(Photo: Pexels / Créedits Uriel Mont.)

LES MEILLEURS LIEUX POUR OBSERVER LES OISEAUX DANS L’EST

Découvrir la nature en ville, c’est possible. Les passionnés d’ornithologie ont la chance d’avoir quelques lieux privilégiés dans l’est de Montréal où ils peuvent se rendre pour observer leurs espèces préférées.

EST MÉDIA Montréal a recensé pour vous les dix meilleurs sites pour guetter les populations d’oiseaux qui évoluent dans l’est. Les données ont été fournies par QuébecOiseaux, un organisme à but non lucratif qui rassemble et représente les personnes et les organismes intéressés à l’étude, l’observation et la protection des oiseaux du Québec. Les statistiques ont été compilées à partir de eBird Québec, un site internet qui permet aux ornithologues de tous horizons de rapporter les espèces qu’ils ont observées.

Le top 10 des meilleures places

C’est dans le nord-est de Montréal que se trouve le meilleur lieu pour épier les oiseaux. En effet, on dénombre jusqu’à présent au Parc-nature de l’Île-de-la-Visitation 221 espèces différentes de volatiles, aperçues par les amateurs. Ce parc de forme linéaire, qui s’étend le long de la rivière des Prairies, comprend une île et un sentier de 8,5 km. Il est reconnu par la Ville de Montréal pour être un site où l’on peut « observer des centaines d’espèces d’oiseaux ».

Jacques Brisson, professeur titulaire au Département de sciences biologiques de l’Université de Montréal. (Photo: Courtoisie.)

En seconde place arrive le Parc-nature de la Pointe-aux-Prairies, spécifiquement dans le secteur des marais, où 218 espèces d’oiseaux ont été rapportées. « Il est composé de plusieurs bons secteurs pour observer différentes espèces. Sa proximité avec la rivière des Prairies en fait un bon endroit pour voir des espèces aquatiques, comme les canards et les râles », indique Jacques Brisson, professeur titulaire au Département de sciences biologiques de l’Université de Montréal. Ce parc comporte aussi des milieux humides qui accueillent une faune aviaire diversifiée.

Dans le palmarès vient ensuite le Jardin botanique, lieu prisé par les ornithologues urbains, où 213 espèces ont été vues. Par ailleurs, selon Espace pour la vie, le Jardin des Premières-Nations est le lieu de prédilection pour les amateurs d’oiseaux. « Le Jardin botanique est un excellent endroit pour l’observation des oiseaux, et pas seulement dans l’est, mais pour toute la région de Montréal. C’est un lieu particulièrement bon lors des migrations », souligne M. Brisson. Selon lui, les espèces migratoires, ayant peu d’endroits pour se poser dans le cœur de la ville durant leur voyage, sont attirées par les espaces verts et les étangs du Jardin. « Cela crée un effet entonnoir et plusieurs espèces choisissent de s’y poser. »

On peut y trouver des parulines, des passereaux, des bruants et des rousserolles. Évidemment, les étangs attirent divers oiseaux aquatiques, comme les canards, des hérons et parfois même des huards. L’hiver, des mangeoires sont installées un peu partout dans le Jardin, permettant d’apercevoir des mésanges, des sittelles, des roselins et des pics.

Jean-Sébastien Guénette, directeur général de QuébecOiseaux. (Photo: Courtoisie.)

De la quatrième à la dixième place se succèdent les parcs Armand-Bombardier et André-Corbeil-dit-Tranchemontagne, le parc de la Coulée-Grou, le parc des Cageux, le parc du Bout-de-l’Île, le parc Frédéric-Back, le parc d’Anjou-sur-le-Lac et pour finir le parc du Moulin-du-Rapide. Plusieurs de ces sites se trouvent à proximité de la rivière des Prairies ou à la pointe de l’Île, en raison de la présence de longues rives et d’un bon couvert végétal, essentielle pour la nidification et l’alimentation de plusieurs espèces, soulignent les experts.

« Tout site où il y a une belle diversité d’habitats est propice à l’observation des oiseaux. J’ai une cour, tout ce qu’il y a de plus ordinaire, et j’y ai observé au fil des ans 80 espèces. Évidemment, partout où il y a des cours d’eau, des marais et des rivages, ce sont de bons endroits », affirme Jean-Sébastien Guénette, directeur général de QuébecOiseaux.

Comment s’initier à l’ornithologie ?

Les personnes qui voudraient commencer à observer les oiseaux n’auront pas à débourser des milliers de dollars en équipement. En général, les spécialistes recommandent de bonnes jumelles et un guide d’observation.

La technologie moderne peut aussi venir à votre rescousse si vous ne parvenez pas à identifier une espèce aperçue furtivement. L’application Merlin, téléchargeable sur les téléphones intelligents, est en mesure de reconnaître les oiseaux par photographie ou enregistrement sonore. « Cela n’est pas parfait, mais c’est un bon guide pour les débutants », partage M. Brisson. Un appareil photo peut aussi être pratique si vous n’arrivez pas identifier une espèce. Il suffit alors de prendre un cliché et de consulter un guide ultérieurement, conseille le directeur de QuébecOiseaux.

Pour partager cette passion, il est possible de rejoindre l’un des deux clubs d’ornithologues amateurs présents dans l’est : la Société de biologie de Montréal ou le Club d’ornithologie d’Ahuntsic.

Malgré ce que l’on pourrait croire, le milieu urbain ne pose pas nécessairement que des embûches aux amoureux de la nature. « Il y a même des espèces qui se sont très bien adaptées à la ville et on y trouve une belle biodiversité, comme le martinet ramoneur, qui fait son nid dans les cheminées des maisons », raconte M. Guénette.

« L’ornithologie est sans doute le plus beau passe-temps pour introduire les gens à la nature et à la biodiversité. Les oiseaux, on en retrouve presque partout et ce sont des animaux appréciés de tous », ajoute pour sa part M. Brisson.

Pour information, le Jardin botanique offre un guide d’observation gratuit et disponible en ligne, qui est un excellent outil pour les débutants. Pour le consulter, suivre ce lien.