Les Habitations Cuvillier, dans MHM, un HLM inoccupé de 6 unités en attente de rénovations. (Photo: Emmanuel Delacour/EMM).

OMHM : PLUSIEURS HLM REMIS À NEUF DANS L’EST D’ICI 2024

L’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM) remettra à niveau une importante partie de son parc immobilier dans l’est de la ville d’ici les prochaines années. C’est ce qu’a appris EST MÉDIA Montréal qui a pu consulter des données internes de l’organisme. Selon celles-ci, 74 logements inoccupés sont en attente d’être rénovés, tandis que 763 logements dans des édifices habités pourraient aussi faire l’objet de travaux de restauration.

Au total, 5 complexes d’habitations à loyer modique (HLM) de l’OMHM dans l’est sont présentement barricadés pour diverses raisons, souvent en raison de l’intégrité structurelle du bâtiment ou parce qu’il y a présence de moisissure dans l’immeuble.

Les habitations Boyce-Viau, La Pépinière et Morgan-Lafontaine font déjà ou feront l’objet d’importants chantiers d’ici 2024. Dans certains cas, il faudra s’attaquer à la remise en état complète de l’enveloppe, des logements et des composantes électromécaniques des bâtiments, tandis que dans d’autres, une décontamination fongique en profondeur sera nécessaire. Deux autres habitations, Marie-Victorin et Cuvillier, nécessitent elles aussi des interventions, mais on en est encore à l’étape de planification et aucun échéancier pour la réalisation de travaux n’est encore disponible, nous informe l’OMHM.

Certains de ces édifices attendent depuis longtemps d’être remis à neuf. C’est le cas des Habitations Cuvillier, situées au 3445-3451, rue La Fontaine, dans l’arrondissement de MHM. Ce bâtiment composé de 6 logements est sans occupants depuis une dizaine d’années, et un permis de démolition a été déposé auprès de l’arrondissement en 2018 par la Société d’habitation du Québec (SHQ). Toutefois, à ce jour, les travaux n’ont jamais débuté. Contrairement aux autres édifices inoccupés qui se retrouvent dans la liste de l’organisme et dont les dates de fondation tournent autour des années 1970, les Habitations Cuvillier ont été érigées dans les années 1910.

« La requalification de l’immeuble situé au 3445, rue La Fontaine est effectivement retardée, car le coût de sa régénération a été jugé trop élevé en 2019. Depuis, l’OMHM n’a pas soumis de nouvelle demande de financement à la SHQ. Les discussions quant à l’avenir de cet immeuble se poursuivent avec l’OMHM », explique Sylvain Fournier, responsable des communications à la SHQ.

Plusieurs chantiers dans les deux prochaines années

Par ailleurs, l’organisme nous a aussi permis de consulter certaines données au sujet de bâtiments occupés nécessitant des remises à niveau. Cependant, puisque les enveloppes de financement des travaux n’ont pas toutes été confirmées et que les campagnes de communication avec les résidents n’ont pas été lancées, l’OMHM a demandé à notre journaliste de ne pas révéler le nom et les adresses des habitations dont il est question. « Nous devons aviser les gens une fois que les appels d’offres sont lancés, parce que les travaux peuvent partir assez rapidement après cela. Souvent, il nous faut leur collaboration (des résidents) », explique Mathieu Vachon, responsable des communications à l’OMHM.

Ainsi, des 16 HLM listés à l’est de l’avenue Papineau, 7 font l’objet de travaux de remise à niveau prévus en 2023, 8 en 2024 et un dernier en 2025. Plusieurs de ces chantiers sont « conditionnels à l’obtention du financement », peut-on lire dans les données de l’OMHM. Le type de travaux est très varié, allant de la reconstruction de maçonnerie au changement de fenêtres et de portes. Toitures et balcons sont aussi souvent visés par ces travaux, et même la réfection d’une rampe d’accès aux personnes à mobilité réduite est au menu dans un cas.

Les investissements de l’OMHM en travaux majeurs réguliers pour l’ensemble du parc HLM ont beaucoup varié au cours des dernières années. En 2017, ceux-ci étaient de 101,7 M$, pour passer l’année suivante à 86,5 M$. En 2019, ce budget s’élevait à 77,7 M$, puis 62,4 M$ en 2020 et 76,8 M$ en 2021.

En outre, en mai 2021, le gouvernement du Québec et le gouvernement du Canada accordaient un montant additionnel de 100 M$ à l’OMHM pour rénover 517 logements HLM dans la métropole, dont plusieurs sont barricadés. De plus, la Société d’habitation du Québec et la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) ont alloué à l’OMHM une subvention de 75 M$ en 2021 pour financer des travaux de rénovation sur d’autres HLM situés sur son territoire.

Saint-Michel Nord : un modèle à suivre ?

Lancé en 2017 et complété en 2020, le projet des Habitations Saint-Michel Nord pourrait devenir une référence pour l’OMHM dans de futurs chantiers de remise à niveau de ses édifices.

Situées sur la 25e avenue entre les rues Jean-Rivard et boulevard Robert, ces HLM construites en 1972 rassemblent 185 logements qui ont été refaits de fond en comble. « Saint-Michel Nord a été un projet de régénération. C’était autrefois un endroit enclavé, qui pouvait entraîner de l’insécurité pour certains résidents, affirme M. Vachon. On avait des travaux prévus dans ces habitations, alors on s’est dit tant qu’à faire ces travaux, on va revoir le plan d’ensemble au complet. »

 

Les Habitations Saint-Michel Nord. Photo: Courtoisie OMHM

En collaboration avec la Ville de Montréal, et avec en poche un budget spécial de régénération de 54,3 M$, l’OMHM a déconstruit et déplacé certains logements pour désenclaver le site. La reconfiguration en hauteur ainsi que l’ajout d’une rue transversale ont permis d’aérer les lieux et d’améliorer le sentiment de sécurité, indique le porte-parole. Les résidents qui le souhaitaient ont été relogés durant le chantier et ont pu réintégrer une unité, une fois celle-ci terminée.

« On a créé un modèle qui est intéressant. Est-ce que c’est quelque chose qu’on refera pareil partout, peut-être pas, parce que ça été un projet très particulier. Mais il y a tout de même des apprentissages qu’on pourra réutiliser dans de prochains projets, surtout au niveau du déménagement des locataires. C’est toujours un enjeu délicat et parfois on n’a pas le choix de demander aux gens de quitter leur logement durant les travaux. »