Le maire de MHM, Pierre Lessard-Blais (Emmanuel Delacour/EMM)

MHM: BILAN DE MI-MANDAT AVEC PIERRE LESSARD-BLAIS

Deux ans après sa réélection, le maire de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve (MHM) dresse le bilan de la première moitié de ce second mandat. En somme, Pierre Lessard-Blais se dit satisfait des réalisations de son équipe dans l’arrondissement.

« Je suis très fier de ce que nous avons accompli par rapport à nos promesses électorales. On a déjà réalisé 70 % de celles-ci », note l’élu. Celui-ci aborde en premier lieu les efforts en lien avec la transition écologique, notamment l’adoption de son Plan climat 2022-2030 qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre, à augmenter la résilience face aux changements climatiques et à mobiliser la population.

« On a réussi à atteindre une vitesse de croisière avec la plantation de 2 500 arbres par année. On a aussi doublé la distribution gratuite de végétaux qui a lieu au mois de mai, par exemple », souligne le maire. En ce qui concerne la gestion des matières résiduelles, MHM sera le premier arrondissement montréalais à réduire la collecte des ordures ménagères à une fois aux deux semaines en 2024 afin d’encourager les citoyens à mieux composter.

Immobilier, public et privé

La transition écologique concerne aussi la gestion du parc immobilier municipal, qui est composé d’une centaine de bâtiments dans l’arrondissement. « On applique nos lunettes de transition écologique sur la gestion de bâtiments, mais ça veut dire quoi? Ça veut dire rénover ce qu’on a et puis ne pas construire inutilement. Au lieu de mettre de l’argent pour de nouveaux gymnases dans les 20, 30 ou 40 millions de dollars, prenons soin de ce qu’on a déjà, parce que juste rénover ce qu’on a, ça coûte cher », mentionne M. Lessard-Blais.

Parc Saint-Aloysius (Mélanie Dusseault/Arrondissement de MHM)

C’est dans cette optique de gestion responsable de son parc immobilier que des projets tels que la rénovation du chalet du parc Saint-Aloysius et de sa pataugeoire, qui a été « complètement renippée », ont été réalisés. De plus, l’arrondissement offre gratuitement une salle du chalet de ce parc à un organisme communautaire. « Derrière ça, il y a la volonté d’animer davantage le parc, mais aussi de réduire les enjeux d’insécurité ou de vandalisme et de graffiti. Parce que plus tu as de gens dans le parc, plus les incivilités sont réduites. Mais aussi, si tu as une maison des jeunes dans ton chalet de parc, il y a plus de chance que les jeunes en prennent possession à la place », explique le maire. Une initiative similaire est en processus de réalisation au parc Saint-Victor, dans Tétreaultville.

Toujours dans les parcs publics, l’arrondissement a développé un programme de prêt d’équipement gratuit. Des ballons, des bâtons de baseball, des jeux de pétanque ainsi que des raquettes et des patins en hiver sont prêtés aux citoyens dans huit parcs de MHM. « Ça, c’est vraiment apprécié par les gens. Ça permet d’avoir un gros impact chez les citoyens avec pas beaucoup d’argent parce qu’au final, c’est un programme qui est peu dispendieux versus [la construction] d’un nouveau bâtiment par exemple ».

boisé steinberg

Le boisé Steinberg (Emmanuel Delacour/EMM)

L’arrondissement a tout de même profité des dernières années pour acquérir des terrains à l’intérieur de ses frontières. Plusieurs « opportunités immobilières » se sont présentées au courant du présent mandat, dont l’entente avec Hydro-Québec afin de conserver une partie du boisé Steinberg, et un autre accord avec la Société des alcools du Québec (SAQ) pour protéger le boisé Sainte-Thérèse, situé à l’arrière des immeubles de la société d’État, rue de Boucherville. MHM aura aussi tiré parti de la vente d’un terrain au coin des rues Hochelaga et des Ormeaux pour entreprendre un projet de place publique. « Il y a ces opportunités-là qu’on essaie de saisir, celles qui s’inscrivent dans notre volonté générale de transition et de renforcement de la qualité de vie des citoyens », note M. Lessard-Blais.

Enfin, même si les élus d’arrondissement ont des pouvoirs limités en ce qui concerne la question du logement, MHM a su attraper la balle au bond dans le dossier de la location privée. En effet, depuis l’adoption d’un règlement en ce sens en avril dernier, la location de type Airbnb est permise sur seulement 5 % du territoire, essentiellement rues Ontario et Sainte-Catherine Est. « Lorsque le gouvernement du Québec a changé la loi provinciale pour nous permettre d’interdire la location commerciale de type Airbnb, bien nous, on était le premier arrondissement à l’interdire sur l’entièreté du territoire. C’est encore légal de faire du Airbnb dans ta demeure principale, mais pour un logement qui serait dédié de façon commerciale à du Airbnb, on l’interdit sur tout notre territoire », insiste le maire.

Ce qu’il reste à réaliser

Avant les prochaines élections municipales en novembre 2025, Pierre Lessard-Blais souhaite clore quelques dossiers dans MHM. Entre autres, le maire espère pouvoir offrir aux citoyens un lieu de baignade public à la promenade Bellerive. « On a des aménagements en bordure, mais on a testé un nouvel équipement de toilette écologique qui n’a pas réagi comme on le souhaitait. On est encore en train de raffiner cela. Et c’est important, parce que les citoyens nous disent qu’on a besoin de toilettes dans l’est du parc, qui fait, notons-le, plus de 2 km de long », affirme l’élu.

Le nouvel espace détente dans le parc de la Promenade-Bellerive. (Photo courtoisie de l'Arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve).

L’espace détente dans le parc de la Promenade-Bellerive (Courtoisie de l’arrondissement de MHM)

De plus, l’arrondissement attend des autorisations du gouvernement fédéral en matière de qualité du sol pour pouvoir ouvrir la berge aux baigneurs. « C’est une expertise qui n’existe presque pas, donc c’est très complexe au niveau bureaucratique, ce type de projet », déclare le maire. Ce dernier confirme que le dossier a été priorisé et qu’il aimerait que la baignade soit permise d’ici l’été prochain.

MHM vise aussi à réduire les tarifs des activités de loisir de 50 % sur son territoire. « On travaille là-dessus, particulièrement pour les populations les moins aisées. Ça va venir avec nécessairement un investissement financier de la part de l’arrondissement, mais je continue à y croire, surtout dans le contexte de la crise de l’habitation puis de la crise du coût de la vie. On ne veut pas qu’il y ait une famille dans notre arrondissement qui s’empêche d’inscrire sa fille au club de soccer ou qui s’empêche que son fils fasse un cours d’art dramatique parce qu’ils n’ont pas les 90 $ pour s’inscrire », ajoute M. Lessard-Blais.

Enfin, ce dernier ne se dit pas prêt à se prononcer sur son intention de briguer un troisième mandat ou non. « C’est un travail riche et noble qui me nourrit beaucoup, mais en même temps, c’est extrêmement exigeant, puis parfois ingrat, et j’ai fait beaucoup de sacrifices familiaux aussi ». Le principal intéressé dit vouloir attendre la période des Fêtes qui précédera les prochaines élections avant de prendre sa décision.