L’usine Sanimax à RDP-PAT (Source : Google Maps)

QUALITÉ DE L’AIR ET DE L’EAU : MONTRÉAL, LE MAPAQ ET SANIMAX S’ENTENDENT

Le gouvernement du Québec a dévoilé lundi le détail de l’entente qui permettrait la poursuite des activités de l’usine d’équarrissage de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles (RDP-PAT) de l’entreprise Sanimax.

Après des années de plaintes citoyennes concernant les mauvaises odeurs en provenance de l’usine, ainsi que de nombreuses poursuites judiciaires intentées par la Ville de Montréal, les trois parties concernées sont parvenues à un accord commun pour régler la situation.

Dans cette entente, le gouvernement du Québec propose dans un décret la création d’une zone d’intervention spéciale (ZIS) sur une partie du territoire de la Ville de Montréal où se situe l’usine Sanimax. La ZIS permettrait de modifier rapidement la réglementation d’urbanisme pour que l’entreprise d’équarrissage soit en mesure de réaliser les travaux qui assureront sa conformité aux règles environnementales en vigueur. Ces travaux contribueront à une cohabitation plus harmonieuse de l’usine avec les citoyens des quartiers environnants, et ce, dans un horizon de temps rapproché.

L’entreprise pourra ainsi construire quatre bâtiments complémentaires afin d’abriter des camions et remorques contenant des matières animales en attente de traitement. Ces garages feront en sorte que les carcasses ne se trouveront pas à l’air libre, ce qui a causé des mauvaises odeurs dans le passé. Ces bâtiments en forme de dôme devraient être construits d’ici 2025. Un autre espace d’entreposage de véhicules à l’extérieur sera permis, mais seulement pour les camions vides, sans sous-produits animaux.

Des représentants de la Ville de Montréal, de l’arrondissement de RDP-PAT, du MAPAQ et de Sanimax ont dévoilé le détail de l’entente lundi (Emmanuel Delacour/EMM)

En outre, un système d’épuration de l’air dans l’usine principale est aussi prévu d’ici décembre 2025. Ensuite, Sanimax pourra construire une usine de traitement des eaux afin de régulariser ses rejets d’azote. La fin des travaux pour ces installations est prévue en 2027. De plus, la circulation des camions se fera désormais par la 7e rue, plutôt que par le boulevard Maurice-Duplessis, ce qui devrait diminuer les nuisances pour les citoyens.

« On est très satisfaits de cette entente. Elle permettra d’effectuer les travaux qui favoriseront la cohabitation et permettront de se conformer à la réglementation environnementale », a indiqué Terry Finn, vice-président principal chez Sanimax.

Selon ce dernier, un système de plaques anti-déversement a aussi été installé sur toutes les remorques afin de minimiser les incidents lors desquels des carcasses tombent sur la chaussée durant le transport. Plusieurs plaintes citoyennes concernaient cette situation dans le passé. « Ça demeure des événements rares », a insisté le vice-président. Ce sont 500 camions qui transitent vers et hors de l’usine par semaine, soit 25 000 par année.

Selon le ministère l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), l’usine Sanimax dans RDP-PAT est un « maillon essentiel de la chaîne agroalimentaire, car elle est la seule installation capable de traiter les centaines de milliers de tonnes de résidus de porcs et de poulets produits au Québec. » Une entente qui assurait la pérennité de l’usine était donc nécessaire et vient régler les litiges judiciaires existants.

Les personnes intéressées par ce projet de décret peuvent transmettre leur mémoire ou leurs commentaires d’ici le 6 mai 2025 à 23 h 59 à l’adresse courriel suivante : zis2024@mapaq.gouv.qc.ca.