Photo : CP Rail.

TRANSPORT DE MARCHANDISES ET LOGISTIQUE : UN TRAIN D’EMPLOIS DANS L’EST

Les chiffres dans ce secteur d’activité sont astronomiques et confirment du même souffle l’impact économique majeur qu’il génère dans le Grand Montréal. On parle annuellement de 4,3 milliards $ de retombées dans la région, de plus de 6 000 entreprises du secteur présentes sur le territoire, de 142 millions de tonnes métriques manutentionnées et de quelque 122 000 emplois directs et indirects, selon CargoM, la grappe métropolitaine de logistique et de transport de Montréal. Et l’est de Montréal occupe une place de choix dans cette industrie, compte tenu bien sûr des installations portuaires présentes sur le territoire, mais aussi des nombreux centres de distribution qui longent notamment la rue Notre-Dame et des centaines d’entreprises œuvrant dans les différents parcs industriels de la région, dont plusieurs entreprises manufacturières.

Employés recherchés

« Je pense qu’il n’y a pas une entreprise membre chez nous qui n’est pas actuellement en recherche de personnel », affirme Mathieu Charbonneau, directeur général de CargoM. Un bon nombre d’emplois seraient disponibles à tous les niveaux de la « chaîne logistique », que l’on pense aux postes typiques tels que cariste, camionneur, manutentionnaire en entrepôt, métiers de la maintenance de bâtiments, mécanique, mais aussi aux professionnels spécialisés dans le domaine comme des gestionnaires, analystes, programmeurs, coordonnateurs, etc. Bien sûr, ce grand secteur d’activité embauche aussi des employés et professionnels dans une foule de domaines complémentaires.

Selon M. Charbonneau, le chômage n’est pas vraiment présent dans le paysage des experts en logistique, qui sont formés notamment au niveau collégial par les cégeps André-Laurendeau et Saint-Jean-sur-Richelieu, dans la région de Montréal. « Dès que les finissants sortent de l’école, il y a un emploi en bout de ligne qui les attend. Plusieurs entreprises les courtisent même pendant leurs études », avance le directeur de CargoM. À noter que les salaires dans ce secteur d’activité seraient, en moyenne, supérieur d’au moins 4 000 $ aux postes comparables sur le marché du travail, selon une étude indépendante réalisée il y a trois ans. « Avec la pénurie de main d’œuvre que l’on connaît depuis, c’est aujourd’hui sûrement un peu plus », soutient M. Charbonneau.

Mathieu Charbonneau, directeur général de CargoM (photo : courtoisie).

Journée carrières le 3 novembre

Pas moins d’une cinquantaine d’employeurs seront « branchés » le 3 novembre prochain dans le cadre d’un salon d’emploi virtuel spécialisé dans le domaine de la logistique et du transport de marchandises. Cet événement annuel gratuit pour les chercheurs d’emploi, proposé pour la première fois en mode virtuel (pandémie oblige), est une occasion parfaite pour en connaître davantage sur les possibilités de carrières du secteur et prendre contact avec les entreprises qui embauchent. Il y aura également plusieurs témoignages de travailleurs de l’industrie qui partageront leur expérience. Pour en savoir plus sur cet événement organisé par CargoM, cliquez ici.

CargoM

Créé en 2012, CargoM fait partie des dix grappes métropolitaines déployées depuis 2006 en collaboration avec les instances gouvernementales et le secteur privé. Sa vision, telle que décrite sur son site Web, est de faire du Grand Montréal une plateforme multimodale reconnue et recherchée pour sa performance opérationnelle et environnementale, pour sa contribution à la compétitivité de ses partenaires d’affaires et au développement économique de la région métropolitaine.

L’organisme regroupe plus d’une soixantaine d’entreprises et inclut à peu près tous les joueurs majeurs de l’industrie, comme par exemple le CP, le CN, l’Administration portuaire de Montréal, Termont, Fednav, Courchesne Larose, Groupe Robert, la SAQ, Lowe’s Canada, le ministère des Transports, pour ne nommer que ces derniers. La présidence du Comité exécutif de CargoM est assurée depuis sa création par Sylvie Vachon, également présidente-directrice générale de l’Administration portuaire de Montréal. « C’est vraiment elle qui a regroupé tout le secteur tant au niveau routier, ferroviaire, maritime, fret aérien, qu’au niveau des institutions d’enseignement et des instances gouvernementales. C’est beaucoup grâce à elle que la grappe existe aujourd’hui », reconnait Mathieu Charbonneau.

L’idée derrière la grappe, c’est de regrouper des entreprises qui, dans le quotidien, peuvent être des compétiteurs, mais qui, ensemble, ont tout intérêt à développer et renforcer la notoriété de Montréal comme plaque tournante nationale, voire internationale, du transport et de la logistique. « On s’entend pour dire qu’évidemment, il y a une compétition entre les modes de transport, et entre les entreprises qui les composent. Mais tout le monde s’entend aussi sur le fait que plus l’infrastructure dans laquelle nous évoluons est efficace et compétitive, plus l’ensemble de nos entreprises en profitent. C’est un vase communiquant », explique le dirigeant de CargoM.

Le travail de l’organisme se concentre depuis sa création autour de quatre principaux chantiers, soit le développement économique, les communications, la fluidité des données et la main d’œuvre.

L’est de Montréal

CargoM est un joueur actif dans les plans de revitalisation de l’est de Montréal amorcés par Québec et Montréal depuis la fin de la dernière décennie. Pas étonnant puisque la pierre angulaire du grand chantier de l’est est taillée à même la restructuration du réseau de transport. EST MÉDIA Montréal a confirmé par ailleurs auprès de M. Charbonneau que CargoM avait été mandaté récemment par la ministre de la Métropole, Chantal Rouleau, pour tâter le pouls de ses membres concernant une future refonte de la rue Notre-Dame et les besoins de l’industrie en termes de logistique et de transport de marchandises, tout comme l’organisme a été consulté dans la préparation des futurs travaux entourant le pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine. CargoM a aussi déposé un mémoire l’an dernier dans le cadre des audiences publiques sur l’évolution du grand parc industriel de l’est (SIPI), entre autres.

« C’est vrai qu’il y a un momentum très fort actuellement dans l’est de Montréal avec de grands projets d’infrastructures, de développement économique, de décontamination de zones industrielles et même la volonté politique de créer de nouveaux pôles d’innovation sur le territoire. On peut certainement contribuer à ce développement en partageant l’expertise et le savoir-faire de la grappe, mais du même souffle l’est de Montréal nous intéresse aussi parce qu’il offre encore beaucoup de possibilités pour améliorer et faire grandir notre industrie. Il y a des terrains qui seront bientôt disponibles et ils sont bien situés, donc il faut garder un œil particulier sur ce territoire », conclut Mathieu Charbonneau.


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