Rosemont adopte une tarification de vignettes basée sur le volume des véhicules
L’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie a annoncé ce matin par voie de communiqué de presse qu’il modernisera son processus de tarification des vignettes de stationnement dès le mois de juillet prochain.
Basée sur le type de véhicules et leur masse nette, la nouvelle tarification vise selon l’administration municipale à diminuer la pression sur l’espace public commun et à en assurer un partage plus équitable, tout en prévoyant des dispositions pour limiter les coûts pour les personnes à mobilité réduite et à faible revenu devant se déplacer en voiture. « Grâce à ce changement de tarification, nous espérons encourager celles et ceux qui n’ont d’autre choix que d’utiliser un véhicule dans leurs déplacements à opter pour des formats plus petits, ou mieux, pour l’autopartage. C’est un premier pas vers la prise en compte des coûts sociaux et environnementaux dans les tarifs. À terme, ce que l’on vise, c’est l’adoption de modes de transport actifs et la réduction de la dépendance à l’automobile, qu’elle soit électrique ou non »,
déclare le maire de l’arrondissement, François Limoges.
Pour Marc-André Viau, directeur des relations gouvernementales chez Équiterre, il s’agit là évidemment d’une excellente nouvelle et d’une avancée pour le développement durable à Montréal, mais aussi ailleurs au Québec. « En tant que gestionnaire de l’impact de la « camionnisation » du parc automobile, l’arrondissement prend les moyens à sa disposition pour que la tarification du stationnement corresponde davantage à l’espace occupé par les véhicules sur le domaine public. Cette modernisation du règlement est majeure et aura forcément un effet d’entraînement sur la réglementation pour le stationnement sur rue un peu partout au Québec parce que toutes les municipalités sont aux prises avec les mêmes problèmes. D’ailleurs, ce règlement survient après la récente décision d’arrondissement de Chicoutimi de réserver des espaces de stationnement aux petites voitures dans certaines rues du centre-ville où il n’était plus possible de circuler en raison de la taille actuelle des camions légers et des VUS », dit-il.
Détails de la nouvelle tarification basée sur le volume
Pour déterminer « le meilleur modèle de segmentation à mettre de l’avant dans sa nouvelle tarification », l’arrondissement dit avoir analysé l’ensemble des données d’immatriculation des véhicules de son territoire. Deux données présentes sur les certificats d’immatriculation se seraient imposées à la suite de ces analyses : la cylindrée, c’est-à-dire la taille du moteur, et la masse nette des véhicules.
L’administration inique avoir établi que la meilleure donnée pour témoigner de l’espace public qu’occupe un véhicule une fois stationné serait sa masse nette. Les nouveaux tarifs annuels pour l’obtention d’une vignette seront donc ajustés dès juillet en fonction de deux facteurs, soit le type de véhicule et sa masse nette.
Véhicules électriques, à pile à combustible hydrogène ou hybrides branchables dont la masse nette est de :
● 1 549 kg ou moins – 115 $
● 1 550 kg à 1 699 kg – 145 $
● 1 700 kg à 1 849 kg – 175 $
● 1 850 kg ou plus – 205 $
Véhicules à moteur à combustion interne et véhicules hybrides non branchables dont la masse nette est de :
● 1 249 kg ou moins – 115 $
● 1 250 kg à 1 424 kg – 145 $
● 1 425 kg à 1 599 kg – 175 $
● 1 600 kg ou plus – 205 $
Vignette annuelle supplémentaire pour une même adresse (limite de 1) : 385 $
Vignette annuelle pour une personne à faible revenu : 115 $
Vignette annuelle pour une personne à mobilité réduite : 115 $
Vignette annuelle pour une personne membre d’un service d’autopartage : 31 $
Renverser la tendance
Selon les données colligées par Statistique Canada et analysées par l’arrondissement, entre 2001 et 2021, la population de 15 ans et plus a crû de 11,3 % sur l’île de Montréal (172 000 individus), pour atteindre 1,69 M personnes. Au cours de cette même période, la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) a observé une augmentation de 154 000 véhicules de promenade sur l’île, une hausse de 21,7 %.
En 2021, on en dénombrait 794 000 dans la métropole. La proportion de la population de 15 ans et plus possédant un véhicule est passée, quant à elle, de 42 % en 2001 à 46,8 % en 2021, un bond surprenant de 11,4 % en 20 ans. Parallèlement, la dimension des voitures a aussi eu tendance à augmenter, et la proportion des véhicules circulant dans les quartiers montréalais de type camion léger a bondi de 189,7 %. En 2021, les camions légers constituaient 41,4 % du parc automobile de la ville, une proportion 2,3 fois plus élevée que 20 ans auparavant.
Les conclusions de l’étude de la Chaire en mobilité de Polytechnique Montréal « Les camions légers : impacts de la transformation du parc de véhicules légers au Québec » indiquent de leur côté que la perte d’espaces stationnement sur rue attribuable uniquement à l’augmentation progressive du volume des véhicules se situerait entre 10 % et 25 %. Appliqué au territoire de Rosemont–La Petite-Patrie, cela représenterait une perte potentielle de 4 000 à 10 000 emplacements.