De gauche à droite: Anne St-Laurent, mairesse de Montréal-Est, Nicolas Dufour, maire de Repentigny, Stéphane Boyer, maire de Laval, Guillaume Tremblay, maire de Mascouche et Mathieu Traversy, maire de Terrebonne. (Photo : Vincent Girard/Groupe CNW/Ville de Laval).

PROJET STRUCTURANT DE L’EST : FRONT COMMUN ENTRE MONTRÉAL-EST ET LA COURONNE NORD

La mairesse de Montréal-Est s’est alliée aux maires de la couronne nord de Montréal pour demander que le Projet structurant de l’Est (PSE) – l’ancien REM de l’Est – soit conçu avec un tracé qui desservira leurs municipalités respectives.

Lors d’une sortie publique le 1er mai, Anne St-Laurent, mairesse de Montréal-Est, était aux côtés de ses homologues de Laval, Terrebonne, Mascouche et Repentigny pour faire front commun et persuader le gouvernement du Québec d’adopter leur vision du projet.

À l’occasion de la sortie médiatique qui se tenait à Laval, les cinq municipalités ont dit accueillir positivement le rapport intermédiaire déposé en janvier 2023 par l’Autorité régionale de transport métropolitain et le ministère des Transports sur le PSE. Selon les maires, le prolongement de l’antenne Marie-Victorin jusqu’à Mascouche, en passant par Laval et Terrebonne, et le prolongement de l’antenne de Pointe-aux-Trembles jusqu’à Repentigny, fait consensus.

« Ces deux antennes prolongées formeraient un réseau unifié se rabattant sur la ligne verte du métro (station L’Assomption) et sur la future ligne bleue du métro (station Lacordaire). Ce tracé offre aussi la possibilité, pour l’antenne Pointe-aux-Trembles, d’une nouvelle station dans le territoire de Montréal-Est, dont une grande partie présente un immense potentiel de redéveloppement », indique-t-on par communiqué.

Les besoins de Montréal-Nord

Pour Mme St-Laurent, il est essentiel que le PSE inclue une station dans sa ville, afin de répondre aux besoins futurs engendrés par les plans de réaménagement de son territoire. « Moi, avec toute la revitalisation que je fais actuellement dans la Ville de Montréal-Est, j’ai absolument besoin de cette station-là qui va devenir comme un botté d’envoi au football pour lancer le redéveloppement », souligne la mairesse.

Ce sont 23 millions de pieds carrés vacants, provenant majoritairement des anciennes industries pétrochimiques, qui seront appelés à être transformés, selon les plans de Montréal-Est, tels que présentés dans sa Vision 2050. Des dires de Mme St-Laurent, des investisseurs attendraient après la promesse d’une station du PSE à Montréal-Est pour poursuivre leurs démarches de développement.

Le tracé privilégié par les quatre maires et la mairesse. (Photo: Groupe CNW/Ville de Laval).

Depuis le dépôt de sa Vision 2050 en février dernier, la mairesse affirme avoir eu plusieurs discussions avec des ministres provinciaux et que « l’intérêt est grand pour le redéveloppement de Montréal-Est ». D’ailleurs, un projet de parc industriel carboneutre nommé 40NetZéro, près de l’autoroute 40, devrait se mettre en branle au cours des prochains mois. On projette, sur le terrain de 7 millions de pieds carrés, l’aménagement d’un complexe totalisant 3 millions de pieds carrés et des investissements frôlant un milliard de dollars.

Malgré tout, Mme St-Laurent ne voulait pas manquer l’opportunité de mentionner « haut et fort » l’importance du PSE dans ses ambitions. C’est pour cette raison qu’elle s’est associée aux maires de la couronne nord. « Je leur ai dit, si vous m’aidez avec notre projet, je vais vous aider pour qu’on ait les antennes dans vos villes », insiste l’élue.

La mairesse rappelle que si sa Vision 2050 aboutie, des milliers de travailleurs débarqueront quotidiennement à Montréal-Est d’ici une dizaine d’années. « De ceux-ci, le bassin de la population de Montréal est important, mais celui de la couronne nord le sera aussi. Donc, plus le REM sera structurant et plus il permettra les voyagements, plus les gaz à effet de serre seront réduits en limitant l’autosolo. Si je n’ai pas de passage dans la couronne nord, parce qu’aujourd’hui j’ai beaucoup de gens qui viennent de Repentigny et qui viennent à Montréal-Est, et bien ils vont continuer l’autosolo », justifie Mme St-Laurent.

Par ailleurs, celle-ci souhaite que des engagements fermes soient pris par le gouvernement du Québec quant au tracé du PSE bien avant le dépôt des documents finaux en 2026, tel qu’annoncé la semaine dernière par la ministre des Transports, Geneviève Guilbault. « Beaucoup de choses peuvent arriver d’ici là. On va avoir des élections municipales en 2025 et provinciales en 2026. On ne peut pas attendre après celles-ci pour déposer le projet », affirme-t-elle.