La Chambre de commerce de l’Est de Montréal a souligné ce matin le 2^e anniversaire de la fameuse Déclaration pour revitaliser l’Est de Montréal, signée en grande pompe en décembre 2018 par la mairesse Valérie Plante et Chantal Rouleau, ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal. On se souviendra que l’an dernier, à pareille date, l’événement du 1^er anniversaire avait carrément été celui de l’année pour la CCEM réunissant tous les principaux acteurs économiques, sociaux et politiques du territoire lors d’un diner-conférence très couru, et aussi très médiatisé.

Malheureusement, pandémie oblige, l’événement présenté aujourd’hui en visioconférence ne pouvait être aussi spectaculaire, convivial et festif que l’an dernier. Bien entendu, Zoom a ses limites. Dommage, car si en décembre 2019 il fallait gratter quelque peu pour faire ressortir des réalisations concrètes, le bilan de la deuxième année est toutefois bien supérieur, surtout avec l’annonce spectaculaire, hier, du REM de l’est.

Le train est en marche… pour d’autres annonces

Des éléments très intéressants sont toutefois ressortis de la présentation de ce matin, vraiment. Après avoir fait le tour bien sûr du bilan des projets en marche dans l’est de Montréal : démarrage de la décontamination des sols industriels, SRB Pie-IX, prolongement de la ligne bleue du métro, planification de développement du SIPI et de l’Assomption-Sud−Longue-Pointe, et l’annonce du REM, d’autres dossiers extrêmement importants sont déjà visiblement dans l’agenda des différents paliers de gouvernement.

Chantal Rouleau a en effet beaucoup insisté sur les zones d’innovation que désire créer son gouvernement et qui apporteront leurs lots d’investissements majeurs sur des territoires géographiques bien définis. Elle a parlé de projets en ce sens déjà déposés par le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal et par CargoM (logistique de transport). Rappelons qu’hier, François Legault a évoqué le potentiel énorme de l’est de Montréal qui pourrait même devenir la « Silicon Valley du nord ». C’est aujourd’hui un secret de polichinelle que plusieurs acteurs économiques et institutionnels de l’est de Montréal misent énormément sur la manne à venir des zones d’innovation pour développer leurs projets. C’est l’enjeu de l’heure qui se dessine sans nul doute dans les prochains mois, et qui sera au cœur du plan de relance après-pandémie du gouvernement du Québec.

Autre déclaration intéressante de Mme Rouleau : le tracé du REM ouvre la porte maintenant à une nouvelle mouture de la rue Notre-Dame, du centre-ville à la Pointe-de-l’Île. On envisage donc que les travaux du REM se feront en parallèle avec une nouvelle configuration de cette rue mal-aimée, dans un premier temps au moins tout au long du trajet emprunté par le REM sur cette grande artère. Finalement, la ministre a indiqué qu’elle travaillait à débloquer un deuxième 100 M $ destiné à la décontamination des sols dans l’est de Montréal, ce qui viendrait compléter une de ses promesses électorales.

Du côté de Valérie Plante, le discours portait ce matin surtout sur l’impact social du développement de l’est, et moins économique. Si elle saluait les efforts soutenus (et de longue date) de l’ensemble de la communauté de l’est et la mise en branle des grands projets de développement sur le territoire, la mairesse a tenu à souligner clairement que le REM devait « apporter du beau dans les quartiers, et non dénaturer le territoire, ce qui s’avère un défi considérable d’intégration urbaine » et que « l’augmentation d’espaces verts et l’accès aux berges demeurent une des grandes priorités de Projet Montréal. » De plus, elle a insisté sur l’importance d’assurer une accessibilité au logement dans le développement immobilier qui s’annonce avec le REM, et que son plan 20-20-20, qui impose certaines règles aux promoteurs en termes de ratio de logements sociaux et familiaux, prend ici tout son sens.

L’événement soulignant le deuxième anniversaire de la Déclaration pour revitaliser l’Est de Montréal a donc été principalement une occasion pour Chantal Rouleau et Valérie Plante de faire le point sur la dernière année dans l’est de Montréal, laissant peu de place aux échanges entre participants, à part les interventions planifiées de Christian Yaccarini (SDA), Geneviève Morin, pdg de Fondaction, et Soraya Martinez Ferrada, députée libérale d’Hochelaga.