La ville de Montréal-Est lors de la saison hivernale (Courtoisie Ville de Montréal-Est)

SERVICES AUX CITOYENS : LES MONTRÉALESTOIS EN ONT-ILS POUR LEURS TAXES?

Par déterminisme économique, l’inflation a pour effet d’entraîner une augmentation des taxes. Malgré cette réalité bien terre à terre, Montréal-Est se distingue toutefois ces dernières années par son approche fiscale « raisonnable » envers ses citoyens propriétaires et son offre de services qui, semble-t-il, fait le bonheur de ses 4 400 citoyens.

Le montant des taxes municipales varie d’une ville à l’autre et dépend de plusieurs facteurs, tels que la taille de la ville, la gamme de services offerts et le niveau d’endettement de la ville. Si d’un arrondissement à l’autre à Montréal le taux de taxation fluctue, l’écart est encore plus notable lorsque l’on compare les administrations dans l’ensemble de l’agglomération.

Ainsi, pour 2024, la petite municipalité de Montréal-Est, la seule ville liée dans l’est de l’île de Montréal, a réussi à limiter l’augmentation des taxes résidentielles à seulement 1,2 %. Cette performance contraste fortement avec la moyenne de 4,9 % observée dans la métropole, qui représente d’ailleurs la plus importante augmentation depuis 2010.

La Ville de Montréal-Est possède un bassin industriel qui prédomine largement le bassin résidentiel : « 94,6 % de nos revenus viennent des secteurs industriel et commercial. Par rapport à l’ensemble de notre budget de 66 millions de dollars, la récolte de nos taxes citoyennes représente une petite partie », explique la mairesse Anne St-Laurent. L’augmentation des taxes résidentielles à Montréal-Est reste ainsi limitée car la Ville, finalement, en a les moyens. Le financement du budget municipal est plutôt assuré par le corporatif.

La mairesse Anne St-Laurent a débuté son mandat en novembre 2021 (Courtoisie Ville de Montréal-Est)

Des quotes-parts inéquitables?

Faisant partie des 14 villes liées de l’île de Montréal, Montréal-Est doit verser des quotes-parts à la métropole pour plusieurs services partagés tels que les services de police et d’incendie ainsi que la cour de justice, le transport en commun, etc. Ce système vise évidemment à répartir les charges et à garantir une gestion efficace des services et des infrastructures communes, et permet à des petites villes comme Montréal-Est de bénéficier de services essentiels à la hauteur de ses voisins d’agglomération.

En 2024, Montréal-Est doit donc verser 48,6 % de son budget (1,6 M$ de plus qu’en 2023) à l’agglomération et à la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). C’est une augmentation de 363 $ par citoyen, l’une des plus fortes parmi les 14 villes liées. Cette hausse de 7 % des quotes-parts est due en partie à l’augmentation des valeurs immobilières à Montréal-Est.

L’augmentation du budget de l’agglomération et la répartition des charges entre les villes liées sont contestées auprès des autorités publiques. Montréal-Est a ainsi peu de contrôle sur ces coûts. Mais plusieurs Montréalestois semblent au courant de la situation, comme EST MÉDIA Montréal a pu le constater lors d’un « vox pop » réalisé la semaine dernière au coeur de la petite municipalité : « On a une augmentation des taxes cette année, mais je sais que c’est causé par les quotes-parts dues à l’agglomération de Montréal », explique Mathieu, Montréalestois se rendant au Centre récréatif Édouard-Rivet. « On a une augmentation un peu plus élevée cette année, mais comparativement à ailleurs, je trouve que les taxes sont beaucoup moins fortes ici », confie quant à elle Annick, qui réside à Montréal-Est depuis 12 ans, avant de profiter avec ses enfants d’une session de hockey à la patinoire du centre sportif. 

La patinoire du Centre récréatif Édouard-Rivet de Montréal-Est (Courtoisie Ville de Montréal-Est)

La grande majorité des résidents de Montréal-Est que nous avons rencontrés lors de notre passage sur le terrain ont affirmé que les services de la municipalité sont à la hauteur de leurs attentes : « « On bénéficie de beaucoup d’activités et de spectacles, autant pour les adultes que les enfants. Et à aucuns frais! », illustre Linda, Montréalestoise depuis 40 ans. La taille de la ville, 13,96 km², facilite aussi un service assez rapide : « En hiver, le déneigement est effectué très, très vite », confie Julie, résidant depuis plus de 30 ans à Montréal-Est. 

Le bonheur se trouverait-il à Montréal-Est, finalement? Blague à part, une chose reste claire : ses résidents se disent pour la plupart très fiers de faire partie de ce petit village gaulois de l’est!


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