Le réalisateur Martin Laroche et la monteuse Amélie Labrèche pendant le montage du film Le rire. (Photo : Fanny-Laure Malo – La boite à Fanny).

MELS, L’ACTEUR DU CINÉMA D’ICI

Au cœur des Locoshops Angus cohabitent drames, suspenses, comédies et documentaires. Connu du grand public pour accueillir des méga productions hollywoodiennes à ses installations de la Cité du cinéma, MELS est aussi une part essentielle des productions québécoises.

Anciennement connu sous le nom de Vision Globale, MELS s’est constituée au fils des années grâce à différentes fusions et acquisitions. L’entreprise fait partie maintenant du groupe Québecor depuis presque quatre ans. « Cela englobe tous les services, incluant les studios de tournage, la postproduction image et son, le doublage, la production commerciale et le service à la distribution. Des services complètement intégrés pour le tournage et la postproduction », explique Paul Bellerose, vice-président aux ventes postproduction chez MELS.

Installés à Angus depuis environ 15 ans, deux emplacements distincts accueillent les clients dans cette partie est de la ville. Un dans les Locoshops, où sont centralisés la postproduction image et le laboratoire photochimique.

« L’environnement était idéal, il y avait une bonne hauteur de plafond, cela permettait de mettre une salle de cinéma pour les services de mix et de projection numérique et film, sans oublier les salles de montage offline et de finition image. Cela dessert principalement la clientèle de longs métrages et de série télévision » mentionne M. Bellerose. Les autres services sont offerts dans le nouvel édifice Bernard Lamarre, sur la rue Rachel.

Le campus MELS

Le laboratoire fermera en juin pour regrouper sous un même toit plus de services. « On est un des derniers laboratoires qui offre des services de développement de film 35 mm. Un petit laboratoire à Toronto dessert encore la clientèle qui tourne en 16 mm. Malheureusement, nous allons arrêter nos opérations de développement photochimique. On a besoin d’espace, car nous allons réaménager l’endroit pour intégrer les services de postproduction sonore », souligne le vice-président. « Angus va devenir le campus MELS. L’environnement est plaisant, il y a de plus en plus de services, c’est agréable. La centralisation nous permet de réduire nos coûts d’opération. Il va y avoir un esprit de campus pour les clients et moins de déplacements. »

Les installations présentement situées sur La Gauchetière seront déménagées, en plus d’intégrer l’acquisition de la compagnie Audio Zone, qui demeurera cependant dans ses locaux actuels.

Appuyer la relève

La productrice Fanny-Laure Malo, qui a créé La Boite à Fanny et produit entre autres Sarah préfère la course, a utilisé les services de MELS pour tous ses films. Elle vient d’y travailler aux derniers arrangements du long métrage Le Rire, du réalisateur Martin Laroche, qui met en vedette Léane Labrèche-Dor. « Quand j’étais étudiante en cinéma à Concordia, pendant les premières années, on tournait encore en pellicule. Il y avait à cette époque deux studios qui les développaient à Montréal, dont MELS (Vision Globale). Je les avais approchés et dès le départ ils ont démontré qu’ils investissent vraiment dans la relève. Ils m’ont dit “Tu es ici chez toi et on va te fournir tous les services dont tu as besoin”. J’ai donc commencé à travailler avec eux. Ils offraient aux étudiants des tarifs vraiment avantageux, parfois même des services gratuits. Naturellement, quand on a commencé à faire des films financés, on leur est restés fidèles » explique la productrice.

Création d’un nouveau fonds

Tout récemment, dans le cadre des Rendez-vous Québec cinéma (RVQC), MELS a annoncé la création du Fonds MELS, qui viendra en aide à des productions qui ont des budgets de moins de 1,5 million. Le financement accordé sera offert sous forme de services techniques. Un million de dollars seront disponibles pour l’année 2019. « C’est une contribution importante qui permet à des projets de prendre forme. On donne jusqu’à une équivalence de 20 % du budget en services techniques par projet. C’est une façon de bien encadrer notre contribution dans l’industrie, pour laquelle on a l’appui de tout le groupe Québecor. » rappelle Paul Bellerose. L’admissibilité au fonds est soumise à certaines conditions, par exemple d’avoir déjà obtenu une partie du financement.