Les représentants des organismes partenaires du Chantier pour le PASUQ étaient rassemblés mercredi au Carrefour familial Hochelaga (Emmanuel Delacour/EMM)

DES ORGANISMES PLAIDENT POUR L’ALIMENTATION GRATUITE POUR TOUS LES ÉCOLIERS

Plusieurs organismes en sécurité alimentaire du Québec étaient réunis mercredi au Carrefour familial Hochelaga pour lancer une campagne de mobilisation en faveur de la création d’un programme d’alimentation scolaire universel pour tous les écoliers de la province.

Le Chantier pour un programme d’alimentation scolaire universel au Québec (PASUQ) rassemble huit organismes, dont le Club des petits déjeuners, le Dépôt Équiterre et la Tablée des chefs, et réclame que le gouvernement mette en place des services de repas gratuits dans toutes les écoles primaires et secondaires.

« Il s’agit d’une question de santé publique et d’alimentation scolaire saine, équilibrée et durable », a souligné Maëlle Brouillette, coordonnatrice du Chantier PASUQ. De plus, cette dernière a affirmé qu’un tel programme permettrait aux écoliers vivant dans les milieux défavorisés de ne pas vivre la « stigmatisation » d’être forcés de souscrire à un programme particulier d’aide alimentaire en milieu scolaire. « On souhaite offrir une accessibilité au programme à toutes les familles du Québec », a-t-elle insisté.

En effet, le Canada est le seul pays membre du G7 qui n’a toujours pas mis en place un programme universel dans ses écoles, ont expliqué les partenaires du Chantier du PASUQ. Une étude récemment publiée par l’IRIS révélait qu’il en coûterait 1,7 G$ par année à Québec pour mettre en place des services alimentaires universels dans ses écoles. Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, avait rejeté cette proposition à la suite du dépôt de l’étude. Thibaud Liné, directeur général à la Cantine pour tous, un organisme qui donne accès à de la l’alimentation saine dans une centaine d’écoles au Québec, a rappelé lors de la conférence mercredi que « 12 % des enfants du primaire au Canada bénéficient d’un programme d’alimentation scolaire, contre 61 % dans la moyenne des pays à revenu élevé ». Il se référait au rapport de l’IRIS.

« Vous ne savez pas comment les programmes existants sont portés à bout de bras par les organismes locaux et des gens qui font cela de façon bénévole dans certains cas. Ils doivent aller chercher les denrées à Moisson Montréal eux-mêmes. Donc, ce qu’on veut avec ce programme universel, c’est donner un « break » à ces gens-là qui « patchent » l’écosystème de la sécurité alimentaire », a ajouté Jean-François Archambault, fondateur de la Tablée des chefs.

Selon les membres du Chantier du PASUQ, un enfant sur six vit dans une famille en situation d’insécurité alimentaire au Québec.

« Plusieurs familles n’ont pas accès en ce moment aux repas offerts dans le cadre de programmes existants dans certaines écoles, parce qu’elles n’ont pas l’argent pour payer la surveillance au dîner du service de garde. Ils doivent donc retourner à la maison, ou manger dans une classe à part, et donc vivre de la stigmatisation tout en ayant un service d’encadrement d’une qualité inégale », a renchéri Lucie Laurin, chargée de projet à l’Association québécoise de la garde scolaire.

Au cours des prochains mois, diverses actions seront déployées afin d’informer le grand public sur les raisons qui motivent la création d’un tel programme. Par ailleurs, un grand forum sur l’alimentation scolaire réunissant des experts, des acteurs de la société civile et des décideurs politiques se tiendra également le 22 novembre, à Québec. D’ici là, un rapport sera présenté par le Chantier PASUQ dressant l’état des lieux de l’alimentation scolaire au Québec.

La population qui souhaite signifier son appui à la campagne peut le faire en se rendant au bienmangeralecole.ca.