POINTE-AUX-TREMBLES : CHANTAL ROULEAU GARDE LE FORT
Dans le cadre de la prochaine élection provinciale, EST MÉDIA Montréal va à la rencontre des candidats des différentes circonscriptions de l’est afin de rencontrer les principaux aspirants à la victoire le 3 octobre prochain. De quoi sont-ils le plus fier concernant leur dernier mandat? Que comptent-ils réaliser s’ils sont élus ou réélus? Aujourd’hui, discussion avec Chantal Rouleau, députée sortante de la Coalition Avenir Québec (CAQ), et Jocelyn Desjardins, candidat pour le Parti Québécois (PQ) dans la circonscription de Pointe-aux-Trembles.
Située à l’extrême est de l’île de Montréal, la circonscription de Pointe-aux-Trembles (PAT) était un château fort péquiste depuis sa création en 1988. S’y sont succédés Michel Bourdon, Nicole Léger, André Boisclair et à nouveau Nicole Léger. Puis, après une bataille relativement serrée en 2018, c’est la CAQ qui a emporté le comté avec une différence de 6,8 points. Il faut dire que le parti de François Legault est en nette montée depuis 2014 dans le secteur, étant passé de 24,1% du vote à près de 50% des intentions en date d’aujourd’hui selon le site qc125. Le parti de Paul St-Pierre-Plamondon, lui, est plutôt en dégringolade. Appuyé par 43,2% du vote en 2014, il en est à 21% seulement des intentions en cette fin de course, quoiqu’il s’agit d’une remontée comparativement aux prévisions en début de campagne. Plus loin derrière, Québec solidaire et le Parti conservateur du Québec se disputent la troisième place, toujours selon le site de référence qc125, alors que le Parti libéral du Québec franchirait la ligne d’arrivée avec un maigre 6%. Mais tout ça reste à voir.
Une députée sortante ministre et un candidat qui ne s’en laisse pas imposer
Presque seule sur son île en tant que députée de la CAQ depuis les dernières élections (en compagnie de Richard Campeau dans le comté voisin de Camille-Laurin), Chantal Rouleau fait à nouveau partie de la course cette année. L’ancienne mairesse d’arrondissement, d’abord sous les couleurs de Vision Montréal puis sous celles de l’Équipe Coderre, souhaite poursuivre tout le travail amorcé durant son premier mandat. « Il reste encore tant à faire et il y a des choses essentielles sur lesquelles j’ai travaillé que je veux réaliser. J’ai une équipe en or et je veux mettre toute l’énergie nécessaire à ce que le territoire de l’est de Montréal, tellement négligé par d’anciens gouvernements, puisse devenir un véritable modèle pour l’ensemble du Québec. » S’oppose férocement à elle Jocelyn Desjardins, indépendantiste convaincu, ex-journaliste à Radio-Canada et aujourd’hui responsable des communications et du recrutement pour le syndicat des Métallos. « Je suis un Montréalais et je connais bien les enjeux. Je me suis toujours fortement intéressé à la politique, et les acteurs, je les connais pas mal tous. Je pense que ce qu’on a besoin à la prochaine élection, c’est un gouvernement convaincu qu’il faut apporter des mesures structurantes pour l’économie, la culture, la langue française, et qui va au bout de ses idées pour le bienfait de la nation et du peuple québécois. »
Chantal Rouleau a porté des chapeaux importants au cours de son tout premier mandat de députée, soit ceux de ministre responsable de la région de Montréal et de ministre déléguée aux Transports. Elle était donc aux premières loges pour défendre des idées comme le prolongement de la ligne bleue, le REM de l’est ou encore le projet pilote des navettes fluviales, entre autres. « J’ai travaillé très fort pour remettre le prolongement de la ligne bleue sur les rails, parce que ce projet s’en allait dans le mur. On a la portée de 5 stations, 6,4 milliards, un projet optimisé en fonction des usagers. On continue à travailler pour la réalisation du REM de l’est, essentiel pour la mobilité sur le territoire et la connexion au reste de la région métropolitaine. Et je ne voudrais pas passer sous silence les navettes fluviales, extrêmement appréciées par les citoyens et devenues un mode de transport collectif. » Pour Jocelyn Desjardins, la députée caquiste sortante n’en a pas fait assez. Il déplore certains ratés en santé et en défense de la langue, notamment. « On a vu les rapports récents qui viennent de sortir, ils disent à quel point, en termes d’accessibilité et de qualité des soins, on traine de la patte dans l’est de Montréal par rapport à d’autres CIUSSS. Et sans viser personne particulièrement, le système a un travail à faire. Il y en a tellement à faire que parfois, je me surprends à penser qu’il y a de l’âgisme systémique de la part du gouvernement actuel! Sur la langue française, on est en déclin partout sur l’île de Montréal et on a une responsabilité ici, dans PAT, on a toujours été des résistants. Quand on va dans les commerces, on ne se faire pas dire « bonjour-hi ». On a la responsabilité de faire élire à nouveau un député du seul parti à Québec qui veut protéger et défendre la langue française et sa culture. Le gouvernement actuel, il n’a rien fait sur cette question, parce que quand on adopte des mesures sur la langue, mais rien d’autre autour en matière de travail, d’enseignement, de culture, on ne fait que des mesures de surface, des demi-mesures. »
Des projets de part et d’autre
Pour Chantal Rouleau, il importe d’abord de mener à terme le projet de la revitalisation de l’est de Montréal, scellé par une déclaration signée conjointement avec la Ville et qui concerne à la fois l’environnement, la mobilité, le développement économique, etc. « J’ai toujours eu les appuis nécessaires pour réaliser les projets qui sont à faire, que je veux réaliser : la population m’appuie, les administrations avec lesquelles je travaille aussi et, évidemment, le premier ministre, il m’a toujours appuyé sans réserve pour faire avancer des choses. Au niveau des jeunes, je veux m’assurer qu’ils aient leur place, qu’il n’y ait pas de décrochage scolaire. Il y a plein de mesures qu’on veut mettre en place pour nos jeunes, comme investir dans nos écoles et dans la persévérance scolaire. » En santé, la députée sortante est fière d’avoir travaillé à la conservation du statut « réseau » du GMF-R de Pointe-aux-Trembles. De la même façon, elle se réjouit de la rénovation complète et prochaine de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont. « C’est un hôpital de classe mondiale, avec des chercheurs reconnus à travers le monde. On va améliorer les services, augmenter le nombre de lits. Aucune mesure ne sera négligée pour s’assurer de donner les meilleurs services à la population de l’est de Montréal », soutient-elle.
Du côté de Jocelyn Desjardins, ce sont la santé, les familles et les aînés qu’on met de l’avant. « On n’a qu’un seul centre de services de soins de santé vraiment ici, à PAT. Il ne fournit plus, les gens doivent se rabattre sur l’hôpital Maisonneuve-Rosemont ou encore aller à Repentigny ou au CHUM. Il faut réussir à développer davantage au plan institutionnel. Ça tombe bien, dans la circonscription, on a des terrains vacants disponibles… en autant qu’ils soient décontaminés! C’était une promesse du précédent gouvernement. Une enveloppe a été donnée, mais une infime portion a été finalement dépensée. Et évidemment, ça freine tous les projets. Pour les familles, on est dans une situation où il y a 500 naissances par année dans PAT, environ. Même avec les conversions [des places en garderies non subventionnées en subventionnées], qu’il faut saluer, mais que Nicole Léger avait entamé dans son mandat, ça ne suffit pas à combler les besoins. Et pour les ainés, le PQ a un programme très ambitieux : Vivre et vieillir dans la dignité. On veut plusieurs choses : éliminer les abus, avoir un protecteur des ainés et s’assurer qu’ils puissent rester le plus longtemps possible à domicile. »
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