PETITS BONHEURS : 20 ANS DE CULTURE POUR LES TOUT-PETITS ET LEURS FAMILLES
Rendez-vous culturel des tout-petits de 0 à 6 ans, le Festival Petits bonheurs fête sa 20ᵉ édition cette année. Du 2 au 12 mai, les enfants et leurs familles auront, encore une fois, l’opportunité de découvrir une trentaine d’activités artistiques conçues spécialement pour eux.
Fondé dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve (MHM) en 2005, Petits bonheurs est un acteur incontournable de la diffusion culturelle pour jeune public. Ses activités attirent en moyenne plus de 7 000 personnes chaque année.
Cet organisme indépendant et son festival sont nés à la suite d’un voyage à l’étranger des agents de la Maison de la culture Maisonneuve : « Ils ont découvert l’art pour la petite enfance au Festival Méli’môme, en France. Ils ont décidé d’en faire profiter le Québec sachant que ce domaine n’était pas encore développé à l’époque », explique Esther Duquette, nouvelle directrice artistique et générale du Festival Petits bonheurs.
Dès ses débuts, l’événement connaît un grand succès. La troisième édition attire même 12 000 festivaliers. Au fil des années, d’autres festivals Petits bonheurs voient le jour au Québec et en Ontario. Aujourd’hui, le réseau compte 15 festivals partenaires.
Cette 20ᵉ édition se déroulera dans les arrondissements de MHM, Ville-Marie et Outremont. Durant 11 jours, une multitude d’animations rythmeront les festivités : 15 spectacles, 2 bancs d’essai, 2 expositions gratuites, des activités en plein air gratuites et une dizaine d’ateliers de sensibilisation aux arts.
Des valeurs communautaires
Le festival se positionne donc comme un acteur incontournable des festivités dédiées à la petite enfance, c’est-à-dire de 0 à 6 ans. Pour beaucoup d’enfants, le festival constitue l’occasion d’assister à leur tout premier spectacle : « Les petits font souvent leur première sortie au théâtre ou à un spectacle de danse avec nous », souligne Esther Duquette.
Soucieuse du bien-être des enfants et de leurs familles, l’équipe du festival est consciente de l’appréhension que peuvent ressentir certains parents : « Certains d’entre eux peuvent être un peu nerveux, ils ont peur que leur enfant parle ou crie pendant le spectacle… On est là pour les rassurer », confie la directrice artistique et générale du festival.
Les enfants représentent un public honnête : « Si le spectacle ne capte pas leur attention, on le sait tout de suite. On le voit sur leur visage, avec leurs yeux grands ouverts dans lesquels on peut lire l’émerveillement total et une capacité à se projeter dans un imaginaire presque sans frontières », explique Esther Duquette.
L’accessibilité est également au cœur des valeurs du festival : « Ça fait vraiment partie de notre raison d’être », insiste la directrice artistique et générale de Petits bonheurs. Cette année, le tarif moyen pour le grand public est de 10 $ pour un atelier et de 15 $ pour un spectacle. Pour le préscolaire, c’est 9 $ pour le spectacle et 12 $ pour l’activité. Grâce à ses partenaires, Une école montréalaise pour tous et Naître et grandir, 2 000 billets gratuits seront également distribués. « Bien que le conseil d’administration soit obligé d’augmenter les tarifs, il le fait de façon très progressive pour permettre à la clientèle défavorisée du quartier dans lequel on se situe de continuer à avoir accès à nos activités », confie Esther Duquette.
Comme beaucoup d’organismes culturels, Petits bonheurs reste un festival qui fait face à de nombreux défis à l’heure actuelle : « On traverse cette décennie avec un certain degré d’incertitude qui affecte le monde culturel présentement, avec du financement public gelé ou à la baisse et des hausses de coûts majeurs au niveau de la production entre autres », rappelle-t-elle.
Un oeil sur la programmation
Pour souligner son 20e anniversaire, le festival met en lumière plusieurs compagnies et artistes québécois ayant marqué son parcours. La compagnie de théâtre Le Carrousel présentera la pièce Une petite fête – Cabaret de la dissidence, une célébration de l’insolite. Que se passerait-il si un repas commençait par le dessert? Ou si une lecture débutait par la dernière page du roman? Ce spectacle amène à questionner les obligations et bousculer l’ordre établi.
Grâce au théâtre d’objets en papier, la comédienne et plasticienne Sylvie Gosselin mettra en scène l’importance des relations intergénérationnelles à travers le lien intime qui unit deux amies d’âges différents dans Renard Doux.
Soudain les îles est un solo sans paroles déployant un univers sonore, visuel et marionnettique. Inspirée librement des matières et créatures qui jonchent le littoral, la pièce évoque les territoires intérieurs, ces espaces imaginaires et émotifs qui forment la créativité de chaque être humain dès la petite enfance. Ce spectacle est présenté par la compagnie Les Incomplètes, qui explore les croisements entre arts vivants et visuels.
Trois spectacles internationaux rythmeront également la programmation de cette nouvelle édition grâce à trois productions, l’une venant tout droit d’Italie et deux autres de France. Certains artistes, originaires de Colombie-Britannique, traverseront aussi des milliers de kilomètres pour participer au Festival Petits bonheurs.
Le dimanche 12 mai, pour clore cette 20ᵉ édition, Petits bonheurs accueillera un concert du groupe Alaclair Ensemble, à la Maison de la culture Maisonneuve. « La plupart des artistes de ce collectif québécois sont pères. Ils ont créé une version familiale de leur spectacle pour l’occasion », annonce Esther Duquette. La troupe promet de faire danser, chanter et même compter les familles grâce à son hip-hop festif et coloré.