Maison naissance Mercier

La sage-femme Cécilia Oba-Ikobo et Jeannette Frévius, qui a accouché à la Maison Anne-Courtemanche. Photo: Emmanuel Delacour/EMM.

LA MAISON DE NAISSANCE DE L’EST : UN AN PLUS TARD

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C’est dans un contexte difficile que s’est concrétisé le projet de la toute première maison de naissance dans l’est de Montréal. Les effets de la COVID et la pénurie de main-d’œuvre, qui se font toujours sentir, ont soumis les employés de l’établissement à un véritable baptême de feu.

En plein confinement pandémique, durant le deuxième couvre-feu imposé par le gouvernement Legault, un premier bébé a vu le jour le 6 janvier 2022 entre les murs de la Maison Anne-Courtemanche, située dans Mercier-Est.

Ainsi, depuis l’ouverture de la maison de naissance, sept mamans ont accouché avec l’équipe des sages-femmes, tandis que quatre autres ont dû être transférées durant le travail et trois autres femmes enceintes ont reçu un suivi médical à l’hôpital en raison de complications durant la grossesse. De plus, à cause du manque de main-d’œuvre, sept mamans ont accouché dans une autre maison de naissance ou en centre hospitalier, explique-t-on au CIUSSS l’Est-de-l’Île-de-Montréal.

« Normalement, il est prévu que nos équipes comprennent huit sages-femmes, mais actuellement nous en avons trois. On n’est pas à l’abri de la pénurie de personnel », confie Marleen Dehertog, responsable des services de sage-femme à la Maison Anne-Courtemanche. Cette dernière s’attend à pouvoir embaucher de nouvelles sages-femmes dans les prochains mois.

À ce jour, ce sont 562 mamans qui sont inscrites à une demande de suivi auprès de l’établissement en périnatalité. Dans un avis à la population émis en juin 2021, le CIUSSS indiquait que l’établissement pourrait accueillir annuellement 400 femmes pour divers services, incluant des suivis de grossesse, des cours prénataux, des accouchements et des suivis pour la période postnatale.

Des installations modernes

EST MÉDIA Montréal est allé visiter les lieux et y a constaté des installations modernes et adaptées aux besoins des mamans et nouveau-nés. En tout, on y retrouve quatre chambres d’accouchement équipées d’un lit à deux places, d’une salle de bain et d’une baignoire d’accouchement. La décoration et les grandes baies vitrées font en sorte qu’il y règne une atmosphère confortable. C’est aussi ce que rapporte Jeannette Frévius, qui y a accouché de son deuxième enfant le 20 septembre 2022. « Dans les chambres, on peut dormir avec le papa ensemble sur le lit à deux places. On a l’impression d’être dans une chambre d’hôtel plutôt que dans une salle d’accouchement », souligne-t-elle.

Les chambres d’accouchement sont équipées d’un lit à deux places, d’une salle de bain et d’une baignoire d’accouchement. Photo: Emmanuel Delacour/EMM.

La jeune maman affirme y avoir fait une expérience unique, rendue possible par les équipes de sages-femmes et d’aides natales. « Le jour de mon accouchement, dès mon arrivée à la maison de naissance, on était très encadré. C’est n’est pas comme à l’hôpital, où tu arrives et tu ne sais pas ce que tu fais. Les sages-femmes sont là pour tout expliquer. La proximité avec l’équipe est très importante. »

Accoucher comme à la maison

Son accouchement a d’autant plus été facile, puisqu’elle a été suivie tout au long de sa grossesse par les deux mêmes sages-femmes, pouvant ainsi tisser des liens avec celles-ci. « Le suivi est complètement différent qu’en clinique. Dans une clinique en gynécologie, on est une heure dans la salle d’attente pour un rendez-vous de quelques minutes avec le médecin. Il faut écrire ses questions à l’avance parce qu’on n’a pas le temps d’y penser une fois devant le médecin. Comparativement à cela, en maison de naissance, le suivi est long et détaillé. Parfois ça pouvait durer deux heures. C’est bien plus plaisant », insiste-t-elle.

Accompagner les femmes et leurs familles en prenant en considération leurs valeurs, c’est un peu la mission de la sage-femme, insiste Cécilia Oba-Ikobo. Cette dernière a accompagné Mme Frévius lors de son récent accouchement.

« Durant le premier rendez-vous, qui va durer une heure et demie, on va tout cerner ce qui porte sur l’aspect médical, ce qui va déterminer si la femme est éligible au suivi de sage-femme. Ensuite, on fait connaissance. On lui demande ce qu’elle fait dans la vie, si elle a des enfants, ce qui est important pour elle, c’est quoi ses inquiétudes. Il y a beaucoup de questions concernant la parentalité et on dit toujours aux femmes qu’il n’y a pas de questions bêtes à ce sujet », explique-t-elle.

Le jour J, l’objectif des équipes en maison de naissance est d’offrir un accouchement naturel aux femmes. « C’est beaucoup de préparation mentale. Il n’y a pas de boîte magique pour accompagner les femmes. C’est vraiment le fait qu’elles soient préparées, qu’elles aient confiance en elles qui va leur permettre d’accoucher de la meilleure façon possible. On encourage beaucoup « l’empowerment » des femmes. On considère qu’elles sont capables et autonomes, donc on va beaucoup agir là-dessus », souligne Mme Oba-Ikobo.

« Même s’il s’agit de ma deuxième grossesse, ça m’a apporté un grand sentiment de sécurité. Ça permet aux hormones de bien agir. Dans un hôpital on entend les bips-bips des machines, les interphones. À la maison de naissance, ça nous donne le sentiment de faire un séjour et on a le temps de se reposer », ajoute Mme Frévius.

Photo: Emmanuel Delacour/EMM


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