De gauche à droite: Jean-Marc Poirier, conseiller d’arrondissement du district de Marie-Clarac; Abdelhaq Sari, conseiller de la Ville du district de Marie-Clarac; Christine Black, mairesse de Montréal-Nord; Chantal Rossi, conseillère de la Ville du district d’Ovide-Clermont; et Philippe Thermidor, conseiller d’arrondissement du district d’Ovide-Clermont, tous rassemblés lors d’un point de presse tenu mardi matin au Centre de loisirs de Montréal-Nord (Courtoisie Ensemble Montréal)

MONTRÉAL-NORD ATTEND TOUJOURS SON CENTRE SPORTIF

La mairesse de Montréal-Nord, Christine Black, s’indigne du manque de progrès accompli dans le dossier de la construction du nouveau centre sportif dans son arrondissement. L’élue dénonce le fait que l’administration Plante n’a toujours pas mis sur la table des sommes concrètes pour réaliser le projet.

Il s’agissait pourtant d’une promesse de Projet Montréal lors de sa dernière campagne électorale, note Mme Black. « Il y a deux ans, la mairesse Valérie Plante, avec toute son équipe, avait promis un centre sportif pour Montréal-Nord dans l’actuel mandat. Et là, on arrive à la moitié du mandat de Projet Montréal et tout ce qu’on a de confirmé pour l’instant, c’est la partie « centre aquatique ». Et pour le reste du projet de centre sportif, il n’y a rien qui a été confirmé », se désole la mairesse de Montréal-Nord.

À la veille de l’adoption de son budget 2024 en novembre prochain, la Ville de Montréal devrait revoir son financement pour le centre sportif, ajoute Mme Black.

Cette dernière corrobore que 80 M$ ont été retranchés par la ville-centre pour la construction d’un centre aquatique à Montréal-Nord dans son plus récent Programme décennal d’immobilisations (PDI). Toutefois, comme pour plusieurs autres chantiers prévus à long terme, l’inflation a fait gonfler les coûts envisagés pour ce projet, qui s’élèveraient désormais plutôt à 155 M$, selon la mairesse de Montréal-Nord.

Mme Black rappelle que les 95 000 résidents de son arrondissement n’ont aucun gymnase ni piscine à leur disposition dans leur territoire. Or, l’idée de créer un centre sportif complet plane à Montréal-Nord depuis 2009, dit-elle aussi. Des plans techniques ont déjà été élaborés et un site est disponible pour le projet. Il s’agit du lot de l’ancien aréna Garon, désormais fermé et situé entre les avenues Hébert et Garon, à proximité de la mairie de l’arrondissement. « Les études ont été faites, on n’a pas besoin d’aller trouver un terrain. Donc, dès qu’on a le financement, on peut aller de l’avant avec les plans et devis et les appels d’offres. Tout est là, sur la table, il nous manque juste le financement », insiste l’élue.

De son côté, le cabinet de la mairesse de Montréal se dit sensible à l’enjeu d’installations sportives dans cet arrondissement du nord-est de la métropole. « Notre administration connaît les besoins criants de la population de Montréal-Nord en termes d’infrastructures sportives et on souhaite vraiment que ce projet soit mis sur pied le plus rapidement possible », indique les relations média du cabinet, dans un message transmis à EST MÉDIA Montréal.

L’ancien aréna Garon, désormais fermé au public (Courtoisie arrondissement de Montréal-Nord)

« On a d’ailleurs réservé 80M$ au PDI pour ce projet. Nous venons d’entamer la construction du centre aquatique sportif de Pierrefonds-Roxboro le mois dernier et celui de Montréal-Nord est le prochain en liste. On travaille en ce moment avec l’arrondissement sur les études d’avant-projet pour qu’on soit capable de bien planifier les prochaines étapes de l’échéancier, poursuit-on. On compte sur leur collaboration pour les réaliser rapidement et permettre un projet qui dessert la population tout en respectant la capacité de payer de cette dernière. »

Entre-temps, l’administration de Montréal-Nord continuera de faire pression sur la Ville de Montréal. En effet, celle-ci invite ses citoyens à se rassembler à l’intersection des boulevards Henri-Bourrassa et Pie-IX le samedi 14 octobre pour manifester leur désir de se voir concrétiser le projet du centre sportif. De plus, un site Internet a été mis sur pied par l’arrondissement et ses partenaires du milieu des sports et loisirs communautaires pour appuyer le projet. Une pétition en ce sens disponible sur le site web avait récolté 919 signatures au moment d’écrire ces lignes.

Pour une réelle équité

La sortie de la mairesse Black arrive à peine quelques jours après que l’administration Plante ait choisi son arrondissement pour mettre en valeur une nouvelle méthode pour réduire les iniquités entre les différents quartiers de Montréal. L’approche des Quartiers inclusifs et résilients (QIR) vise à identifier les besoins des secteurs les plus vulnérables de la métropole par les acteurs présents sur le terrain.

Cette initiative sera appliquée en premier lieu dans les quartiers Saint-Pierre et Sainte-Marie, respectivement situés dans les arrondissements de Lachine et de Ville-Marie, et dans le nord-est de l’arrondissement de Montréal-Nord. Ces quartiers ont été choisis « en priorisant les milieux de vie qui cumulent plusieurs vulnérabilités, notamment la présence d’îlots de chaleur ainsi que l’accès limité aux espaces verts, aux parcs et aux infrastructures de sports et loisirs », peut-on lire dans un communiqué émis par la Ville. On propose aussi la création d’un Indice d’équité des milieux de vie qui permettrait « de dégager une compréhension partagée des vulnérabilités multidimensionnelles présentes sur le territoire ».

La mairesse de Montréal-Nord trouve ironique que l’annonce de cette approche ait été faite sur son territoire la semaine dernière tandis que le dossier du centre sportif tarde à se réaliser. « Je trouve ça curieux qu’on parle de vouloir régler les iniquités alors que nous sommes plus de 90 000 à attendre des installations sportives. On est le seul arrondissement de Montréal à ne pas en posséder et tout le monde est d’accord dans l’arrondissement pour dire qu’on en a besoin », souligne Mme Black. Elle ajoute qu’outre la mise en place de l’Indice d’équité, l’approche des QIR n’est qu’une reformulation de l’ancien programme de Revitalisation urbaine intégrée, qui a pris fin en 2020.