire à tout prix. Ce sera plus près de ce que je ressens, j’ai le goût de raconter des choses, des émotions. Je veux raconter la fois où j’ai eu peur, où j’ai senti le besoin de pardonner quelque chose à quelqu’un, où j’ai eu de la peine, où j’ai vécu plein d’amour. Mais en bout de ligne, je m’arrange bien sûr pour que tout cela soit drôle, parce que mon moyen de communication préféré, et que je maîtrise le mieux, ça reste la blague. On s’entend, les gens vont rires, pas pleurer quand même!

EMM : Une nouvelle facette de Phil Roy à découvrir?

PR : En spectacle oui. Mais pendant la pandémie, à la radio, les auditeurs ont certainement eu droit à ce côté de ma personnalité, plus sensible et émotif. En vieillissant, je suis plus à l’aise de partager ce volet de ma personnalité avec le public. Ça se fait naturellement.

EMM : L’émission que vous animez sur Noovo, Qui sait chanter?, remporte un franc succès depuis la rentrée. Est-ce que l’animation est un rôle qui vous attire plus que l’humour?

PR : Non. Je me définis avant tout comme un humoriste, c’est mon ADN. Mais je ne me ferme pas aux opportunités que peut m’offrir le domaine artistique ou médiatique. Quand on m’a demandé d’animer Qui sait chanter?, j’avoue que j’ai presque refusé au départ. Je trouvais ça trop gros, trop hors de mon champ d’action naturel. C’est Sarah-Jeanne Labrosse qui m’a fait réfléchir en me disant « si tu as du fun à le faire, que tu sais que tu seras bien entouré, et que tu sais que tu vas être bon là-dedans, fais-le parce que si tu dis non, ça va être comme ça pendant toute ta carrière. Tu vas laisser passer un paquet de belles occasions, pour de mauvaises raisons. » Finalement, j’adore animer cette émission et je trouve que ça ajoute des cordes à mon arc.

EMM : Comment s’annoncent les prochains mois pour Phil Roy?

PR : Je pense qu’avec le bébé qui s’en vient, le spectacle que je rode encore quelques semaines, et la radio qui se poursuit, l’hiver s’annonce assez complet! La tournée du prochain spectacle débute le 16 mars prochain, et si Qui sait chanter? revient, on devrait commencer à tourner à l’été. Donc, les prochains mois, Phil Roy est en feu! (rires)


Nouveau spectacle de Phil Roy (en rodage)
13 novembre 2021 à 20h
Centre communautaire Roussin
12 125, rue Notre-Dame Est
Pointe-aux-Trembles
Pour vous procurer vos billets:
Présentez-vous directement à l’accueil du Centre communautaire Roussin ou appelez au 514 645-4519.
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