Le Technopôle Angus en mai 2023 (Courtoisie SDA)

TECHNOPÔLE ANGUS : UNE PASSION DU QUARTIER QUI NE CESSE DE CROÎTRE

Le Technopôle Angus doit assurément son succès à son équipe de passionnés, mais aussi à l’ensemble des commerçants, entrepreneurs et professionnels de tout horizon qui ont cru en ce projet d’envergure, chacun à leur façon. À l’unanimité, ils et elles témoignent de leur affection toute particulière pour ce quartier à nul autre pareil et racontent le dévouement derrière sa conception.

Lorsque l’on discute avec ceux et celles qui font partie de l’aventure Angus, que ce soit depuis le début ou bien plus récemment, une réflexion identique ressort :  ce projet, c’est celui de la collaboration, de l’implication volontaire et, surtout, de la détermination à l’amener plus loin. En somme, une joie partagée de le voir grandir et d’y avoir participé.

« L’idée, ce n’était pas de faire la chose la plus parfaite possible, mais de faire ce qu’on pouvait faire de mieux, quelque chose qui serait réplicable, explique Philippe Lamarre, conseiller stratégique au président de la Société de développement Angus (SDA) et ingénieur de métier. On peut faire un projet extraordinaire, mais ne pas être capable de le reproduire. Comme le Taj Mahal, il n’y en a qu’un, et ce n’est pas pour rien. Ça coûtait très cher et c’était compliqué. »

Philippe Lamarre, conseiller stratégique au président de la SDA et ingénieur (Courtoisie SDA)

M. Lamarre est l’un des premiers membres à rejoindre l’équipe d’Angus et son conseil d’administration (CA), aux côtés de son père (Bernard Lamarre, un des architectes du « Québec inc. ») et de son frère. Depuis les vingt dernières années, il s’est impliqué à différents niveaux dans le développement du quartier. Selon le conseiller stratégique, le CA d’Angus a toujours été animé par cette passion de réaliser un projet novateur, qui serait significatif pour la communauté. « La SDA, c’est comme une grande famille. Les membres du CA, ce sont des gens qui se sont impliqués, qui ont été volontaires. Il y a cette pensée de positionner l’œuvre pour qu’elle soit profitable dans l’ensemble de la société. Il y a beaucoup de gens qui bâtissent leur empire, leur propre fortune. Mais quand tu veilles à l’intérêt de l’autre, c’est une réelle valeur à l’équation. Et c’est ce que la SDA a fait. »

Michel Hébert, président du CA d’Angus et administrateur de sociétés (Courtoisie SDA)

Président du CA d’Angus et administrateur de sociétés, Michel Hébert partage l’opinion de son collègue de longue date. Celui qui a participé à la naissance du projet du Technopôle relate lui aussi cette solidarité perpétuelle et cette implication dévouée qui ont toujours animé le CA de la SDA. Des valeurs présentes depuis le départ qui sont encore d’actualité. « Le CA d’Angus, c’est probablement la clé du succès. Les gens n’avaient pas besoin de ce nom dans leur CV. Donc, s’ils acceptaient de siéger, c’est qu’ils croyaient au projet et qu’ils voulaient réellement contribuer. La capacité de recruter des gens au conseil est différente aujourd’hui, mais on recherche encore ces qualités, des personnes qui croient vraiment au projet. Il faut être prudent pour conserver cette flamme-là », croit-il.

Monique Larivière, vice-présidente ressources humaines et matérielles à la SDA (Courtoisie SDA)

Monique Larivière, vice-présidente ressources humaines et matérielles à la SDA, participe à trouver ces talents uniques, aussi passionnés que leurs prédécesseurs, qui formeront la relève d’Angus. Employée depuis 1996, elle se remémore avoir elle-même énormément appris depuis son arrivée dans l’équipe, il y a plus de deux décennies. « J’ai beaucoup grandi avec ce projet, et ça m’a donné encore plus d’expérience et de connaissances. J’apprécie tous les jours la chance que Christian Yaccarini m’a donnée, il y a 27 ans. Je suis très fière de ce qui a été accompli. »

Mme Larivière affirme ne pas s’inquiéter d’éventuels défis de recrutement, puisque la SDA possède une très bonne équipe et a expérimenté peu de roulement de personnel. « On a des jeunes qui sont vraiment impressionnants. Je ne pense pas qu’on ira chercher plusieurs personnes à l’extérieur, parce que la relève, elle est déjà ici. Mais quand je rencontre des gens en entrevue, je leur demande toujours s’ils connaissent Angus et ce qui les attire ici. Et c’est souvent notre mission de développement durable, parce que les talents veulent faire partie d’une équipe qui grandit et qui change les choses. »

Un lieu significatif pour les employés et les entrepreneurs

Marylène Couture, avocate et secrétaire aux affaires corporatives à la SDA (Courtoisie SDA)

À l’époque de son arrivée dans le quartier Angus, il y a près de 20 ans, Marylène Couture occupait un poste de rédactrice en chef au sein d’un journal local du secteur. Elle connaissait donc bien le projet, puisqu’elle l’avait couvert de nombreuses fois auparavant. « C’était une initiative qui me fascinait, et l’équipe de Christian Yaccarini avait toujours des choses à dire, des idées, des nouvelles à raconter quand j’appelais. J’avais du plaisir à couvrir ce sujet, parce que c’était toujours dynamique et en mouvement à Angus. »

Celle qui dit être rapidement « tombée en amour avec Angus » quittera finalement son poste au journal pour rejoindre l’équipe des communications de la SDA. À la même période, Marylène Couture décide de poursuivre des études en droit et passe finalement le Barreau quelques années plus tard. Aujourd’hui avocate et secrétaire aux affaires corporatives à la SDA, elle apprécie toujours autant le quartier et participe à « rendre Angus sécuritaire pour s’assurer qu’il va passer à la postérité », notamment par l’entremise de la rédaction et de la négociation de contrats pour les partenariats et le financement. « J’aime participer au développement, faire une différence dans la vie des gens du quartier. J’ai un énorme sentiment de fierté, je rentre dans le Locoshop tous les jours et je me pince ! »

Marc-André Jetté, chef-propriétaire du restaurant Hoogan et Beaufort (Image tirée de sa page Facebook)

Chef et restaurateur prolifique, Marc-André Jetté a lui aussi jeté son dévolu sur le dynamique quartier du Technopôle Angus il y a de ça 11 ans. À l’époque, il cherchait un espace où installer son nouveau restaurant, le Hoogan et Beaufort « J’ai pris la carte de Montréal et j’ai enlevé les endroits où je ne voulais pas aller (rires). Je cherchais l’endroit parfait. Je venais aussi de m’installer à Rosemont avec ma famille. Et pourquoi pas les Shops Angus? », lui propose-t-on. Marc-André Jetté ne connaissait pas du tout le coin et se rappelle que le quadrilatère n’existait même pas à l’époque. « C’était mort, mort, mort avant que je m’installe », se relate-t-il avec humour. Mais malgré l’aspect désertique de l’espace, le restaurateur, passionné de nature par l’histoire et l’architecture, s’intéresse particulièrement au récit derrière ce nouveau quartier en croissance.

Aussi visionnaires qu’épicuriens, les membres de l’équipe de la SDA sont enchantés par l’arrivée de ce restaurant qui fait la part belle aux produits locaux, au moment où l’offre alimentaire est pratiquement inexistante dans le quartier. Dès le départ, ils assistent Marc-André Jetté dans l’ouverture du Hoogan et Beaufort. « Ils m’ont mis en confiance dès les premières discussions. Ils m’ont expliqué comment ils pourraient me soutenir et m’aider. J’étais un jeune entrepreneur et c’était une grande aventure pour moi. Mais grâce à eux, le restaurant a démarré rapidement et ça a super bien été dès le commencement. Depuis, ça n’a jamais dérougi. »

Avec sa partenaire, Mila Rishkova, Marc-André Jetté ouvre en 2023 un deuxième restaurant dans les Shops Angus, un bar à vin nommé Annette. Et pour les locaux de cette nouvelle buvette dynamique, le restaurateur a signé un bail… de 15 ans! « Avant, les restaurateurs visaient plutôt le centre-ville ou le Vieux-Montréal pour ouvrir leurs restaurants dans des “hot spot”. Une partie de ma clientèle vient des communautés d’affaires et résidentielles d’ici, mais elle vient aussi d’ailleurs, les gens se déplacent pour venir manger dans l’est. Je suis peut-être vendu, mais j’y tiens, à mon Angus. J’en suis fier. »

Thomas Awad, directeur au développement Silicon et cofondateur d’Octasic (Courtoisie)

Tout comme la SDA, l’entreprise spécialisée en technologies des télécommunications Octasic, fondée en 1998, souffle cette année ses 25 bougies. La compagnie québécoise d’envergure internationale, qui compte aujourd’hui une centaine d’employés, a déménagé ses quartiers dans le Technopôle Angus en 2018. « C’était une bonne alternative pour nous. À l’époque, le 4101, rue Molson était un bâtiment en développement, on a été le premier locataire. Dès le départ, on a eu une bonne relation avec le Technopôle, l’équipe de la SDA était prête à nous accommoder avec les aménagements », explique Thomas Awad, directeur au développement Silicon et cofondateur d’Octasic.

Un an plus tard, les bureaux de l’entreprise occupent la moitié du deuxième étage du bâtiment à l’esthétique industrielle, en plus du troisième étage. La superficie totalise aujourd’hui environ 30 000 pieds carrés. Selon le directeur, l’équipe d’Octasic est très satisfaite de son vaste environnement de travail, mais aussi de voir évoluer le quartier qui l’entoure. « Maintenant, il y a plus d’action, des commerces, une vie de quartier qui n’existait pas avant. On a vu Angus grandir et on est vraiment bien servi aujourd’hui. »

Stéphanie Gareau, directrice générale de la Fondation Marie-Vincent (Courtoisie)

La Fondation Marie-Vincent, qui vient en aide aux enfants et aux adolescents victimes de violence et d’abus, expérimente une croissance exponentielle lorsqu’elle décide de s’installer dans les locaux du Technopôle Angus. « Il y avait un manque d’espace pour notre équipe d’employés qui avait grandi, et nous avions aussi besoin de salles de thérapie, de salles d’investigation policière et d’espaces pour les interventions médicales », explique Stéphanie Gareau, directrice générale de la Fondation Marie-Vincent.

En poste depuis 2020, cette dernière ajoute que les vastes bureaux situés au 4100, rue Molson, répartis sur deux étages, comprennent des espaces lumineux et chaleureux qui contribuent à mettre en confiance les visiteurs, en plus de favoriser le bien-être des employés. Une importante partie du travail réalisé par l’équipe de la fondation est d’apporter du soutien psychosocial et psychothérapeutique aux jeunes victimes. « Il y a des fenêtres dans chacune des salles, ce que nous n’avions pas avant, et nous avons aussi des espaces ouverts et des bureaux fermés. ​​Les gens aiment notre environnement accueillant et bienveillant, et ils ont aussi accès à des tables à pique-nique à l’extérieur,à et peuvent aller prendre des marches. Angus est un quartier vraiment attrayant », partage Mme Gareau.

Patrick Mainville, président d’Alto Design (Courtoisie)

L’entreprise Alto Design, spécialisée en développement de produits, en design industriel et en ingénierie mécanique, fait elle aussi « partie des meubles » du Technopôle Angus. La compagnie québécoise fondée il y a 37 ans y est installée depuis l’an 2000. « À l’époque, il y avait le bâtiment du 2600, rue William-Tremblay et il n’y avait pas grand-chose d’autre autour. Pas de parc, pas beaucoup de commodités ni de services. Mais on s’est toujours fait dire par nos clients, nos partenaires et nos employés, quand ils voyaient l’espace du bâtiment dans lequel on était, que c’était magnifique. C’est une incroyable revalorisation d’un ancien endroit qui a énormément d’histoire », explique le président d’Alto Design, Patrick Mainville.

Depuis l’arrivée de l’entreprise au tournant du siècle, l’espace a été agrandi, notamment pour accueillir un vaste atelier de maquettes et de prototypes, « le plus beau à Montréal avec sa fenestration et sa vue sur le parc! », croit le gestionnaire. Il ajoute que les employés de l’entreprise adorent leur lieu de travail et aussi le quartier, qui comprend aujourd’hui divers commerces, restaurants et espaces verts.

« C’est sûr qu’il fallait avoir la foi au début, admet M. Mainville. Mais l’entente financière qu’on nous a proposée était très intéressante. On a aussi été les témoins de l’évolution du projet Angus, on a vécu la fierté de son mouvement. À chaque nouveau commerce qui ouvre, on va l’encourager. On est là de façon viscérale, on est ancré, parce que c’est tellement un beau milieu de vie. La question est plutôt : pourquoi on partirait d’ici? »


Cette série spéciale est financée par la Société de développement Angus.