Après Dorval la semaine dernière, la ministre responsable de la région de Montréal et députée de Pointe-aux-Trembles, Chantal Rouleau, annonçait hier en conférence de presse qu’une maison alternative sera construite d’ici 2022 sur le terrain de l’Hôpital Rivière-des-Prairies, un projet évalué « entre 30 et 50 M $. »

Cette nouvelle formule de résidence pour adultes ayant des besoins spécifiques permettra donc à 72 personnes d’évoluer dans un milieu de vie se rapprochant beaucoup plus d’un appartement que d’un centre hospitalier. Ainsi, le futur bâtiment sera constitué de six unités climatisées de 12 places chacune, et comportant des chambres individuelles avec toilette et douche adaptée pour chaque résident. « Ce nouveau type d’hébergement favorisera les contacts humains ainsi qu’un mode de vie plus actif, entre autres grâce à un accès à des espaces extérieurs aménagés et à des installations intérieures mieux adaptées aux besoins des résidents et de leurs proches. Cette transformation sera aussi bénéfique pour le personnel qui travaille dans ces milieux, et contribuera d’ailleurs à l’attractivité et à la rétention de cette main-d’œuvre », peut-on lire dans le communiqué de presse.

Ces nouvelles maisons alternatives visent à offrir une résidence de longue durée à des personnes aux prises avec des problèmes particuliers majeurs qui demandent une supervision ou un accompagnement soutenu, qu’il s’agisse de problèmes physiques, de santé mentale, d’autisme, et autres. Dans le système actuel, la plupart de ces personnes sont hébergées dans des endroits qui ne sont généralement pas adaptés à leurs besoins quotidiens, en CHSLD ou en milieu familial par exemple. Sur le territoire de l’Île de Montréal, il y a environ 400 personnes qui correspondent à ce profil qui sont actuellement en attente d’une place dans le réseau des CHSLD.

« Ce genre de maison est essentiel car la mixité de cas particuliers, qui demandent aussi des attentions particulières, avec une clientèle régulière dans le réseau, ou tout simplement en milieu familial, est très difficile à gérer et mine souvent la qualité de vie des personnes, autant les bénéficiaires que leurs proches aidants d’ailleurs », explique Christophe Cadoz, directeur général adjoint des programmes sociaux et de réadaptation au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Est-de-l’île-de-Montréal. Si la clientèle du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal aura accès à la nouvelle maison alternative, cette dernière sera toutefois sous la gouverne du CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal dont la population pourra aussi bénéficier des services de cette infrastructure d’hébergement spécialisé.

Questionnée à savoir si d’autres maisons alternatives verront le jour dans l’Est de Montréal, la ministre Chantal Rouleau a répondu que pour le moment celle de RDP est la seule prévue dans un avenir immédiat, mais elle a rappelé que « dans les prochaines maisons des aînés projetées par le gouvernement, des ailes adaptées aux personnes aux prises avec des besoins spécifiques feront partie intégrante des projets, selon les besoins de chaque territoire. Mais il faut spécifier que la maison alternative à RDP n’est pas une maison pour aînés, mais une maison d’hébergement pour adultes. » Selon elle, la construction d’une maison alternative à RDP « est un véritable gain pour la région de Montréal, pour les citoyens de l’Est de la ville, où les besoins sont grands. Cette annonce résulte d’un engagement historique, à même de changer les choses de manière durable, en cohérence avec les besoins réels de la communauté », a-t-elle déclaré hier.

Le député caquiste de Bourget, Richard Campeau, était également présent lors de l’événement de presse, lui dont les dossiers relatifs aux CHSLD et maisons d’hébergement l’interpellent particulièrement depuis son élection (plusieurs projets d’envergure sont en cours actuellement dans sa circonscription ou sont en voie d’être annoncés dans ce domaine). « Nous voulons toutes et tous que les membres de notre communauté qui ont des besoins spécifiques aient accès à des milieux de vie de qualité. Nous souhaitons que ces milieux favorisent leur épanouissement, dans le respect de leur besoin d’intimité et de sécurité, et qu’ils contribuent ainsi à leur mieux-être physique et psychosocial », a-t-il exprimé.

Soulignons que selon le gouvernement, cette maison alternative s’inscrit dans le cadre d’une démarche de transformation majeure des milieux d’hébergement et de soins de longue durée qui va nécessiter un investissement de plus de 2,6 milliards de dollars. D’ici la fin de 2022, quelque 2 600 nouvelles places devraient être construites en maisons des aînés ou en maisons alternatives, alors que 2 500 places en CHSLD devraient faire l’objet de reconstructions ou de rénovations dans les prochaines années.